Chapitre 2

6K 333 51
                                    

Une fois là-bas, on lui a refait un examen médical complet. Tout le personnel scientifique semblait agité à l'arrivée et à ses résultats. Après une longue réunion animée, le Grand Conseil de la Fondation a rendu son verdict. Le nom de la fillette à peine âgée de six ans fût modifiée. Elle est passée de "S-11 891" à "SS-11 891".

"Aria, il est l'heure de se réveiller."

• • • • •

Cette voix féminine sortant des enceintes résonne dans la cage de verre blindée pour parvenir jusqu'aux oreilles de l'adolescente prisonnière.

Les paupières papillotent sous la forte luminosité se reflétant entre ses albes murs. La brune s'assoit difficilement sur son matelas à même le sol en prenant appui sur ses bras. Sa légère couverture blanche glisse et épouse les contours de son corps bien mince pour la normale. Elle repousse ses quelques mèches rebelles brunes derrière son oreille. Puis elle frotte doucement ses yeux gris endormis qui étaient pourtant couleur caramel avant l'incident. Un bâillement sort de sa bouche mais il est très vite atténué par sa main droite.

"Bonjour Marianne." murmure SS-11 891 de sa voix somnolente.

Marianne s'est présentée en tant que doctoresse spécialisée dans l' A.M.P. (Aide Moral aux Patients) environ quatre jours après l' arrivée de la fillette au laboratoire. Cette femme ne divulgue jamais aucune informations personnelles à part son prénom. Malgré ça, on peut très bien voir à son physique qu'elle doit entre la trentaine et la quarantaine. Ses cheveux noirs emprisonnés dans une charlotte et ses yeux noisettes ne montrent aucune hésitation seulement une détermination à toute épreuve pour atteindre son objectif. Sa taille plutôt mince est cachée sous une blouse toujours impeccable. Sa grande taille atteignant environ les un mètre soixante-quinze est encore plus mise en avant avec ses talons.

Aujourd'hui encore, Marianne est habillée de sa longue blouse blanche, de sa charlotte ainsi que des gants en latex. Ses larges talons noirs claques sur le sol froid en résine d'époxy. Le matelas de l'adolescente contre celui-ci, elle se lève en observant Marianne écrire les informations marquer sur les machines sur son bloc-notes comme d'habitude.

"Tu es encore dans les vapes à ce que je vois. Tu as passé une agréable nuit ? interroge la doctoresse avec un semblant d'intérêt tout en allumant certaines machines.

- Des souvenirs de l'orphelinat... encore une fois."

Comme chaque jour, elle prend note de tout ce que l'adolescente dit ou fait de particulier pour constituer son rapport journalier. Écouter, observer, reporter et analyser, ce sont les quatre principales tâches données à la doctoresse. Cette doctoresse à l'énorme responsabilité de prendre soin du seul cobaye ayant la protection des hauts gradés, c'est-à-dire du Grand Conseil de la Fondation. Son objectif est d'extraire ce que le corps de la jeune fille renferme tout en la gardant saine et sauve.

La cage de cette jeune prisonnière est directement reliée à une étroite pièce grâce à une porte. Un bouton près de la porte séparant ces deux salles avertit la salle de contrôle qui choisit de lui ouvrir. Celle-ci donne sur une toilette entourée d'un habitacle opaque. Malgré ça, la jeune fille reste constamment sous la surveillance du personnel féminin à travers deux caméras.

Bruyamment, le sas séparant la pièce où se trouve Marianne qui est la salle de contrôle, s'ouvre laissant apparaître une dizaine de docteurs. Certains sont vêtus de combinaisons blanches tant dis que d'autres ont une simple blouse telle que Marianne.

Un plateau repas subit de nombreuses vérifications méticuleusement. Enfin, il passe par le sas reliant la salle de contrôle à la cage avec son garde à la tenue un peu spéciale. Il s'agit d'un homme habillé d'une combinaison hazmat de niveau B qui vient expressément apporter chacun des repas de l'adolescente. Marianne tape un code sur un clavier numérique qui permet l'ouverture du dernier rempart. L'homme glisse le plateau juste derrière la fermeture avant de repartir aussi vite qu'il est venu. La doctoresse referme bien évidemment la porte et la verrouille de ses trente-six verrous.

Le Spécimen de laboratoire et le Chef de la mafiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant