Chapitre 37

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 Le dominant part retrouver sa dulcinée. Assis à son chevet, il admire cette frêle créature endormie dans les draps de satins. De ses petits doigts, elle étreint sa clef et sa peluche. Cette peinture dégage une sensualité qui ne peut qu'attiser sa convoitise lubrique. Mais, le visage enfantin de sa douce l'incite à protéger cette pureté candide. Tiraillé, il frotte frénétiquement ses cheveux sombres.

« Comment peux-tu me troubler à ce point ? »

* * * * *

           Lors du trajet, Raphaël règle des affaires urgentes avant de pouvoir profiter d'une semaine de répit. Il s'imagine l'expression de sa petite fée des bois en découvrant la neige, les montagnes, et les spécialités culinaires du chef. Souvent, il part inspecter la chambre privée derrière lui. Quand son téléphone vibre sur la table basse en verre, il s'éloigne de la porte de la chambre pour ne pas nuire au sommeil de son élue. Ce n'est sans compter des appels de la meute mais aussi, de la part de la famille, sa mère pour être précis.

Quelques heures plus tard, ils arrivent à destinations. Le cortège protège la voiture et les environs, tandis que le bêta s'entretient avec celui en charge de l'accueil de la famille. L'alpha enfile son trench sombre et ses gants en cuire. Il ouvre le battant de la chambre à coucher.

Aria est enroulée de plusieurs draps qui recouvrent certains meubles du mobilier. Sur la moquette, la jeune fille est allongée sur sa peluche de tout son long. Bras tendus, elle observe avec intérêt l'objet entre ses doigts. Il s'agit d'une mini horloge portative digne d'un magasin d'antiquité. Chaque seconde, une pendule épaisse pendue balaie son estrade sans pourtant la toucher. Ses iris argentées la suivent avec curiosité. Quand est-ce que ce bâton arrêtera de bouger ? En un quart d'heure, le bâton se balance avec la même vigueur.

« Aria, que fais-tu par terre ? demande le mafieux en saisissant son élue par les aisselles. Tu serais beaucoup mieux dans le lit.

- Le bâton... il bouge, fit-elle la remarque en pointant la petite horloge abandonnée sur la moquette.

- Tu la veux ? »

Sans attendre une réponse, il lui enfourne dans les mains. Il lui retire les draps habillant la silhouette de son élue pour la vêtir de ses vêtements chauds. Bonnet, manteau, bottes d'hivers et écharpe, le duo s'extrait de leur voiture avec une peluche et une petite horloge dans les bras.

Tout autour d'eux des hommes et des femmes gardent la zone. Tous couvrent ce futur couple d'un regard sérieux. Sur ordre de l'alpha Raphaël, ils ont eu l'interdiction de suivre la procédure de politesse. Elle consiste à ce que tous se rassemblent en un couloir autour de leur supérieur. Néanmoins, ils se courbent respectueusement pour les accueillir. La jeune fille n'y prête même pas attention. La poudre albe sous ses semelles l'absorbe bien trop. Lorsqu'elle foule pour la première fois le sol enneigé, le craquement sous son poids lui apporte une telle satisfaction qu'elle est obligée de recommencer l'expérience. Dès lors, elle ne peut refreiner son plaisir de découvrir cette nouveauté. Elle trépigne de bonheur sur place. Son souffle s'évapore sous la forme d'une brume. Puis, elle enfouie sa main libre dans un tas, une erreur de débutante. Elle la retire précipitamment. Aria se met à agiter son poignet pour enlever tous les résidus. Choquée, elle expose sa paume aux yeux du mafieux.

« La terre blanche... est froide ! »

Raphaël s'efforce à contenir un rire amusé. Il fait signe à un de ses hommes pour se débarrasser. Ensuite, il sort de la poche gauche du manteau de sa dulcinée une paire de gants. Il essuie la main humide pour l'envelopper du tissu chaud.

Le Spécimen de laboratoire et le Chef de la mafiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant