Chapitre 3

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L'enfant n'en a plus rien à faire de cette peluche ou de cette friandise. Elle en a assez de ce cycle infernal qui se répète chaque année, chaque mois, chaque semaine, chaque jour était la parfaite réplique de la veille. Dans cet instant de désespoir, elle prie pour la première fois qu'on la guérisse le plus rapidement possible et qu'on la sorte de là. Elle souhaite au plus profond d'elle-même de partir loin du laboratoire, loin des docteurs et loin de Marianne.

La doctoresse s'en va aussi vite qu'elle est apparue et referme les trente-six verrous de la cage. Aria se rendort sur ses prières désespérées, épuisée.

• • • • •

Le reste de la journée la jeune fille la passa à se reposer de l'opération d'extraction sanguin mais surtout de l'excès causé par l'avidité de la doctoresse sans-cœur. Comme elle aime si bien le dire, "Rien n'ai jamais assez si c'est pour la bonne cause qu'est la science !". Ce n'était pas une première pour la prisonnière, c'était même son quotidien. A chaque fois que ce genre d'évènement se produit le programme et les menus changent sont modifiés pour un rétablissement efficace et rapide. Les plats sont remplacés par ce qui s'apparente à de la soupe qu'ils surnomment pulmenti. Le cobaye a interdiction de participer à des activités ou même de sortir de sa cellule. Tout ce qui implique le moindre effort physique est suspendu jusqu'à nouvel ordre.

Le lendemain matin, la doctoresse vient à la rencontre de sa cobaye comme à son habitude. Une fois de plus sermonnée par ses supérieurs la veille lors de son rapport journalier. Malgré les nombreux reproches réguliers, des sanctions n'étaient presque jamais prises.

Lors de la deuxième année de SS-11 891 au laboratoire, Marianne avait fait excès semblable, ce qui n'était pas rare chez elle. Ses supérieurs craignaient pour l'avancement du projet et du future de leur petite protégé. Alors, ils ont tenté d'interchanger la doctoresse avec une autre ayant beaucoup moins d'expérience mais les mêmes qualifications. SS-11 891 avait très mal réagi à ce changement soudain et ne cessait de réclamer son ancienne accompagnatrice jusqu'à même ronger ses doigts et se mordre les avant-bras parfois jusqu'au sang. Ce comportement loin d'être anodin de la petit fille à peine âgée de huit ans était le résultat des apprentissages de la doctoresse qui couvrait ses arrières depuis le début.

Forcés, les supérieurs grinçaient des dents et seraient sans pitié envers la fameuse doctoresse si elle commettait la moindre faute conséquente sur leur protégée ou leur projet. Marianne avait et a tours eu la terrible réputation d'être en possession d'une grande intelligence scientifique mais à l'esprit perverti d'une vipère.

"Bonjour Aria. Bien dormi ? Pas de cauchemars ou de rêves étranges ? questionne-t-elle à travers le micro d'un ton enjôleur en allumant comme chaque jour les lumières.

- Bonjour... Non, rien, répond la prisonnière un peu somnolente mais rassurée de la bonne humeur de Marianne.

- Je suis désolée pour hier. Je n'aurais pas dû réagir comme ça. Recommençons sur de bonnes bases.

- Bien sûre !

- Parfait. Alors le programme d'aujourd'hui a été modifié à pour que tu puisses reposer à cause de l'examen d'hier. Donc pas de sport et d'examens pouvant te fatiguer, décrète-elle de son faux sourire.

- Est-ce que je pourrais faire de la peinture ?

- Hmm... Je vais voir ça. Ton petit-déjeuner ne devrait plus tarder. Je vais demander pendant ce temps-là," déclare la doctoresse dans une grimace réprobatrice.

L'adolescente hoche la tête en signe d'approbation. Elle mange son petit-déjeuner apporté par l'homme en hazmat plus tôt. Bon nombre de fois elle a tenté de leur parler mais ils ont la stricte interdiction de s'adresser à un cobaye surtout à une protégée du Conseil. Marianne lui avait pourtant averti à son arrivé que ça ne servait à rien d'essayer alors elle a fini par abandonner après avoir essuyé une succession d'échecs cuisants.

Le Spécimen de laboratoire et le Chef de la mafiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant