Chapitre 10

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Je regarde mon invocation

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Je regarde mon invocation. Son aura est terrifiante et je n'ai aucun moyen de la contrôler. Mais je n'avais plus le choix.

Elle me balaie du revers de la main comme un vulgaire insecte et je m'écrase contre un rocher. J'entends un craquement résonné sous mon crâne alors que je m'effondre au milieu des feuilles mortes. Mon corps est engourdi, je ressens des fourmillements envahir mes membres. J'ai l'impression d'être dans un cocon douillé, coupé du monde extérieur. Je vois au loin mon invocation se battre avec le fléau mais tout est brouillé. Vient-elle vraiment de le démembrer?

Je crache du sang. Ma vision commence à s'obscurcir, les bruits à devenir de plus en plus lointains. Alors c'est comme ça que je vais mourir? J'ai toujours pensé que je finirai par rendre mon dernier souffle lors d'un combat contre un fléau bien trop fort pour moi, seul et oublié. Mais finalement mourir pour sauver un ami n'est pas si mal. J'espère que Yuji ne se sentira pas trop coupable. C'était mon choix. Je me retrouve seul dans le noir, des grognements bestiaux en fond sonore. Ai-je fermé les yeux? Tout n'est qu'obscurité. Les croyances disent que lors de notre mort, notre vie défile devant nos yeux puis que l'on voit une lumière étincelante. Mais moi je ne vois rien de tout cela, seulement le noir absolu. Quelle arnaque.

J'entends un rire diabolique au loin: Gambare gambare...pas très fort tout ça
Pourquoi j'entends deux personnes discuter ? Ils ne peuvent pas se taire? Je suis tellement fatigué...
La voix: Je n'ai pas tué cette invocation pour t'aider mais car tu possèdes 2-3 choses qui m'appartiennent et que je veux récupérer
La 2ème personne: je te les donne volontiers. Joins-toi à nous.
La voix: Baka ahahahaha. Je n'ai pas besoin de toi, je vais les récupérer une fois t'avoir anéanti. Vois-tu, tu as osé toucher le ptit et me l'abimer. Et ça, ça m'a VRAIMENT mis en colère

Les voix s'éloignent petit à petit et je sombre...

...

Je cligne des yeux. Je regarde autour de moi. Je suis à l'infirmerie?

Megumiiiiiii!
Yuji me saute dessus: tu m'as fait tellement peur, j'ai cru que t'étais mort!

Megumiiiiiii! Yuji me saute dessus: tu m'as fait tellement peur, j'ai cru que t'étais mort!

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Moi: que s'est-il passé?
Yuji: je ne sais pas. On a été attaqué par l'homme à la capuche comme à l'hôpital et j'ai fini dans les vapes. Quand je me suis réveillé, Gojo-sensei et le proviseur adjoint étaient avec nous.
Gojo: que s'est-il passé Megumi?
Je leur expose les dires de l'exorciste, le fléau de classe S contrôlant l'eau et ma perte de contrôle de mon invocation avant de m'évanouir.
Le proviseur adjoint: mais qui est intervenu et vous a sorti de la forêt?
Yuji: je pensais que c'était vous...
Gojo: non. On vous a retrouvé évanouis à la fin de l'épreuve. J'ai senti une forte aura et nous avons compris que quelque chose clochait, mais le temps de vous retrouver, tout était déjà fini.
Nobara: en tout cas nous avons la confirmation que quelqu'un cherche bien à tuer Yuji.
Moi: et que cette personne savait pour l'évaluation et quel parcours nous allions prendre...

Un silence de mort tombe sur la pièce.

Gojo: pas la peine de faire ces têtes d'enterrement ! On va mener notre enquête. Pour l'instant, laissons Megumi se reposer.
Ils quittent tous la pièce et me laissent seul avec mes pensées.
Qui m'a sauvé la vie? J'ai l'impression d'avoir entendu des voix mais je n'arrive pas à me souvenir.
J'aperçois un livre posé sur la table de chevet. Je le prends et un mot en tombe

Tu m'as fait vraiment peur Megumi
Je suis soulagé que tu t'en sortes indemne.
Je sais que tu adores lire donc je te laisse mon livre favori
Il est très vieux mais c'est, selon moi, un des seuls qui mérite réellement d'être lu

Cela me ferait très plaisir de pouvoir en discuter avec toi quand tu l'auras fini

J'observe le bouquin. La couverture de cuir usée témoigne du nombre de fois où il a été ouvert. Les pages en sont jaunies, une odeur de vieux livre s'en dégage. J'adore cette odeur. Je sais que de nos jours les gens préfèrent lire les versions numériques, plus pratiques, moins encombrantes. Mais rien ne vaut la texture du livre qui prend vie entre ses mains, la sensation des pages qui se tournent. Je n'ai jamais entendu parlé de ce livre, il a l'air vraiment vieux.

Je commence ma lecture...et me laisse vite transporter. Je dévore les pages. Cette histoire est tellement prenante. La mélancolie qui transparait dans ses mots me prend aux tripes. L'auteur parait tellement seul, traversant l'existence sans réellement trouver sa raison de vivre...
Le sommeil commence à me gagner et je le repose sur la table de chevet. Après un instant d'hésitation, je décide d'arrêter de réfléchir et me saisit d'un stylo :

Merci pour ce livre. Il est vraiment passionnant. Un peu triste aussi.
Mais je comprends totalement ce sentiment de ne pas trouver sa place et de chercher un sens à sa vie, une raison de se battre, de se sentir constamment seul même en étant entouré, d'avoir l'impression que si jamais l'on disparaissait il n'y aurait personne pour nous pleurer. Je serai ravi d'échanger avec toi

Je pose mon message sur le livre et me couche. Je n'arrive pas à croire que je viens vraiment d'écrire un message à un inconnu, ce n'est tellement pas dans mon caractère de faire ce genre de choses. Je me demande qu'elle sera sa réaction de découvrir que je lui ai répondu. J'ai hâte de voir sa réponse.

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Megumi en vadrouilleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant