Chapitre 31

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Ce doit être ça, les heures correspondent avec le moment où je me rendais dans ma chambre. Les propos de ma mère resurgissent dans ma tête et je ne comprends pas ce qu’elle cherchait à dire… 

Merci de m’avoir aidé en tout cas, tu viens de me sauver la vie…Je suis soulagée tu ne peux pas savoir à quel point. On n’est pas passé loin d’une catastrophe. 

En quoi Mireille aurait-elle pu aider ma mère? Rahhhh ça m’agace tout ces mystères. Si ça se trouve, il n’y a rien de grave et je m’inquiète pour rien, c’est même certain. Ce sont des histoires entre adultes et je n’ai pas à m’en mêler. 

Je repose le téléphone à l’endroit exact oùje l’ai pris et je termine mon petit-déjeuner sans aucune nouvelle interruption. 

Le début de l’après-midi s’annonce bien et je remarque à travers la grande fenêtre de ma chambre que le soleil brille et semble réchauffer les quelques passants dans la rue. Je tourne la poignée pour prendre la température de dehors et je reste confiant. C’est le temps idéal pour faire une balade en vélo. 

Je ne m’aventure  pas très longtemps à contempler ce paysage urbain car il est assez imprudent de se pencher à cette fenêtre. Elle est bien trop longue et doit mesurer presque deux mètres. C’est une sorte de baie vitrée qui a de nombreux avantages comme apporter une forte luminosité à ma chambre, mais elle présente également des aspects négatifs et non pas des moindres. Vu ma grande taille et que la barrière de sécurité n’est pas très haute, il devient vite périlleux pour moi de rester à côté et je suis obligé, par conséquent, de m’accroupir pour prendre appui sur cette barrière pour ne pas tomber. 

Je bouquine un moment afin de faire passer le temps, mais je suis tellement absorbé par l’histoire qu’il raconte que je ne vois pas qu’il est déjàl’heure de partir. Il est quatorze heures vingt huit lorsque je m’en rends compte et il me semble impossible d’être àl’heure avec seulement deux minutes pour me rattraper. Mais c’est sans compter sur la perspicacité d’Amandine qui vient à l’instant de sonner et je comprends rapidement qu’elle est passée me prendre chez moi pour que nous débutions notre parcours ici. 

Je descends rapidement lui ouvrir la porte et nous partons récupérer  mon vélo dans le garage. Elle parait enchantée de pouvoir sortir de chez elle. Houlà ! moi aussi, ça va me changer les idées. 

On ne tarde pas à se retrouver les fesses sur la selle et les mains sur le guidon pour arpenter toutes les rues de Beaulieu. Je suis un peu déçu car les rayons du soleil ne me réchauffent pas comme je l’avais prévu et le vent me fouette le visage. Positives un peu! Ma conscience a raison de me rappeler à l’ordre afin que je profite de ce moment pour décompresser. Et je ne tarde pas àle faire en lâchant prise. 

Les maisons et les voitures ont laissé place àla verdure, et on ne tarde pas à se retrouver dans la cambrousse avec des montées de plus en plus raides. Je suis essoufflé et malgré ma forte volonté à vouloir tenir et finir de monter sans quitter mon vélo, je suis contraint de me stopper et de finir à pied. 

-  Whouah la vache, on est devenu des gros lards ou quoi? 

Je parle assez fort pour qu’elle puisse m’entendre, elle est assez loin de moi et peine à monter elle aussi 

-  Je pense bien oui, je suis au bout de ma vie. 

Amandine est toute rouge et je ne peux m’empêcher de lui rire au nez. Elle sue comme un footballeur professionnel et je réalise pourquoi elle était ravie que je lui propose ce petit tour en vélo. Elle doit vouloir se remettre au sport et n’avait pas le courage de le faire seule. On s’arrête un instant pour souffler et je suis enchanté de voir qu’elle a pensé à prendre une bouteille d’eau. Je me rue dessus sans trop en boire car ça serait malvenu vu que je n’ai pas pris la peine d’emmener quoi que ce soit. 

HarcelésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant