Chapitre 41

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Je me contente de lui adresser une légère grimace pour lui répondre et je finis ma dernière gorgée de mon chocolat chaud pour remonter, la savoir dans la même pièce que moi m’oppresse et je préfère écourter nos rapports. 

En entrant dans ma chambre, je cherche un instant mon chat sur le lit , à sa place habituel, avant de réaliser que c’est impossible qu’il y soit. J’éprouve un pincement au coeur qui déclenche une retenue de respiration. Durant quelques secondes je me suis arrêté de respirer sans raison. Je commence à avoir mal à la tête et je la prends avec mes deux mains tout en me malaxant le haut du front avec mes pouces en pensant réellement que je vais me soulager de la sorte. 

Je me laisse tomber sur le canapé et je reste là un moment àne rien faire en regardant devant moi d’un air passif. Je me sens vaseux. Je ne suis pas très bien mentalement en ce moment et si je reste dans cet état là, il se pourrait bien que je finisse par faire de la dépression. 

Je me relève d’un coup parce que je viens d’avoir une idée mais la violence de mes gestes me retourne le cerveau et me provoque un étourdissement épouvantable. Je m’arrête sur place un instant en tentant de reprendre mes esprits car je me suis levéplus vite qu’il ne le faut avant de descendre les escaliers. J’envois rapidement un texto à Clara pour savoir si je peux passer la voir chez elle et sors rapidement de l’appartement en me doutant de sa réponse. Ma mère me rattrape en courant. 

-  Jean? Mais où vas-tu comme ça? 

Ah oui, mince…Je ne lui ai rien dis…. Il faut toujours qu’elle s’inquiète quand je sors à l’improviste… 

-  Je vais chez Clara, elle a besoin de parler…Je ne vais pas la laisser dans cet état là. 

Elle me jette un regard perplexe durant quelques secondes mais ne cherche pas à me poser d’autres questions sur le sujet. 

-  Tu seras là pour le repas de midi? 

-  Euh…Oui, sûrement. Je t’envoie un message si jamais je ne peux pas être rentré à l’heure. 

Elle me laisse partir et referme la porte posément derrière moi. Je file chercher mon vélo dans le garage et je regarde rapidement sur mon téléphone sa réponse. Pendant une seconde, j’ai cru qu’elle allait me dire qu’elle était chez Florian…Ouf!

Je m’élance sur la route pour rejoindre la maison de Clara avec une sensation de plénitude, je me sens libre de pouvoir faire ce que je veux et mes mouvements sont dépendants de ma décision. Les tensions qui me pèsent à la maison semblent s’estomper et se mettre de côté pour me laisser tranquille, rien que quelques heures, pour que je puisse décompresser et lâcher prise. 

Les décors citadins défilent devant mes yeux et le vent accompagne ma course en m’effleurant légèrement, comme si son but était de me refroidir suite àmes efforts fournis et qui commencent à me donner des sueurs chaudes. J’emprunte une légère pente qui me permet de me laisser aller quelques instants en arrêtant de pédaler et me permet de reprendre une respiration à cadence normale. 

Clara est devant sa porte d’entrée et m’attend en fumant une cigarette. Ses parents ne doivent pas être à la maison car elle ne ferait pas une chose pareille si c’était le cas. Je dépose délicatement mon vélo contre sa clôture, je pousse son portail et je la rejoins d’un pas décidé. Elle semble un peu plus apaisée que la dernière fois que je l’ai vu, àl’enterrement du père de Florian, et la voir sourire de cette façon me donne du baume au coeur. 

-  Tu vas bien? dis-je en posant ma main droite sur son épaule pour lui faire la bise.

-  Ca va, je n’ai pas à me plaindre. Et toi?

HarcelésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant