Le Spécimen de laboratoire et le Chef de la mafia

Chapitre 28

Ses lèvres embrassent le cou. Un feu s'artifice de désirs ainsi que de plaisirs explose dans sa poitrine. Dans l'esprit d'Aria, tout est sans dessus dessous. La bouche conquérante du loup l'expulse de sa transe. Déconcertée, elle se perd dans un gémissement de surprise. La peur et la désorientation s'entremêlent. Il la dévore goulument. Un festin exquis dont il profite fiévreusement.

* * * * *

Une bouffée incendiaire anime ce feu passionné. L'exigence du mafieux se fait plus pressante, plus affutée. La brume de ce désir s'épaissit, entravant la raison. Cette danse entrainante est un jeu que les instincts ne peuvent résister. Malgré tout, un trouble subsiste encore chez l'adolescente. Aria n'a jamais de telle. Personne ne lui a jamais décrit ce genre de sensations ou de comportements. Cette danse embrasée lui comprime l'estomac. Elle ne contrôle rien du tout. Ne sachant pas où tout cela va l'entrainer, la jeune fille se coince.

L'homme entrevoit l'abstention de son élue. Des rafales balayent l'amas de brume. Son état de plénitude se dissipe pour laisser apparaître la réalité épineuse. Ses baisés impétueux cessent leurs assauts. Son corps tendu encaisse chaque braise que ce fichu lien s'entête à envenimer. Le déchirement dans sa poitrine lui acre une fois pour toute, les deux pieds à terre. Il ne peut pas se permettre de céder. Il ne peut pas se permettre de la blesser ou de l'effrayer. Il a besoin d'elle dorénavant, mais ce n'est surement ainsi qu'il pourra la convaincre de ses bonnes intentions.

La respiration fébrile de sa dulciné est une torture pour son désir affluant dans ses veines. Son visage n'en est pas moins impassible. Seule la veine battante sur son front ainsi que ses mâchoires contactées indiquent son état intérieur. Il met un terme à tout cela de sa voix gutturale avant que la situation n'évolue dans un mauvais sens.

« Cet objet t'appartient, n'est-ce pas ? On m'a fait part de son importance sentimentale. »

Du bout de ses longs doigts rêches, une clef s'élève entre leurs poitrines. De ses yeux, Aria distingue une inscription particulière, "SS - 11 891". Il s'agit du précieux cadeau de B-7. Peur, méfiance, désorientation, angoisse, palpitations valsent au vu de cet objet précédemment perdu. Ses paumes enlacent vivement de la clé. La jeune fille est de nouveau apaisée. Le métal froid abonde d'une flamme rassurante. Aria a l'impression de tenir une dernière fois un doigt de cet homme d'une bonté médicinale. Ce moment de répit est coupé par une autre chaleur irradiant le dos de ses mains. L'alpha accapare les sens de l'adolescente. Son nez est plaque entre les pectoraux qui regorgent de ce parfum si frais mais à la fois si délectable que l'on pourrait très vite devenir addicte. Ses caresses l'enivrent d'une agréable somnolence. À son oreille, il murmure d'une lenteur frissonnante une vérité déjà connue.

« Personne ne te fera le moindre mal, même pas moi. Je ne le permettrai pas. Tu es en sécurité sur ces terres, auprès de ma meute, auprès de moi. Tu n'as plus besoin de te cacher dans ce trou si nocif pour ta santé. »

Une pause est maintenue. La tension se comble d'un lourd silence.

« Demain, nous déjeunerons ensemble. Par la suite, tu auras carte blanche. Tu seras libre de découvrir une infime partie de ce qu'est l'extérieur. »

Aucune réponse n'est attendue, d'ailleurs aucune n'allait arrivée. Un léger baisé échauffe la tempe de la rescapée.

« Rentrons, Aria. Notre demeure paraît bien vide sans nous. »

Le soir tombe inévitablement sur les terres reculées de la meute tant redoutée. Les minimes perles scintillent parmi le vaste ciel ténébreux. En son creux, une lune au croissant aiguisé écoute les confessions et les prières les plus refoulées. Une contemplation qui n'échappe pas aux prunelles égarées d'Aria. Avachie au cadre de la fenêtre, admire la peinture nocturne. De son perchoir, la vaste forêt ainsi que ses alentours semblent régentées par diverses menaces. La mort se promène sous les rayons lunaires.