Le Spécimen de laboratoire et le Chef de la mafia

Chapitre 23

Sans attendre, il capuche son élue d'un plaide en laine. La couverture tressée recouvre largement le crâne de l'adolescente ainsi que l'entièreté de son être. L'alpha la soulève dans ses bras musclés. Aria se sent décoller, prête à atteindre le plafond. L'homme la bascule dans le creux de l'un de ses bras dans une position assise. Déboussolée, elle s'accroche de toutes ses forces à la veste obscure. Lorsque son regard cendré plonge dans celui ambré de la bête, l'enfant plaque son visage contre sa large épaule.

* * * * * 

            L'homme se penche à l'oreille dissimulée de sa dulciné.

« Ton passé n'est que poussière, t'y référer serait t'enchaîner parmi des tombes que j'ai scellées. Tu as été épargnée, sois en reconnaissante et profite de ce privilège. »

La pauvre auditrice tressaillie. Une fin bien funeste s'assemble dans son esprit influé de ses récents traumatismes. Une sauvagerie violemment encrée dans ses cauchemars tumultueux. Les marques de ces événements terrifiants s'irradient à nouveau par les souvenirs.

« On dirait bien que cela va prendre du temps... Tu auras toute l'aide nécessaire une fois rentrée. »

Le chef s'éclipse de la pièce en emportant avec lui une partie de son avenir. Sur ses talons, son cortège l'escorte vers bon lui semble. Le bêta Wesley suit de près l'étreinte froide et distante des âmes liées bien que ça ne soit qu'à sens unique, pour l'instant. Ses pupilles surnaturelles rétrécies lui donnent accès au moindre détail à cette scène frappante. Le visage de la jeune fille est dissimulé sous un large drap immaculé.

Dans de lointains couloirs, le personnel privé du grand établissement s'affaire à aider les soldats dans le rassemblement de leurs propriétés. Cet établissement de renommé dans le pays est le second à avoir été surpris par l'arrivée soudaine de ce défilé assez épique lors l'état d'inconscience de la dauphine. Maintenant celle-ci réveillée, ce fragment d'armée peut enfin reprendre sa marche, direction leur patrie. Là-bas, où l'attente lancinante rend impatiente une grande famille d'armes et de sang.

Dans un immense hangar dissimulé sous le prestigieux emblème de l'hôtellerie de luxe pittoresque, une fourmilière s'active. Un nombre incalculable de véhicules termine de faire le plein tant dis que des bras viennent les étouffer de bagages. Les armes se passent de mains en mains, tels d'inoffensifs outils de travail. Un groupe est chargé de les nettoyer habilement tant dis que d'autres vérifie leur fonctionnement. Dans un renfoncement, une salle en verre dédiée à la nicotine n'est jamais close bien longtemps. Des hommes y prennent leur pause afin de fumer leurs cigarettes ou cigares. Cependant, rare sont qui ont le temps de savourer une taffe. Ils se hâtent tous autant qu'ils sont d'achever les préparatifs du voyage.

« Aucune agitation chez les médias ?

- Aucune, alpha, affirme le bêta Wesley. Jemma a vérifié notre itinéraire, rien à signaler non plus. Votre voiture est parée telle votre demande. Elle vous attend au garage de l'aile Nord-Est.

- Dans combien de temps peut-on partir ?

- Une dizaine de minutes, normalement.

- Alpha », surgit le bêta Elijah.

Cette apparition plus que soudaine, fait sursauter Aria qui se crispe à la veste du chef. Celui-ci ralentit pour observer les fins doigts s'extirpant des couvertures afin de se maintenir à lui. Son regard se dirige ensuite vers le nouvel arrivant. Droit tel un bâton, sa posture militaire habituelle ne fait qu'attester de son rang auprès de son alpha. Les lèvres verrouillées par son sens du devoir, il a confié l'unique clef à son patron. Son professionnalisme est des plus exemplaire.