Chapitre 9

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Il saisit ses lunettes de protection et les replace sur son visage froid tout comme le masque à gaz. L'informaticien fait de même de son côté et lui fait signe qu'il est prêt à partir. Il attache la camisole et les entraves à son épaisse ceinture puis sort du bunker avec son ami et les loups. Il jette un dernier coup d'œil par où son élu s'est enfuie en espérant qu'elle s'en sorte, puis reprend sa marche suivi par ses loups.

Soudainement, une forte poigne vient saisir une de ses rangers noirs au niveau de la cheville.

• • • • •

Du côté de l'immense couloir sous-terrain, juste après que la prisonnière ait croisé le regard chocolat mélangé à du miel, elle prit peur et se retourna sans un regard.

Elle court sans s'arrêter vers cette lumière. Ses pieds claquent régulièrement sur le sol froid dans un rythme rapide. L'adolescente détale aussi vite que ses jambes le lui permettent. C'est la première fois depuis environ dix ans qu'elle peut courir réellement et non sur un tapis de course. Cette sensation lui est si nostalgique mais cette situation l'empêche de ressasser le passé. Rien que de se remémorer la possibilité que ce monstre puisse être derrière elle, lui rajoute un supplément d'adrénaline dans ses veines.

La lumière devient de plus en plus fine au fil des secondes mais Aria ne se décourage pas pour autant, bien au contraire. Elle va l'atteindre coûte que coûte. Elle ne veut surtout pas finir comme la fille à la marguerite, elle, elle veut vivre autant que possible.

Plus que quelques mètres, quelques secondes avant de l'atteindre.

La jeune fille tend son bras vers cette ouverture pleines de mystères. Ses doigts s'étirent de tout leur long, voulant passer le plus rapidement possible de l'autre côté. Finalement, elle parvient à franchir l'ouverture désormais trop étroite pour laisser rentrer plus d'une personne à la fois. Son grêle corps trempé se recouvre de cette teinte jaunâtre. Pourtant l'adolescente ne ressent aucunement la soi-disant chaleur dont parle tant les livres. Ses orteils moites se perdent dans une couche fine et grisâtre arpentant toutes les surfaces présentes. Une odeur âcre et pesante empuantisse la pièce au décor froid. Aria surveille d'un œil craintif, la boule au ventre, l'embrassement des deux gigantesques portes tout en y restant à une bonne distance. Les secondes lui paraissent longues et angoissantes. Lorsqu'elles se rencontrent enfin, la pression retombe. Ses muscles se détendent et l'adrénaline s'atténue dans ses veines. L'entrechoquement des deux parois repousse la saleté en éparpillant les particules dans l'air. La jeune fille soupire de soulagement face à cet obstacle solide faisant office de bouclier.

Elle inspire un bon coup pour évacuer la pression mais la poussière vient prendre d'assaut ses voies respiratoires. Sa gorge s'irrite par des toussotements incessants.

Aria observe la salle dans laquelle elle se trouve maintenant. La première chose qui lui passe par la tête est que cet endroit n'a pas dû être utilisé depuis très longtemps au vu de la saleté très encombrante. L'adolescente bascule sa tête vers l'arrière pour regarder avec plus d'attention cette source de lumière.

"Moi qui croyait pouvoir enfin sentir les rayons du soleil. Ce n'est juste qu'une vieille lumière ternit par le temps", souffle-t-elle déçue.

Elle s'avance prudemment vers un un grand et large escalier à plusieurs plateformes. D'un pas à un autre, la matière crasseuse s'agglutine sous ses pieds humides. Elle jette un regard derrière elle puis remarque ses traces de pas bien distinctes.

Le Spécimen de laboratoire et le Chef de la mafiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant