Chapitre 16

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Je ne me sens pas très bien. Au fur et à mesure que mes yeux s’entrouvrent, je ressens un terrible mal de crâne. Je n’aurais pas dû boire autant, c’est ridicule…

Ma gorge est sèche et le goût amer de l’alcool est encore très présent lorsque j’avale ma salive. Je me frotte les paupières tout en m’étirant lourdement. J’essaye tant bien que mal de garder les yeux ouverts mais la lumière qui transperce les volets les fait refermer instantanément. Je comate encore quelques instants dans le lit avant de filer sous l’eau de la douche pour me donner un coup de fouet. 

Ahhh! J’oublie à chaque fois que mon père prend des douches froides et sans réfléchir, je viens d’ouvrir le robinet et l’eau gelée me dégouline dessus àgrande vitesse et coule sur toutes les parties de mon corps. Je me presse de me reculer pour arrêter le massacre et je le tourne vers le bouton rouge pour faire cesser ce supplice. Je suis réveillé, il n’y a plus de doutes! 

Alors que les minutes défilent et que je ne regarde pas le temps passer, je repense à hier soir, et principalement àTiphaine. Est-ce que c’est bien réel? Ou est-ce que j’ai rêvé? 

Je m’enivre de son souvenir et je souris en revoyant ses lèvres rouges, ses longs cheveux bruns et son jeans moulant qui lui fait des formes généreuses et attrayantes. J’ai encore quelques doutes sur sa sincérité et je ne peux m’empêcher de penser qu’elle ne s’intéressait à moi qu’à cause de l’abus d’alcool. En temps normal, elle n’aurait certainement pas eu des vues sur moi. Quoi que…Je ne sais pas, je suis confus et pour me rassurer, j’essaye de me convaincre que je suis assez charismatique pour qu’une fille de son genre puisse s’intéresser à moi. Et Philippe? Je ne lui ai pas accordé beaucoup de temps il faut dire, j’étais bien trop préoccupé par sa cousine. Mais je ne pense pas qu’il soit vexé, son but était de nous présenter et que nous faisions connaissance. Il doit être ravi de voir que son plan a fonctionné…

J’enfile mon peignoir et je descends rapidement pour déjeuner. Je suis mort de faim, n’ayant rien avalé depuis hier midi. Je trouve aisément ce qu’il me convient pour résoudre ce léger problème de fringale et je m’assoie pour profiter de ce début de matinée, calmement. Mais je ne reste pas seul très longtemps. La porte vient de claquer et ma mère se précipite dans la cuisine pour me rejoindre. 

-  Tu étais où hier soir?

-  Je te l’ai déjà dis, je suis allé à la soirée de Clara qu’elle organisait pour fêter le début des vacances. 

-  Ah oui ? Tu es sûr de ce que tu dis ? 

Elle s’arrête de parler un instant et me lance un regard très noir. Je comprends qu’elle me donne une chance de réfléchir. Est-elle au courant de ce que j’ai réellement fait hier soir? Comment l’aurait-elle appris?…Non mais c’est impossible, elle me fait marcher…

Je continue sur ma lancée, en réitérant ce que je viens de lui répondre à l’instant. Je la vois qui prend une grande inspiration, à la limite de l’exagération et elle se met à m’hurler dessus tout en se redressant. 

-  Tu es sans doute capable de m’expliquer pourquoi Clara est passée à l’appartement hier soir alors?

Quoi? Ah bon? Oh non pas ça. Elle les accumule dis donc… Elle est certainement passée pour qu’on ait une explication. Elle a donc fait le premier pas, c’est cool. 

Cette pensée laisse apparaitre un léger sourire sur mon visage et je réalise que ma mère est toujours sur mon dos et attend furieusement que je m’explique. Elle doit prendre mon attitude pour de la provocation alors que ce n’est absolument pas le cas. 

HarcelésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant