Douleur Sucrée TERMINÉE

🩸Chapitre 70🩸

Son doux regard glisse lentement sur ma personne, j'ai soudainement l'impression d'être jugée. J'avale difficilement ma salive, baisse le visage puis dépose une nouvelle fois ma joue sur sa poitrine. Les battements de son cœur me bercent, mes paupières se ferment lourdement.

Beaucoup de choses me reviennent et à cause de ça, mes sentiments s'emmêlent. Il m'aimait, je le sais, mais est-ce encore le cas ? Malheureusement, je ne me souviens pas de tout alors je ne peux pas être fixée.

- Est-ce que tu tiens à moi ? Demandé-je en relevant un peu le visage.

Son regard se plisse et son sourire s'estompe immédiatement. Je n'aurais peut-être pas dû poser cette question... Quelle conne !

- J'demande ça parce qu'un jour, on risque de s'entre-tuer.

Je baisse instinctivement la tête, mon regard se perd sur les draps une nouvelle fois tachetés de sang. L'air ailleurs, je reprends d'une voix ferme :

- Quand Xin apprendra ce que tu as fait de sa sœur, il voudra te tuer. Un pincement au cœur me fait immédiatement grimacer. Et tu sais que je serais de son côté.

Ses doigts jouent comme si de rien était sur mon épaule dénudée. J'imagine alors plusieurs scénarios affreux concernant l'altercation plus que probable qu'il y aura entre ces deux-là. J'ai beau me creuser les méninges, je ne vois pas comment Xin pourrait le vaincre.

- Le jour où tu voudras poser les mains sur lui, je serais juste devant. Il te faudra me tuer pour l'atteindre.
- Dommage.

Les sourcils froncés, je lève mon visage pour le questionner du regard. Il me tend un fabuleux sourire puis reprend d'une voix calme :

- Alors tu mourras plus vite que prévu.

Sa réponse me vole un frisson des plus désagréable. N'ayant plus de répartie, je décide de me lever silencieusement pour aller dans la salle d'eau.

Une fois seule, je m'assieds à l'intérieur de la cabine de douche. Les genoux remontés sur ma poitrine et le visage baissé, je cogite plusieurs minutes avant de faire couler l'eau.

J'aperçois la silhouette d'Hisoka derrière la porte de douche et pourtant, je ne bouge pas d'un pouce. Le regard vidé, je fixe le gabarit dénudé de cet homme qui me rend à ce point songeuse.

D'un geste assez lent, il finit par ouvrir la porte. Son regard interrogateur me met la pression, il cherche une réponse.

- Tu es... Il fronce les sourcils puis reprend avec le sourire : triste ? Oh, Ivy, voyons ce n'est pas digne de toi.
- Non, je n'suis pas triste.
- Vraiment ?

Sa voix enjouée m'insupporte, j'ai l'impression qu'il se moque de moi et je déteste ça.

- Alors que ressens-tu exactement ?
- Je ne sais pas. Dis-je d'une voix tremblante. Plusieurs choses me sont revenu, mais il me manque encore une grande partie et... Mon esprit s'embrouille soudainement, je n'arrive plus à trouver les mots justes alors je bafouille : j'ai l'impression d'être vide.

Les derniers mots qui s'échappent de mes lèvres résonnent amèrement dans ma tête. Cette phrase est vraie et malheureusement, je n'en connais pas la raison.

- Si tu me disais ce que tu sais à mon sujet. La lèvre inférieure nerveusement mordue, je relève le visage en sa direction. Peut-être que je me sentirais mieux, tu ne crois pas ?

D'un haussement de sourcils amusé, Hisoka arrive à décrédibiliser mes dires. Agacée par son comportement, je donne un grand coup de pieds dans la porte de la cabine en espérant qu'il se la prenne en pleine face. Il la rattrape de justesse et me sourit de plus belle.