🩸Chapitre 89🩸

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Le regard plongé dans le sien, j'attends des explications précises de sa part. Je n'ai jamais apprécié les menaces de mort qu'il avait envers Xin, ce n'est pas maintenant que ça va changer. Peu importe si cet homme n'est plus mon ami, je le porte encore dans mon cœur.

Hisoka me fait mijoter comme il se doit. Le sociopathe garde le droit de garder les lèvres closes. Agacée, je souffle :

- Qu'est-ce que tu entends par là ? Finis ta phrase, vas-y.
- Le silence est l'éloquence des sages. Répond-il visiblement très fier de lui.
- Sage toi ? Tu n'as aucune once de sagesse en toi.

Hisoka ne répond pas, il se contente de faire glisser sa main sur ma cuisse. Je suis ses doigts du regard, le laissant ainsi me caresser silencieusement jusqu'à ce que ses ongles finissent par s'ancrer dans ma chair. De vraies griffes ces trucs-là, ça a carrément transpercé le pantalon !

- Je n'ai pas des fringues à repayer comme ça... Soufflé-je pour l'embêter.
- Tu ne les as pas payées.

Je bloque quelques secondes puis souris avant de reprendre joyeusement :

- C'est vrai, ouais.

Le sociopathe arque un sourcil avant de secouer son visage d'une façon qui se veut exaspérée. Sans prévenir, il détache ses griffes de ma cuisse et sort du véhicule pour se replacer à l'avant. N'ayant pas l'envie de bouger, je reste à l'arrière le temps qu'il conduise. 

Épuisée, je m'allonge sur la banquette et recroqueville un peu mes jambes.
Après quelques minutes à essayer de trouver Morphée, j'arrive enfin à m'assoupir. Malheureusement pour moi, ce bref répit n'est que de courte durée puisque le trajet est terminé. Sans un mot, le sociopathe sort du véhicule et revient quelques instants après comme si de rien était.

J'observe scrupuleusement le sac en papier qu'il dépose sur moi. Un large sourire vient éclairer mon visage lorsque je plonge mon nez dans le sac et y découvre une bouteille de vin et quelques friandises.

D'humeur quelque peu taquin, je décide d'embêter Hisoka. J'efface mon sourire du mieux que je peux puis dis :

- Ouais, donc, je n'ai pas de pizza ? Tu fais chier.

Le fait que je me retienne de sourire fait trembler mes lèvres comme jamais. Je mords l'intérieur de ma bouche pour rester un tant soit peu crédible puis finis par exploser de rire.

- Merci. Dis-je après m'être calmée.

Hisoka lâche un soupir lassé avant de redémarrer la voiture, me laissant ainsi dévorer les sucreries qu'il m'a offertes. Quelques minutes après, il n'y a déjà plus rien, je n'ai donc pas le choix, je dois m'attaquer à la bouteille de vin.

Je n'ai même pas le temps de poser le goulot à mes lèvres qu'Hisoka se fait déjà entendre :

- Je te préviens, je ne veux pas te voir ivre.
- Pour qui est-ce que tu me prends ? Je roule des yeux et bois une grande gorgée. Moi finir bourrée ? Pfff !

Pour réponse, il m'adresse un bref regard assassin par le biais de son rétroviseur intérieur. Je lui fais des gros yeux, souris pleinement et reprends joyeusement :

- Qu'est-ce que je risque si je finis complètement pétée ? Tu vas crier ? Oh Daddy, tu vas me punir ?

Un rictus presque moqueur parcourt son visage et pourtant, il ne dit rien. J'aimerais bien savoir ce qu'il pense à l'heure actuelle. Est-ce qu'il me prend pour une gosse ? Une chieuse née qui ne veut que l'emmerder ? Je ne sais même pas s'il tient réellement à moi, j'ai seulement l'impression d'être un objet.

Douleur Sucrée  TERMINÉE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant