Chapitre 7

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En sortant du lycée, je remarque avec une certaine satisfaction que personne ne s'y trouve et je me presse de relever la tête pour reprendre mes esprits. J'ai les yeux rouges à cause de toutes ses larmes versées. Mais au loin, je remarque une silhouette familière. C'est Clara.

En la voyant, je ressens comme de la méchanceté. Elle n'aurait pas dû aller leur parler , c'est en parti à cause d'elle si je viens de me faire tabasser, même si elle voulait bien faire au final. Je la fusille du regard, sans pouvoir me contenir.

- Pourquoi tu leur as parlé de la lettre? Tu aurais dû m'en parler au lieu d'agir dans mon dos.

Elle ne me répond pas. Elle a la tête baissée.

- Oh! tu m'écoutes ou quoi? C'est dégueulasse, je viens de m'en prendre plein la gueule à cause de ça. C'est vraiment pas cool de ta part.

J'entends qu'elle prend une grande inspiration et elle relève la tête. Je remarque qu'elle est en pleurs. Que se passe-t-il ? Elle aussi a été agressée par ces types?

- J'en ai rien à foutre de tes histoires, prend toi en main sérieux. Je ne vais pas toujours être là pour toi alors bouge toi, fais quelque chose mais là ce n'est vraiment pas le moment.

Je suis surpris par autant de méchanceté de sa part. Qu'est ce qu'il lui arrive à celle là aussi?

- Mais qu'est-ce qui te prend? C'est moi la victime et tu oses me parler sur ce ton?

- Ta gueule! Il y a des choses bien plus graves dans la vie crois moi. Le père de Florian vient de mourir! Alors passe ton chemin et comme je te l'ai déjà dit, prend toi en main. Arrête de pleurnicher sur ton sort et agis.

Je fais un mouvement de la tête comme pour lui montrer que je suis choqué par ce qu'elle vient de me dire. Mon coeur tape rudement contre ma poitrine et me laisse ébahi. Elle baisse la tête et ne me regarde plus. Une voiture arrive à toute vitesse devant le lycée et je remarque que c'est la voiture de Florian. Il s'arrête devant nous et Clara monte à l'intérieur sans me regarder. Florian me fait un signe de la main et je lui en renvois un de manière chaleureuse et gênée pour lui faire part de mon amertume en apprenant le décès de son père. Je n'ose même pas imaginer la peine qu'il doit être en train d'éprouver. Le pauvre...

Je regarde la voiture s'éloigner de moi et le silence se met à régner. Une fois de plus, je reprends mes esprits et je m'élance dans une série de pas pour rentrer chez moi.

Je n'en ai rien à foutre de tes histoires. Je repense à cette phrase qu'elle m'a dite avec une telle agressivité. Elle doit être effondrée par la mort du père de Florian, mais de là à être aussi méchante, je ne tolère pas. Elle n'a pas vraiment d'excuses à mes yeux. Peut-être que tout ce qu'elle m'a dit, elle le pense finalement...

Avec la colère, les gens disent des choses qu'ils regrettent après mais qui au fond, s'avèrent être une partie de ce qu'ils pensent réellement. Je parle en toute connaissance de cause car moi-même lorsque je suis mécontent, je ressens comme une envie de remettre la personne en face de moi à sa place en lui balançant ses quatre vérités que je n'ose pas lui dire en temps normal et cela me fait un bien fou. Alors oui, Clara doit penser ce qu'elle m'a dit et je dois avouer que l'entendre de sa bouche m'a totalement froissé. Je ne l'aurai jamais cru capable de me faire autant de mal. Surtout qu'elle a toujours été de mon côté depuis toutes ses années et je ne vois pas pourquoi aujourd'hui, elle décide de tout me balancer à la figure en prétextant le fait que je dois me prendre en main. Je le sais ça, mais c'est bien trop difficile à mettre en œuvre, surtout après ce qu'il vient de se passer.

HarcelésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant