Chapitre 10

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Je comprends que c’est mon père qui descend. Il se lève souvent très tôt pour son travail. 

Sur un coup de tête je m’habille en vitesse et décide de le rejoindre avant qu’il ne parte. J’essaye à mon tour de ne pas faire de bruit mais je fais facilement mieux que lui. 

Je le retrouve dans la cuisine qui est légèrement éclairée par les luminaires qui surplombent le plan de travail au milieu de la pièce. Il a la tête dans le réfrigérateur et la relève rapidement lorsqu’il m’entend m’approcher. Il semble surpris de me voir. 

-  Qu’est-ce que tu fais debout à cette heure là? 

-  J’ai trop dormi, j’en avais marre de rester dans mon lit à ne rien faire.

Il replonge sa tête à l’intérieur et en sors du lait, du beurre et de la confiture. Avant qu’il ne le referme, j’attrape du jus de pomme et je m’en sers un verre pour me désaltérer. 

-  Tu as parlé de ce qu’on avait dit avec maman? 

Il lève les yeux au ciel, comme si cela l’énervait déjà d’en parler. 

-  Oui, je lui en ai parlé hier soir lorsqu’elle est montée se coucher. Elle a commencé à péter un plomb parce que soit disant je n’avais pas à me mêler de ça. Le ton est monté et elle est partie dormir dans la chambre d’ami. 

-  Ah…Mais elle n’a rien dit d’autre pour se défendre? 

Il ne me répond pas dans l’immédiat. 

-  Si, elle dit qu’elle a dû confondre avec une autre voisine car elle n’a pas assisté à la dispute, elle a juste entendu des éclats de voix…Enfin bref, je ne cherche plus à comprendre ta mère en ce moment, elle est vraiment insupportable. 

Oh que oui, je te comprends! Dans l’intonation de sa voix, je déchiffre qu’il souhaite que notre discussion se termine. Je m’apprête à rejoindre ma chambre lorsqu’il m’interromps dans ma démarche. 

-  Tu as cours à quelle heure? 

-  Neuf heure, pourquoi ? 

Il lève les épaules puis les rabaissent comme pour me faire comprendre que c’est une question anodine et sans importance. Je le laisse se préparer pour aller travailler et je rejoins ma chambre. Je relis mes exercices de mathématiques en vitesse, change l’heure de mon alarme et me plonge dans mon lit pour profiter des quelques derniers instants de sommeil qu’il me reste. 

La sonnerie du réveil ne tarde pas à me faire sursauter, j’ai l’impression de n’avoir eu que le temps de fermer mes yeux. Je les frotte pour essayer de reprendre mes esprits et je constate l’erreur que j’ai faite. Je n’aurai pas du me recoucher… 

J’effectue rapidement mon programme SSD en essayant de faire le plus d’abdominaux possible. J’alterne entre des pompes, des relevés de buste et du gainage pendant une vingtaine de minutes. Je ne vois pas le temps passer et je me précipite sous la douche. J’en ai déjà pris une hier soir mais avec ce que je viens de faire, elle me semble plus que nécessaire. 

Je prends mon sac de cours et y insère tout ce qu’il me faut pour la journée et je descends dans le salon. Je récupère mon classeur d’anglais et je passe par la cuisine pour déjeuner. Il y a une poche de croissants sur la table. Tiens! Cherche-t-elle àse faire pardonner de la dispute d’hier soir? 

Elle ne tarde pas à me rejoindre et me zieute en train d’en déguster un. 

-  Tu n’as pas chaumé pour attaquer la poche dis donc ! 

HarcelésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant