Chapitre 27

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Je ne vois pas le temps passer et la soirée arrive rapidement. J’ai passé une bonne partie de mon après-midi à jouer à des jeux vidéos et je n’ai pas remarqué qu’il commence à faire nuit dans ma chambre. J’allume la lampe qui se trouve à côté du bureau pour éclairer mes yeux car je commence à avoir mal au crâne à cause de la luminosité de la télévision et je termine ma partie. 

Mon père rentre le premier et il ne tarde pas à monter pour me raconter son après-midi et la victoire de Brive face à Clermont Ferrand. Il est aussi heureux qu’un gosse de cinq ans et je comprends rapidement qu’il a bu quelques verres pour fêter cette victoire avec ses copains. 

Il est vingt heures trente deux lorsque ma mère fait son retour. Je le sais car je suis en bas  me confectionnant un semblant de repas, commençant à avoir faim. Elle m’ordonne de stopper mes préparatifs  car elle vient de s’arrêter à Mac Do et en revient chargée de paquets remplis de bonnes choses. Heureusement que je n’avais encore fait chauffer que l’eau des pâtes. 

Je les fouilles pour en sortir un hamburger, des frites et du soda et j’attends que mon père vienne nous rejoindre pour commencer à manger. Ma mère respire la bonne humeur et ça me fait plaisir à voir. Les conseils de Mireille ont du lui être bénéfique et elle semble plus reposée, plus calme. La vérité lui va à ravir! 

Je décide d’allumer la télévision pour trouver un bon programme afin de convaincre mes parents de rester le regarder avec moi pour qu’on puisse passer un bon moment tous les trois. Ma mère n’a pas besoin que je lui dise quoique ce soit et prépare du chocolat chaud. Je m’arrête sur la chaine douze car je viens de voir un reportage qui m’interpelle et mon père semble lui aussi intrigué. Il est hypnotisé par ce que disent les gens interviewés et décide de rester un instant avec nous. Je suis ravi de voir mon plan fonctionnait et je monte le volume afin qu’on puisse mieux entendre ce qu’ils disent. 

-  C’est quoi cette connerie, dit mon père le sourire aux lèvres. 

Le sujet du reportage étant Je suis fou de mon chien, on ne tarde pas à rire de la situation et de réagir face au comportement de la propriétaire de cette petit bouledogue qui utilise son argent pour l’habiller et lui organiser des soirées avec d’autres chiens.

La soirée se termine sur une bonne note et je vais me coucher avec des pensées positives, ce qui me remonte le moral. 

Le lendemain matin, me voilà une nouvelle fois exténué car je n’ai pas réussi à bien dormir. La chaleur me réveille et monte doucement mais sûrement dans mon être, comme la marée. Mon esprit est criblé de questions et il est impossible pour moi de trouver le sommeil dans ces circonstances. Il est neuf heures trente et la journée s’annonce des plus monotones avec l’enterrement du père de Florian. J’essaye de me mettre à sa place et le fait d’imaginer mon père mort me terrifie. Ce doit être horrible de vivre un drame comme celui ci, sa peine doit être immense et je l’imagine inconsolable. 

C’est avec cet air triste qui ne me quitte pas que je fais mon sport matinal, prend ma douche et déjeune. Ma mère m’a préparé un excellent petit déjeuner avec des oranges pressées, des croissants encore tout chaud provenant de chez M.Monnier et des tartines grillées. Je comprends qu’elle cherche à se faire pardonne de m’avoir caché cette histoire et je vois dans ses yeux qu’elle est profondément soulagé d’un poids qui lui pourrissait l’existence. 

-  Tu crois qu’on va recevoir la réponse du test ADN aujourd’hui? 

Elle soupire un instant mais parait confiante. 

HarcelésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant