Chapitre 15

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Elle passe ses mains dans mes cheveux et lève une jambe pour la plaquer derrière les miennes et réussir à mieux m’enlacer. Mon désir grimpe et je ne sais plus quoi faire. Je sens que je vais céder à ses avances et revoir mes priorités à la baisse. Je l’entraine sur un coup de tête dans un coin encore plus tranquille et à mesure que nos corps se frottent, je commence à diriger ma main sous son pull blanc pour caresser sa peau. Elle a l’air réceptive et s’empresse se passer les siennes sous ma chemise pour me caresser le dos et descendre de plus en plus bas pour les insérer dans mon jeans. Elle me malaxe les fesses. En temps normal, j’aurais été surpris de voir ça mais là, avec l’alcool je n’y prête pas vraiment attention et me concentre plutôt sur ce que je prévois de faire. Mes doigts longent le long de sa ceinture et je déboutonne un cran, puis deux jusqu’à la lui enlever entièrement. Sa respiration s’accélère et dans un élan de désir, elle passe sa main entre mes cuisses et me caresse l’entre-jambes avec insistance. Mon dieu, elle va sentir mon érection… 

Je rigole intérieurement à ce que je viens d’envisager. Je me sens ridicule d’avoir pensé à ça et je remarque que je ne suis pas si doué que je ne pensais l’être en matière de filles. 

Alors qu’elle s’apprête à ouvrir la braguette de mon jeans, elle se stoppe net et nos corps se décollent. 

-  Tu avais raison, il est préférable que l’on fasse ça dans un lieu plus approprié. 

Euh…ouais, comment te dire que je pensais pas du tout à ça. Qu’est-ce que j’ai fais?…

Je déchante en une fraction de seconde et je reprends mes esprits. J’étais au maximum du bien-être et je me sens abruptement vide, abasourdi, comme si je venais de me prendre une grosse claque dans la figure. 

-  Tu es sûre? Je suis prêt à faire abstraction de ce détail tu sais.  Oui, j’en suis sûr, demain tu me remercieras. 

Elle pose ses lèvres sur les miennes, récupère sa ceinture sur le sol et me prend par la main pour qu’on rejoigne le bar. Philippe est sur la terrasse avec ses amis et il a l’air très surpris de nous voir, au point d’arrêter de boire dans son verre et de venir vers nous. Il me lance un regard noir et prend Tiphaine par le bras pour l’emmener discuter à l’écart, derrière une sorte de grande plante. Je ne perçois par ce qu’ils se disent mais à la vue des mains qui se lèvent et s’astiquent dans tous les sens et de leurs bouches qui s’ouvrent un peu trop pour une conversation normale, je comprends que le ton est en train de monter entre eux. Je fais semblant de recevoir un appel et je me lance dans une série de pas pour essayer de m’approcher un peu plus près de l’endroit oùils se trouvent. Je commence par mieux percevoir les éclats de voix mais je  ne distingue pas entièrement ce qu’ils se disent. 

-  En tout cas, il est bien monté ton pote. 

Elle remarque que je m’approche d’eux et stoppe directement la conversation pour laisser apparaitre un léger sourire sur son visage. Elle me rejoint directement, laissant en plan Philippe qui ne tarde pas à nous passer devant et me pose rapidement une main sur mon épaule droite pour me montrer son affection avant de rejoindre ses deux amis. 

-  Tu parlais de quoi tout à l’heure?

Elle a l’air estomaqué par ma question mais ne tarde pas à répondre.

-  On parlait de son pote Romain. Il est complètement bourré, d’où l’expression « il est bien monté ton pote », chez moi ça veut dire bourré quoi.

-  Ah d’accord, durant un instant je pensais que tu parlais de moi. 

-  Non non, du tout. Même si avec ce que j’ai pu voir, ce n’est pas dans le sens bourré que je dirais ce mot là pour toi. 

Wouah, elle est repartie dans ses délires…Mais je ne suis plus d’humeur à me laisser charmer et je préfère mettre fin à cette soirée. Je ne suis pas bien, j’ai la tête qui tourne et j’ai envie de vomir.

-  Donne-moi ton numéro, je te rappelle demain…Je ne suis pas bien là et j’ai envie de rentrer chez moi. 

-  D’accord, donne- moi ton téléphone, je vais t’enregistrer ça. Oublies pas mon prénom sinon ça va être dur de me retrouver dans tout tes contacts. 

Mon visage laisse paraitre un léger sourire. Je la regarde attentivement m’enregistrer son numéro et je l’embrasse tendrement. On se dirige vers Philippe qui me sourit en me voyant et je lui demande de me ramener. Il accepte directement, sans hésiter et je lui en suis reconnaissant. J’embrasse une dernière fois Tiphaine, je salue les amis de Philippe et je monte dans sa voiture, en m’affalant au fond du siège. J’ouvre rapidement la vitre car j’étouffe et je profite du vent qui me souffle contre le visage avec la vitesse de la voiture. 

-  Tu es content de ta soirée? dit-il en regardant la route.

-  Oui, c’était génial. Merci encore. Et puis, tu as une cousine très sympathique. 

-  J’ai remarqué qu’elle te plaisait bien en effet, tu n’as pas perdu de temps en tout cas. Même si je suis certain que tu aurais pu aller jusqu’au bout. 

Pardon? De quoi il se mêle? Et d’où il sait ça? Je comprends mieux la conversation de tout à l’heure. Elle a du lui en parler. 

-  C’est elle qui n’a pas voulu. Mais au final, elle a eu raison. On doit se revoir demain, et qui sait, peut-être que ce sera la bonne cette fois ci. 

-  Il n’y a aucun doute, vous êtes tellement mignons tout les deux, ça va se faire.

On dirait qu’il en parle comme d’un pari sportif. Rien n’est acquis dans la vie et même si Tiphaine m’a fait comprendre qu’elle a très envie qu’on se revoit, je ne peux m’empêcher d’avoir des doutes. J’espère vraiment qu’on se reverra…

Il me dépose devant mon immeuble et il se gare à moitié sur le trottoir pour laisser passer une voiture qui est derrière nous. Je le remercie une énième fois, je descends et referme la portière, et je ne le regarde s’éloigner, rejoignant de nouveau le bar où se déroule la soirée. 

Je me dépêche de rentrer pour aller épouser mon lit et rejoindre le pays des rêves. 

HarcelésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant