Chapitre 32

2.7K 181 4
                                    

Encore une dizaine de minutes s'écoule, l'œuvre de la jeune artiste est terminée. Le résultat bluffe l'entièreté de l'assemblée. Tous déglutissent sans exception.

Une question assaille leurs esprits.

Qu'est-ce que c'est que ça ?

* * * * *


         Sur ce tableau de trente sur quarante centimètres anciennement vierge de couleurs, une œuvre unique.

Le fond est une nuée de flammes flamboyantes. Des choses obscures à la taille démesurée et aux crocs aiguisés fixent les spectateurs d'un œil enragé. Leur pelage et leur gueule suintent de sangs frais. Un amas de silhouettes sombres similaire à des humains semblent écrasé deux hommes à terre, le visage brouillé. L'un est armé d'un couteau et l'autre d'une fine clef. Une pluie dorée d'éguilles pointues se déferle vers l'horizon. On distingue à peine au centre derrière ce mixte d'horreurs, un petit couloir avec le corps d'une femme agonisante contre une cage de verre remplie de petits animaux. Aux extrémités du tableau, il y a des parcelles de feuillages tel un cadre végétal. En revanche certaines paraissent se désagréger au contact de cette brume dissimulant certaines parties des êtres monstrueux représentés.

En conclusion, une vision cauchemardesque assez flou qui doit hanter la jeune artiste. C'est donc ainsi qu'est peint son traumatisme. Les peurs et les moments tristes qu'ils l'ont le plus marqués ces derniers temps.

L'assemblé tente de ne pas de communiquer leur étonnement à Aria. L'adolescente est inconsciente de l'effet prodigué chez son publique. Loin de là, c'est l'état de son jogging ainsi que son pull en cachemire azur. Ils sont parsemés de taches aux couleurs du tableau. Par ses ongles, Aria essaye de gratter le surplus de peinture couvrant ses paumes, en vain. Une lingette est tendue devant elle. La généreuse donatrice n'est d'autre que cette femme à la chevelure au miel. En supplément, elle lui adresse un sourire chaleureux que l'adolescente observe curieusement.

Pourquoi ce comporte-t-elle si gentiment ? Elle attend une contrepartie ?

Un souvenir s'éveille. Au laboratoire c'était pareil. Après l'activité libre qu'était la peinture, elle devait payer un supplément si le temps imparti était dépassé. Machinalement, elle retrousse sa main gauche. Puis, elle tend son avant-bras brûlé à la femme sceptique. L'ex-cobaye dévoile ses veines le poing fermé pour leur offrir leur dû, son sang.

La salle est de nouveau ébranlée par un tel comportement qui a l'air si banal pour cette enfant. Une révolte intérieure fait bondir leur âme déstabilisée. La main de la femme enveloppe celle d'Aria qui trésaille au contact d'un tissus humide et froid. Dans un geste répétitif, la mère frotte les traces de peinture sans un mot. Une chaleur envahit la colonne vertébrale de l'adolescente qui se redresse correctement. Le mafieux l'enfouie contre son torse sans pourtant rompre le lien entre les deux femmes. Gentiment, il réajuste la manche de son élue à son poignet. Il glisse sur les courbes de ses doigts, son souffle sur contre son oreille. Raphaël ceinture de son second bras la taille de son élue pour la sentir tout contre lui. Il la soulève précautionneusement pour s'assoir auprès de sa mère qui la bichonne avec soin.

Aria ne rétorque pas la moindre plainte. L'homme qui la maintient contre lui est confortable et tout chaud. La femme aux cheveux de miel se préoccupe sincèrement d'elle, de la même manière que B-7 et Louis. Celle-ci fait appel à une domestique qui lui est fortement fidèle, Catherine. La brune lui amène une bassine d'eau chaude avec un gant de bain et du savon. La mère poursuit son nettoyage avec les ongles. De sa main libre, Aria étire le pull emprisonné dans l'étreinte du dominant à la posture impérieuse qui compresse son sein droit. Puis, elle masse son sein endolori. Le mafieux fusille le second mal présent, son delta Léopaul. Celui-ci effectue avec sa nuque un quatre-vingt-dix degrés sur le côté. Des émanations meurtrières frappent le corps du soldat qui résiste. Heureusement, ces émanations sont vite réprimées.

Le Spécimen de laboratoire et le Chef de la mafiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant