🩸Chapitre 82🩸

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Cette lueur malsaine, qui brille au fond de ses belles prunelles émeraude, me déstabilise. Où est passé le Xin en qui je pouvais avoir confiance ? Est-ce qu Hisoka disait vrai à son sujet ?

- De quelles tortures parles-tu exactement ?

Pour simple réponse, il me sourit. Je ne suis pas complétement stupide et je crois savoir ce qu'il a en tête. J'inspire profondément, essayant ainsi de trouver le courage nécessaire puis reprends d'une voix qui se veut glaciale :

- Si tu me touches je...
- Ne te voiles pas la face, je te toucherais. Me coupe-t-il. À toi de choisir de quelle manière.

Un silence prend alors place. Mon regard plongé dans le sien, je ne daigne pas répondre. En même temps, que pourrais-je bien rétorquer ? Je ne vais pas le laisser me malmener pour son simple petit plaisir personnel !

Agacé par ce calme, Xin avance et jette sur le lit, la ceinture qu'il a retirée. Mes mains tremblent toutes seules, j'ai l'impression de ne rien contrôler, c'est étrange. Je n'ai pas le temps de réagir qu'il est déjà devant moi. Mon visage se lève instinctivement pour continuer de le fixer. Ça me peine de le voir me regarder de cette façon, notre amitié est brisée, ça ne fait aucun doute.

- Allonge-toi.
- Non. Dis-je aussitôt.

Je ferme les yeux lorsque je vois sa main s'approcher de mon visage. Ses doigts effleurent ma joue, je suis surprise par ce geste inattendu. Mes paupières s'ouvrent me laissant entrevoir le brun à quelques centimètres de moi. Qu'est-ce qu'il fait au juste ?

- Allonge-toi Ivy. Dit-il d'une voix autoritaire.

J'agonise intérieurement, c'est atroce, ma gorge se noue, je suis incapable de garder une respiration décente. Je comprends avec peine que mon seul et unique ami n'est plus. Pourquoi j'ai si mal ? Hisoka avait raison, la souffrance mentale m'est impossible à supporter.

- Torture-moi. Dis-je la tête haute. Si ça te fait plaisir, fais le, t'en prie.

Sous mes dires, son visage se décompose. J'aperçois un voile de dégoût traverser son beau regard.

- Regarde où tu en es arrivée, Ivy, tu es complétement paumée.

Je souris pour rester digne, mais intérieurement, je suis en train de brûler. Mon cœur paraît si lourd, j'ai l'impression que le monde entier s'écroule. Je suis profondément blessée et pourtant, je ne laisse rien paraître.

- Alors nous sommes désormais deux paumés. J'étends mon sourire puis continue : je viens de m'égarer, mais toi, tu l'as toujours été.

Il pouffe de rire puis s'avance pour s'asseoir sur le lit. Le regard baissé sur ses mains mutilées, il cogite sans piper le moindre mot. J'hésite un instant avant de le rejoindre. Je m'assieds, mais laisse une petite distance entre nous. Je griffe nerveusement mon pouce avec mon index, attendant ainsi qu'il daigne réagir.

- Tu sais que cette histoire ne se terminera pas bien, n'est-ce pas ?

Tout en avalant nerveusement ma salive, j'acquiesce d'un petit signe de la tête. Xin pouffe doucement puis reprend :

- J'aurais dû te voir comme je te vois aujourd'hui, tel le monstre que tu es.
- Je ne suis pas un monstre.
- Tu crois ?

Il fronce les sourcils et me fixe amèrement. Mon cœur rate un battement, je n'aime pas voir cette lueur malsaine à mon égard briller au fond de ses prunelles.

- Je ne t'ai rien fait.
- Tu m'as caché la mort de Katarina ensuite, tu t'es enfuie avec son meurtrier. Quel genre d'être humain censé agirait de cette façon ? C'est bien ce que je disais, tu es un monstre.

Douleur Sucrée  TERMINÉE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant