Chapitre 24

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Je reste bouché bée du fait de ce qu’il vient de se produire. Je coupe ma respiration d’une traite et garde ma position, agenouillé, sans bouger d’un millimètre. Seule la fenêtre éclaire le côté droit de mon visage. 

J’ai bêtement oublié de couper le son de mon téléphone et lorsque j’ai appuyé sur le bouton pour prendre la photo, un bruit a retenti dans tout l’appartement et m’a pétrifié du fait grand silence qui  y régnait. Oh. Mon. Dieu. Mais. Quel con !… 

Je distingue chaque mot en les énonçant lentement les uns après les autres dans ma tête. J’ai envie de me mettre des claques mais je reste concentré pour percevoir le moindre signe de vie provenant de la chambre de Philipe. 

Je me grouille de tout remettre en place et referme les cartons que j’ai ouvert pour me diriger ensuite vers la sortie. Je verrouille la porte avec la même attitude que lorsque je l’ai ouverte et je pose les clefs à leur place initiale sur la table du salon.

Je m’apprête à retourner me coucher lorsque j’aperçois un filé de lumière filtré sous la porte de la chambre et qui illumine légèrement une partie du couloir. J’entends qu’il se lève du lit. Oh non non non non tout sauf ça…Qu’est ce que je fais? Je lui dis quoi? Est-ce que je lui dis la vérité?…Vite trouve une idée. 

Je saute sur le canapé en m’efforçant de ne pas faire craquer le sol lorsque mon poids s’écroule dessus et m’allonge en un éclair pour lui faire comprendre que je venu dans le salon pour dormir. J’entends ses pas se diriger vers moi, et me font paniquer parce que j’appréhende sa réaction. J’adopte un comportement de dormeur et tente de faire au mieux pour paraitre crédible dans ce rôle. Je régule ma respiration pour la ralentir et je ferme mes paupières. Sa main frôle mon épaule et il me secoue gentiment, ce qui me provoque de violents frissons dans mon corps. 

-  Et oh, Jean? Tu dors? 

Je laisse échapper un long soufflement et je m’étire pour lui montrer que je viens d’être coupé dans mon sommeil. 

-  Qu’est-ce qu’il y a ?  

Il marche pour venir face à moi, s’agenouille et me regarde fixement sans me quitter des yeux. Je remarque qu’il est toujours nu et qu’il n’a aucune pudeur. Est-ce qu’il va gober mon mensonge? 

-  Pourquoi tu es venu dormir sur le canapé? 

-  Je n’arrivai pas àm’endormir dans ton lit…Je tournai en rond et j’avais besoin de bouger donc j’ai préféré venir ici pour ne pas te réveiller. 

Son visage se détend et il apparait plus sûr de lui. Il m’ordonne de venir dormir dans la chambre et après lui avoir montré ma stupéfaction, j’accepte de le suivre sans attendre une seconde de plus, afin de ne pas le provoquer ni le contrarier. Mon plan a marché, Alléluia

Lorsque je me retrouve dans le lit, je suis pris de fatigue. Tout ce stress m’a épuisé et je ne prête même plus attention à l’odeur infâme de ses draps. J’avais raison de me méfier de lui…Qu’est qu’il me veut?…J’espère qu’il ne va pas me tuer pendant mon sommeil…

A mon réveil, je ne m’attarde pas sous la couette pour profiter d’une bonne grasse matinée et je préfère m’éloigner au plus vite de cet endroit. Philippe me fait peur et je ne sais pas ce qu’il a derrière la tête. Je suis soulagé de me sentir toujours en vie et que chacun de mes membres soient encore à leur place et n’ont pas été disséqués ou arrachés. 

HarcelésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant