Le Spécimen de laboratoire et le Chef de la mafia

Chapitre 10

Aria se hâte à quatre pattes en traînant le plan avec elle vers le mur où elle s'agrippe sur les rebords pour se hisser sur ses jambes. Elle vérifie le lieu de la troisième sortie sur le schéma puis s'y dirige d'un pas pressé. Des toussotements incessants irritent sans cesse sa gorge incendiée. L'adolescente affaiblie atteint enfin une porte puis s'empresse d'appuyer sur la poignée pour en terminer avec cette horreur. À son plus grand bonheur celle-ci s'ouvre contrairement à la sortie précédente.

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Son corps fluet titube à l'intérieur puis s'écroule de tout son long sur le sol froid et gras de saleté. À quatre pattes, l'adolescente observe les lieux. Un hoquet de stupeur la cloue sur place. Il n'y a pas de porte. Seul un mur bétonné parsemé de ce qui lui semble être des plaques de métal recouvertes de la même couche crasseuse qu'à ses pieds. Cette pièce si l'on peut même l'appeler comme telle, est circulaire et dont le diamètre doit à peine être à sa taille si elle tend les bras. Aria bascule alors dans un geste de désespoir son visage vers le plafond pour y crier tout ce qu'elle éprouve mais à la place un autre miracle se produit.

Elle est là.

Elle est ici, juste au-dessus de sa tête.

La sortie.

I s'agit d'une écoutille qui ne semble pas avoir servi depuis bien longtemps tout comme le reste. Parmi l'amoncelle de particules, la jeune fille distingue une échelle. Celle-ci mesure au moins dix fois sa taille. Elle est rattachée à cette sortie tant espérée. Du coin de l'œil, elle constate du mouvement à sa droite. Le gaz s'accapare désormais la plateforme de toutes parts. L'adolescente lâche le plan pour sceller rapidement la porte. Elle bloque l'accès en s'y appuyant avec son dos puis elle fixe avec intensité sa seule sortie.

"Pas de temps à perdre !" atteste-t-elle avec énergie.

Aria se précipite vers l'échelle puis débute son ascension avec fermeté. Elle délaisse son miracle au fond de ce trou pour sauver sa peau. Habituellement si matérialiste, aujourd'hui une facette qui lui encore inconnue va se dévoiler et prendre de l'ampleur dans les temps à venir.

C'est la première fois qu'Aria monte sur une échelle. Ses membres se coordonnent difficilement mais au moins elle avance. Cette manière de se déplacer lui est complètement étranger physiquement mais elle réussit à s'y habituer après une dizaine de barreaux. Elle grimpe encore et encore sans s'arrêter. Lorsqu'elle perçoit que l'écoutille est encore loin, elle ne perd pas espoir. Le cobaye ne veut pas mourir. Elle s'efforce à se hisser aux prochains échelons. Malheureusement, elle oublie que ses membres sont encore humide. D'abord, son pied droit dérape puis ensuite son second le suit presqu'en symbiose. Abruptement, son poids est seulement retenu par ses deux petites mains humides. Son épais collier métallique frappe un échelon qui coupe la respiration de l'adolescente. Le tintement aigu résonne dans l'espace confiné telle une alarme alertant d'un danger encouru. Probablement d'une chute qui aurait causé potentiellement la mort de l'enfant.

Ses fines articulations se crispent avec précipitation sur le métal. Ce réflexe la sauve de cette potentielle grave chute. Elle se hâte de retrouver ses quatre appuis. Ensuite, elle reprend sa respiration puis observe sa hauteur par curiosité. Grave erreur.

"Je suis haute, trop haute", s'horrifie-t-elle intérieurement.

 Des vertiges l'affolent d'autant plus. La peur de tomber lui prend à la gorge. La pauvre fille effrayée se recroqueville comme elle le peut contre le métal. Son collier grince à nouveau contre les échelons. Elle tremble de la tête aux pieds en même temps que sa respiration s'accélère.

"Il faut que je me calme. Ce n'est pas le moment de rester bêtement là. Ils voulaient que je sorte d'ici à leur place. Marianne, B-7 et ses camarades ! Je peux le faire. Je dois le faire pour eux !" tente-t-elle de se convaincre avec des pensées motivantes.