Chapitre 24

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« Alpha, j'ai remarqué que vous avez particulièrement martyrisé son visage. Envisagez-vous une reconversion dans la chirurgie faciale ? Ou est-ce seulement un nouveau fétiche sadique ?

- Non, c'est juste que sa tête ne me revenait pas. »

Lorsque le chauffeur ouvre la portière, la scène inattendue de sa dulcinée évanouie par cause d'ivresse le rend mitigé. Il ne sait pas s'il doit être exaspéré ou juste amusé de la candeur de son élue. Elle lui réservait sûrement pleins de surprises aussi désespérantes que farfelues.

* * * * * *


          Une longue route bétonnée. Un paysage rural plutôt simple ; des champs à pertes de vu, peu d'habitations, des groupements d'arbres dispersés. Cependant, des éléments perturbent cet horizon. Ce symbole de paix et de solitude est transpercé par des routes portant à ses mats des fils à haute tension. Des moteurs rugissent sous le bon plaisir de leurs conducteurs. Le régiment de véhicules plaqués noirs arpentent une route isolée tel un essaim en direction de son nid.

À l'intérieur de l'une de ces machines, le dirigeant se délecte d'un verre de scotch. Le liquide alcoolisé qui se repend dans son être n'est rien en comparaison de ce que lui confère la créature somnolente à ses côtés. Le visage blanchâtre qui repose sur ses genoux l'intrigue en tout point. Le corps de la jeune fille est celui d'une adolescente non loin de la maturité, pourtant, le reste est tout le contraire. Des membres bien trop fins et livides mettent en question sur la présence de la vie en elle. La position adoptée inconsciemment démontre à la fragilité de cette créature et sa candeur. Mais, les brulures et les blessures éventrent cette image enfantine. C'est un mélange si misérable qu'il provoquerait de la pitié à quiconque le gouterait des ses yeux critiques.

L'alpha recouvre sa dulciné d'une couche duveteuse. Il recoiffe involontairement la chevelure entrelacée étroitement. Il finit par si perdre jusqu'à ses doigts ne soient coincées, retenus par une horde de cheveux. Le chef grogne de mécontentement, puis se résigne à en rester là. De son autre main, il extirpe son cellulaire à l'écran pliable. La reconnaissance faciale et rétinienne s'active à l'ouverture des clapets. Sous ses caresses diverses applications sont soumises au bon vouloir de leur propriétaire. Des contacts défilent, puis celui rechercher en particulier. Après une grande inspiration, des tonalités lui murmurent à l'oreille une attente familière agaçante. Enfin, une voix grave retentit.

« Raphaël, il est rare que tu m'appelles.

- Père, je vais magnifiquement bien, merci de vous en soucier.

- Cesses ces fausses bonnes manières. Dis-moi plutôt ce que tu me veux. Ce n'est pas ton genre de prendre des nouvelles. Ce ne sont que des choses vétillent pour toi, et tes frères, ajoute l'homme désespéré de ses progénitures.

- Votre amabilité ne semble pas s'entretenir tel que votre physique. La vieillesse vous ait néfaste, je le crains, s'amuse d'un ton persifleur le fils.

- Détrompes-toi, sale garnement, je suis d'autant plus sage que ce vieux singe d'Yales. Vous devriez prendre exemple. Bon, revenons-en au sujet de ton appel.

- J'ai trouvé mon élue », déclare-t-il sèchement.

Un long silence s'installe entre les deux interlocuteurs. Le jeune alpha jette un œil à son écran en songeant que son géniteur ait accidentellement raccroché. Il s'atteste que l'appel est toujours en cours.

« Père, êtes-vous en arrêt cardiaque ? Si c'est le cas, n'oubliez pas de me léguer quelques conseils avant votre passage dans l'autre monde ? Vous nous aviez promis, à moi et mes frères, de nous aider le moment venu puisque nous étions que « des incapables dans le domaine du romantisme sincère », cite joyeusement le mafieux.

Le Spécimen de laboratoire et le Chef de la mafiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant