Chapitre 11

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Le professeur vient de se lever et se dirige dans ma direction. Je sens que mes joues rougissent. J'ai extrêmement chaud et si j'étais une femme je penserai immédiatement à la ménopause comme cause à cette vague de chaleur qui me prend de tout mon être. Je vous en supplie seigneur, faites le tomber par terre pour qu'il se retrouve à l'infirmerie et qu'il oublie cette histoire...Il me passe devant et s'arrête à côté de mon sac en prenant soin de l'enjamber. Il me tourne le dos.

Avec tout ce stress, je n'ai pas remarqué qu'un de mes camarades a levé la main pour qu'il lui vienne en aide. Je relâche la pression et reprend une respiration à peu près normale en m'essuyant le haut du front. Je rigole intérieurement en repensant à que ce j'ai osé penser sur le prof. Le pauvre...

Profitant du fait qu'il retourne à sa place, je glisse ma règle dans ma trousse, même si je n'ai pas fini de tout recopier. Ce n'est pas grave. Je préfère ça que de me retrouver pris la main dans le sac, tel un voleur dans un supermarché.

La sonnerie annonce la fin du devoir mais aussi le début des vacances scolaire. Je peux enfin souffler. C'est terminé, enfin!

Le professeur nous invite d'un air dépité à venir récupérer nos notes de devoir que nous avions eu une semaine auparavant. A l'annonce de mon prénom, je m'avance vers lui et attrape la feuille qu'il me tend. Onze et demi. Ouah! Je suis surpris, je ne m'y attendais pas. Même si il s'agit d'un petit contrôle qui ne contera certainement pas beaucoup dans la moyenne je suis content et cela me permet de positiver.

En sortant du bâtiment B, l'air frais me revigore et je descends rapidement les dizaines de marches qui donnent accès au parking du lycée.

Je suis bouleversé en repensant àce qu'il s'est passé à ce même endroit hier après-midi et ma respiration semble s'emballée. Je sursaute car Amandine me donne des petits coups de poing dans le dos comme pour me demander de me retourner. J'attends d'arriver en bas des escaliers et je laisse passer les gens agglutinés derrière moi pour entamer la discussion.

- Alors ce devoir? me dit-elle en souriant?

- Bof, je ne sais pas. J'ai réussi à tricher donc je pense avoir la moyenne mais pas plus. Et toi?

- Tu as de la chance, moi je n'ai pas réussi. J'ai dû me mettre au premier rang, il n'y avait plus de place derrière quand je suis arrivée...Tant pis, on verra bien.

Elle marque une courte pause et replace correctement la lanière de son sac sur son épaule droite.

- Tu as prévu quoi pour ces vacances? Ma mère propose de nous emmener au ski, si ça t'intéresse, comme l'année dernière, ça serait super que tu viennes.

- Avec ce qu'il se passe avec Clara je ne pense pas que je viendrai mais c'est gentil de proposer...Enfin on verra, je vais y réfléchir. Et sinon, je n'ai rien de prévu. On aura qu'à se voir en début de semaine prochaine pour faire quelque chose.

- Ouais, ça marche. Et ne t'inquiètes pas pour Clara. Elle a dit ça sur le coup de la colère, je suis sûre qu'elle va revenir vers toi. J'attends de voir. Bon allez je vais rentrer, bonne vacances. Bise On s'appelle.

- Kiss.

Ce dernier petit mot me fait sourire, c'est devenu une sorte de tradition chez elle. Elle n'arrête pas de le dire et j'avoue que cela déteint sur moi. Même si je me suis retenu de le dire à l'instant.

Je vadrouille dans les rues sans but précis en trainant des pieds. J'arrive près de la rue Sainte Catherine où se situent les principaux commerçants, ainsi que la boulangerie de M.Monnier. Je sais que je n'ai pas de pain à récupérer vu que ma mère s'en est chargée ce matin mais j'ai tout de même l'envie d'aller lui parler et d'avoir des informations. Cette idée me trotte dans l'esprit et sur un coup de tête, je monte la marche devant la boutique et je pousse la grande porte. La cloche sonne et il ne tarde pas à sortir de la porte arrière de la pièce. Je lui souris et il fait de même.

HarcelésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant