Chapitre 36

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« Promis... pour de vrai ? demande-t-elle.

- Promis, s'engage-t-il dans un rire guttural en entourant son petit doigt du sien. Ma petite fée des bois, je ne mens jamais. »

* * * * *

            Des jours paisibles se sont écoulés. Aria se familiarise à ce nouvel environnement à son rythme. Il y a eu certes certains petits accrochages, telle la domestique qui l'a effrayé lâchant malencontreusement une bassine en cuivre. La pauvre enfant en train de déjeuner s'est réfugiée précipitamment sous la table. Il a fallu une bonne heure à l'alpha pour la sortir de là-dessous, sous les plates excuses de la domestique paniquée. Depuis cet incident, Aria apprécie se cacher sous la table comme diverses autres cachettes.

En ce dimanche d'automne, Aria griffonne près d'une cheminée chaleureuse dans un des salons du manoir, sous le regard perdu de sa peluche. Ici, elle ne risque d'être nullement déranger grâce à l'alpha qui lui privatise n'importe quelle salle si elle le souhaite. Ainsi, elle peut profiter d'une immersion complète dans son imagination sans craindre une venue indésirée.

Les feutres à l'odeur chimique crissent sur le papier cartonné. Les crayons de couleurs roulent sur le parquet. Les flammes crépitent. Des résidus de caoutchouc synthétique s'accumulent autour du carnet. Il est le dernier cadeau offert par cette gentille Joanna la veille. Elle s'est envolée pour mieux les retrouver. Une clef pend toujours à son cou.

Trois coups distincts sur la porte retentissent. Aria revient à elle, tandis que la poignée pivote. La silhouette imposante de ce mal alpha aux yeux d'ambre. D'un énième costume, cette fois-ci deux pièces. Il est moulant et structure bien sa morphologie avec ses larges épaules. Ses cheveux d'une sombre encre brune sont plaqués vers l'arrière de son crâne. Pourtant, deux, trois mèches se rebellent sur son front lisse. Ses chaussures cirées luisent sous la lumière naturelle des fenêtres. La porte se referme.

« Je ne te dérange pas, petite fée des bois ? demande-t-il en s'avançant vers. Qu'est-ce que tu fais de beau ?

- Dessin... répond-t-elle timidement en dissimulant son visage.

- Aujourd'hui aussi ? Tu es une âme bien passionnée. »

Il couvre sa chevelure nattée d'une tendre caresse. L'enfant tente de cacher la gêne que lui procure ce genre de contact intime. Mais, à force, elle s'habitue à ces gestes de sa part, cependant elle n'arrive pas à gérer les marées émotionnelles qui la noient à chaque fois.

« Que dessines-tu ?

- Euh... Maison de feu...

- Qu'est-ce que tu appelles une « maison de feu » ? la questionne Raphaël en fronçant les sourcils.

- Ça ! point-elle le feu crépitant. Maison de feu. »

En suivant la direction de son index tendu, le mafieux tombe sur la chose que décrit son élue. Un petit rire s'échappe dans un son profond. Il se reprend vite avec un sourire enjôleur

« Aria, ce que tu désignes s'appelle une cheminée. »

La jeune fille s'empourpre dans la honte de son ignorance. Des lèvres chaudes sur sa tempe lui apporte du réconfort. Elle relève légèrement la tête vers lui. La corpulence de l'homme assit à ses côtés la surplombe.

« Ne soit pas gênée de cette erreur. Tu n'es qu'au début de ton apprentissage sur le monde qui t'entoure, poursuit-il. Commettre des erreurs te permettra d'apprendre un moment ou l'autre. De plus, cette appellation était adorable. »

Le Spécimen de laboratoire et le Chef de la mafiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant