Chapitre 20

3.9K 233 25
                                    

Quant à Aria, sa vue se fige sur le corps ensanglanté et immobile de son protecteur. Elle est dorénavant seule face à l'adversité, face à son pire cauchemar. Au milieu des monstres, elle n'ait qu'une enfant sur le point de se faire dévorer.

* * * * *

 La jeune fille en larmes toussaille sans son propre sang. Elle pendouille tel un chaton au bras d'un immense ours. Le delta débute sa marche loin de l'homme qui gît misérablement aux pieds des monstres. Une allée se crée parmi la foule qui dégage le passage. Cinq personnes suivent le trio telle une garde rapprochée. Des rires moqueurs envers son protecteur se propagent sans pitié. Instinctivement, Aria tend ses mains vers lui.

Relevez-vous, prie-t-elle, Relevez-vous ! Monsieur Louis, je vous en supplie ! Relevez-vous ! On peut encore le faire ! On ne peut pas être séparés. Vous ne m'avez toujours pas fait découvrir le monde extérieur ! On n'a pas encore pu danser tous les trois, avec Madame Sole, sur la machine colorée ! Je vous en supplie ! Relevez-vous, Monsieur Louis !

L'adolescente s'agite dans tous les sens. Il n'est pas question de partir sans lui ! Elle gigote de plus belle. Elle se cambre, pivote et se contorsionne comme elle le peut mais l'étreinte de l'homme se fait désirer. L'homme-loup l'arrogance de la maintenir que d'un bras pour nettoyer les traces de sang sur son visage fin. Dans un de ses mouvement, un objet sur sa cuisse lui avertit de sa présence. À l'abri des regards, dissimulé sous ses habits, le couteau de chasse hérité de l'ancien soldat est calé dans sa poche refermable. Les paroles de ce dernier se répète dans son esprit bouleversé.

« Prends-le. Si les choses tournent mal, je veux que tu l'ais sur toi constamment. Utilise-le en cas de nécessité. N'hésites pas une seconde, même si quelqu'un doit être blessé. Tu dois t'enfuir et survivre. Tu m'as compris, Aria ? »

L'adrénaline irradie ses veines. Son cœur s'affole dans un tempo presque habituel désormais. Tout en simulant de se débattre, l'adolescente défait la fermeture de sa poche.

« Cette lapine a de l'énergie à revendre, s'amuse le delta en s'adressant à son compagnon.

- Veux-tu bien bien garder tes surnoms douteux ? Tu parles de l'élue de notre alpha. C'est irrespectueux, déclare le bêta blond de son ton neutre.

- Oh, Wesley, tu as le chic pour plomber l'ambiance. La vérité, c'est que toi aussi tu veux l'avoir dans tes bras ! Petit coquin ! Tu veux l'avoir pour toi. En même, je peux te comprendre. Notre Damoiselle est enfin auprès de nous, mais il s'avère qu'elle soit dans un état pitoyable. Bien sûr que toute la meute, et surtout nous, les hommes les plus proches de l'alpha, voulons prendre soin d'elle. D'autant plus, qu'elle est une jeune humaine !

- Tu es totalement gaga, s'en est presque écœurant. Pour le moment, c'est notre Dauphine. Évidemment que moi et mon loup veillons prendre soin d'elle mais contrairement à vous, nous savons nous contrôler, mon cher Léopaul. »

Tant dis que le delta s'insurge face à son compagnon, Aria extrait de son fourreau caramel la lame aiguisée. Elle la glisse lentement hors des couches de tissus. Alors qu'un débat éclate entre les deux hommes-loups, la rescapée inspire la dernière vague de courage dont elle a besoin. Elle doit se battre comme l'ancien soldat pour survivre et protéger.

Dans un élan de résignation, elle élance sa lame vers le biceps du bras la retenant prisonnière. Le bêta réagit de suite. Il intercepte son poignet de sa paume puis la désarme en impactant sa fosse cubitale de son coude. Les actions se succèdent si vite que le temps paraît avoir appuyé sur l'accélérateur.

Le bêta range la lame dans son fourreau pour ensuite l'entreposer à sa ceinture.

« Confisqué.

Le Spécimen de laboratoire et le Chef de la mafiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant