🩸Chapitre 35🩸

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C'est plus fort que moi, je me mets à rigoler nerveusement avant de me dégager comme je peux d'Hisoka.

Une fois les pieds au sol, je me dirige vers le canapé sous les yeux du brun qui nous regarde encore. J'ai comme l'impression que ma présence le dérange. Qu'est-ce que ça peut bien me faire au final ?

- Hisoka ? Dit l'homme d'une petite voix. J'ai à te parler.

J'observe discrètement la réaction d'Hisoka qui est en face de moi. Ce dernier soupire discrètement avant d'avancer vers son ami. Ils sortent sans un mot de la maison, j'ai de plus en plus l'impression que ma présence dérange.

Désormais seule, j'en profite pour m'allonger sur la plus grande place du canapé. Je m'en fous, je dormirais ici, peu importe les dires d'Hisoka. Je ramasse la couverture, je m'enroule dedans puis je ferme les yeux. Je suis exténuée, je suis à deux doigts de m'endormir.

Malheureusement pour moi, quelques minutes après, les deux hommes reviennent. Je les entends échanger naturellement. Je garde les yeux fermé pour tenter d'amadouer Hisoka. Qui sait, peut-être que si je dors, il me laissera cette place ?

Mes espoirs sont de courtes durées puisque je sens rapidement un poids de poser sur toute la longueur de mon corps. Je pousse un long soupir exaspéré en comprenant qu'il s'agit d'Hisoka. Je tourne le visage d'un air las pour tenter de le foudroyer du regard. Il est allongé entre le canapé et moi, mais la moitié de son corps recouvre le mien. Il n'y a pas de place pour nous deux dans cette position.

- Tu le fais exprès ?
- Je dormirais ici que tu le veuilles ou non.

C'est mort, ce malade ne lâchera pas.

- Tu fais chier.
- Oh... Reste polie. S'exaspère Hisoka en passant sa main sur son visage.

Je me relève pour me défaire de son poids qui commence à peser. Sans le regarder, je m'allonge sur la petite place disponible. Je vais devoir me serrer pour dormir ici, ça va être inconfortable.

- Tu vois quand tu veux. Sourit-il parfaitement allongé. Tu sais être docile.

Les battements de mon cœur ralentissent, un doux mélange d'amertume et d'envie meurtrière s'empare doucement de moi. Je suis à deux doigts de lui sauter dessus. Je n'apprécie pas être dominée et cet enfoiré joue de ça pour m'atteindre.

- Tais-toi. Soufflé-je les mâchoires serrées.
- Tu n'as jamais eu de self-control Ivy.

Et il recommence à parler comme si on se connaissait. Je suis certaine qu'il essaie de se donner de l'importance, parce qu'au fond, j'ai beau chercher, je ne me souviens pas de lui.

Je dépose ma tête sur le coussin avant de pouffer doucement :

- Quel est ton nom de famille ?
- Dis-moi le tien et je te dirais le mien.

Je relève le regard vers Hisoka. J'ai l'impression qu'il se moque de moi. Pourquoi me demander mon nom de famille s'il me connaît réellement ? Ça n'a pas de sens.

- À toi de me le dire.
- Ivy Fortune, fille de Franziska dite Dame Fortune.

Ma respiration se stoppe immédiatement, en une simple phrase, il a réussi à retourner mes sentiments. Sa réponse était claire nette et précise, un peu trop précise même. Bordel, mais qui es-tu ?!

Pour ne rien laisser paraître, je me tourne dans un soupir qui se veut lassé. Je l'entends ricaner de façon à peine discrète, je crois qu'il apprécie l'embarras dans lequel il vient de me mettre.

- Ohw... Dis-moi Ivy... Il s'arrête en attendant que je réponde.

Mais laisse moi dormir... Je me tourne en soupirant pour lui montrer mon mécontentement. Son petit regard plissé me déstabilise, il continue de jouer avec ma personne.

- Comment va ta mère ?
- Qu'est-ce que j'en sais ?

Son sourire s'étend joyeusement me laissant ainsi la vue sur sa parfaite dentition. C'est la première fois que je le vois sourire de cette façon. C'est très difficile de le cerner, je ne peux pas deviner ce qu'il a en tête et ça me stresse.

- Et tu as connu ma mère... J'arque un sourcil en me retenant de rire. Au cirque ?

Il ne répond pas, il se contente simplement de se tourner sur le côté. Ses yeux se ferment comme pour tenter de s'endormir. Il ne répondra pas à ma question, pourquoi je m'embête d'essayer d'avoir des réponses. 

Un silence apaisant règne désormais dans la pièce. Je pose ma tête sur le coussin pour essayer de m'endormir à mon tour.

Les minutes défilent et je n'arrive toujours pas à fermer l'œil. Je me pose des dizaines de questions et malheureusement, je n'ai aucune réponse. Comment ai-je pu oublier Hisoka ? D'où connaît-il ma mère ? Et ma cicatrice d'où vient-elle ? Plus je réfléchis et plus je m'aperçois qu'Hisoka dit certainement la vérité. Je ne comprends pas comment j'ai pu le sortir de ma tête, c'est un mystère total. 

Le temps me paraît si long, je n'arrive plus du tout à rester calme. J'ai très envie de réveiller Hisoka pour le questionner, mais je sais qu'il ne répondra pas à mes attentes. Me voir cogiter l'amuse trop. 

Et puis merde... Je n'ai rien à perdre.

Je me redresse soudainement pour le fixer , il n'a pas bougé d'un pouce. Sans un bruit, je me lève pour me placer accroupie face à lui. Sa respiration est régulière mais lente, je crois qu'il dort profondément.

Mes yeux détaillent son visage qui semble si détendu. Non, vraiment, il ne me dit rien.

- Tu devrais dormir.

Je sursaute en posant ma main sur ma poitrine. Il m'a fait peur cet imbécile, je pensais qu'il était endormi !

Ses prunelles ambrées me fixent, j'ai l'impression qu'il me juge, mais je n'en ai plus rien à faire. Je veux des réponses et il est le seul à pouvoir m'en fournir.

- Dis-m'en plus. 

Il s'étire pleinement avant de me tourner le dos. Je fronce les sourcils puis je me pince nerveusement les lèvres pour me retenir de l'insulter. Je dois rester calme sinon je n'aurais aucune réponse.

- Hisoka... Soupiré-je avant de m'asseoir comme je peux à ses cotés. Comment as-tu connu ma mère ?

Il retourne un peu son visage pour me glisser un bref regard par-dessus son épaule. La malice se lit dans ses yeux, il ne s'en cache pas. Sa bouche s'entrouvre légèrement, mais aucun son ne sort.

- Je ne te demande pas la lune.
- Je répondrais à cinq de tes questions prochainement, ne t'inquiète pas.

Je souris soulagée.

- Quand ?
- Quand la tête de ton ami se retrouvera sur le sol du flex, mardi prochain. 

J'ai l'impression que mon cœur vient de se faire poignarder. Sa phrase me donne de larges frissons très déplaisants. J'avais totalement oublié son altercation avec Xin. Il est hors de question qu'il le touche.

-Si c'est comme ça, je préfère ne rien savoir.

Il relève son buste pour s'asseoir correctement à mes côtés. Mes mains tremblent d'énervement j'ai du mal à rester sereine face à ce type qui menace de mort mon seul et unique ami.

- Ne t'inquiète pas... Fait-il d'une petite voix mielleuse. Il ne souffrira qu'une vingtaine de secondes.

Ses doigts se placent sous mon menton, je recule immédiatement mon visage pour le regarder avec dégoût.

- Ne me touche pas.

Douleur Sucrée  TERMINÉE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant