Chapitre 35

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Je sursaute lorsque le réveil programmé sur le portable de mon père retentit. Mes yeux s’écarquillent  pour essayer de ne pas me rendormir en clignant des paupières encore somnolentes. J’écrase ma tête entre mes deux mains et je baille sans relâche. Oh pourquoi l’ai-je suivi ici? J’aurai pu dormir beaucoup plus longtemps si j’avais passé la nuit à la maison… 

Je réfléchis un instant à cette pensée et je réalise que je ne regrette aucunement d’avoir suivi mon père. Cette petite escapade m’a permise de découvrir beaucoup de choses dont j’ignorai totalement l’existence et je compte bien mettre à profit mes vacances pour en découvrir les moindres recoins. 

-  Dépêche-toi d’aller prendre une douche pour qu’on aille déjeuner…Je n’ai pas envie d’être en retard au boulot. 

Mon père s’active à enfiler son jeans en vitesse et s’empresse pour mettre ses chaussettes. Il est debout  essayant de tenir en équilibre sur une jambe pour enfiler celle de droite, mais il finit par tomber sur le lit. Nos regards se rencontrent et je ne peux m’empêcher de rire. 

-  Je prendrai ma douche chez maman en rentrant, on ne va pas perdre du temps pour ça. Même si tu as payé cette chambre et que je devrais en profiter pour la rentabiliser au maximum.

Il me sourit et empoigne une chaussure dans sa main gauche pour la passer à son pied. 

-  Tu vois, tu commences à t’habituer au fait qu’on va se séparer avec ta mère. 

-  Pourquoi tu dis ça? dis-je surpris. 

-  Parce que tu viens de dire « je prendrai une douche chez maman ». 

Ahh! Rooh je n’ai pas fais exprès… 

-  Je n’ai pas fais attention à ce que je disais, on ne va pas en faire un plat. 

-  Ca va, je rigole…Allez lève toi et habille- toi. 

Je me frotte les yeux une dernière fois avant de sortir du lit pour aller chercher mes affaires dans ma valise. En fouillant à l’intérieur, je regrette aussitôt mon choix vestimentaire. Avec le stress et l’adrénaline d’hier soir, je n’ai pas pris la peine de choisir des fringues corrects et potables, rien ne se coordonne et je vais ressembler àun clown. 

Je tente alors de jongler entre mes affaires de la veille et ceux que j’avais prévu de porter aujourd’hui pour me donner la possibilité de sortir de cette chambre sans ressentir de la honte lorsque qu’on me regardera. Je me brosse les dents en vitesse tout en sachant pertinemment que ça ne sert à rien car nous allons aller déjeuner mais je le fais quand même, question d’hygiène. 

Dernier coup d’oeil dans notre suite princière pour observer si nous n’avons rien oublié avant de refermer la porte en me jurant de ne jamais remettre les pieds ici et nous descendons.

Mon père dépose nos bagages dans le coffre de la voiture et nous rejoignons la salle de réception pour déjeuner. 

J’ai une faim de loup et je profite de la variété de produits étalés sous mes yeux pour piocher un peu partout. Il y a du pain frais, des yaourts, du jus d’orange pressé, des croissants et chocolatines, des oeufs brouillés et une multitude de boissons chaudes dont l’odeur alléchante me donne envie de toutes les adopter. Je me sers sans relâche et au moment de lever mon plateau je me rends compte que l’expression avoir les yeux plus gros que le ventre m’est tout à fait appropriée. Je suis malade, je ne mangerai jamais tout ça! 

Contrairement à hier soir, on trouve une place rapidement et je déguste mon petit-déjeuner avec voracité.  Jetant un coup d’oeil au plateau de mon père pour savoir s’il est aussi emballé que moi , je constate qu’il n’a pas prit grand chose. Ce n’est pas la joie dans sa tête! 

HarcelésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant