🩸Chapitre 42🩸

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Son regard insouciant se transforme rapidement, laissant ainsi apparaître une réelle frayeur sur son visage. Je n'ai que faire de sa panique, il n'aurait jamais dû me menacer de cette façon.

Mes doigts deviennent glacés, de petits picotements se font désormais ressentir dans mes membres gourds.

J'ai l'impression que mon corps est en train de tourner dans le vide, pourtant, je ne bouge pas. Une nausée soudaine se pose sur moi, je ferme les yeux pour tenter de reprendre le contrôle.

L'homme profite de ce moment de répit pour m'attaquer. Tout en gardant les yeux profondément fermés, j'esquive de justesse son coup-de-poing. Je saisis son bras fermement dans ma main glacée. Il hurle à s'en arracher les cordes vocales lorsque je brise son membre. Le craquement de ses os me répugne profondément et pourtant je ne le lâche pas.

J'ouvre alors les yeux pour le fixer amèrement. L'énervement qui m'habitait redescend petit à petit en voyant son air effaré, je prends conscience de mon acte exagéré.

- Dégage de là avant que je ne t'écrase la gueule contre ce putain de mur. Murmuré-je les mâchoires serrées. DÉGAGE !

Ma voix raisonne dans la ruelle ce qui alerte quelques personnes qui se dépêchent de venir fouiner.

« C'est Ivy ?», « Oui c'est elle, elle est amie avec le patron du Flex », « Qu'est-ce qu'elle vient de faire à cet homme ? »

Je me retourne subitement pour fixer ces énergumènes absolument pas discrètes. La curiosité est ancrée sur leur visage de vieux Bourges. Qu'ils m'énervent ces vipères !

- Je vous entends. Dis-je en sortant de la ruelle.

Les regards de ces personnes restent braquer sur moi, je crois qu'ils ont complétement oublié l'homme qui continue de pleurer pour son bras.

J'essaie de faire abstraction des sangsus qui m'entourent pour rentrer dans le Flex. Bien évidemment, les gardes me laissent entrer sans justificatif, vu que Xin est le patron, ils sont un peu obligés de me laisser accès l'entrée au bâtiment.

J'entre à peine dans la salle principale qu'une répugnante odeur de sang me prend de haut. Oh, ça ne m'avait pas manqué ça.

Il n'y a quasiment personne à l'intérieur, seuls quelques employés qui trimballent de la paperasse passent dans mon champ de vision. Je ne perds pas une seconde, je me rue immédiatement dans les bureaux pour me tenir au courant des nouvelles.

Comme je m'y attendais, Katarina est assise derrière un ordinateur. Elle ne m'a pas encore remarquée. Elle s'empiffre de sucrerie en écoutant de la musique par le biais de son casque. Je ne la porte plus dans mon cœur et pourtant, je reste là quelques secondes à l'observer. Elle est vraiment très belle.

Je reviens à moi pour me placer derrière un ordinateur libre. Sans aucune gêne, j'entre dans les dossiers personnels de l'employé qui possède cette place. Quelques minutes s'écoulent et pourtant, je ne trouve pas ce que je cherche. Fait chier !

- Qu'est-ce que tu fiches ici ?

Cette voix stridente et hautaine... Oh ma chère Katarina.

Voyant que je l'ignore, la rousse s'assied sur mon bureau afin de me gêner. Sa jupe très courte donne un accès visuel presque direct sur son sous-vêtement à dentelle rose bonbon.

- Pousse-toi s'il te plaît. Fis-je en déposant mon coude sur le bureau. Je glisse mon visage dans ma main en la regardant d'un air blasé. Tu es obligé d'écraser cette place ?
- La vue ne te dérange pas, non ? Sourit-elle. J'ai vu ton regard glisser sur mes cuisses.
- Effectivement, je n'ai vu que ça.
- Tu aimerais en voir davantage ?

Mais elle est en train de péter les plombs ma parole ! Je la fixe en affichant une mine décomposée, je ne comprends pas du tout sa réaction. Elle n'a jamais eu ce genre de comportement à mon égard, j'ai l'impression d'avoir une tout autre personne devant moi.

- T'as un réel souci ma pauvre fille. Je me lève subitement de la chaise pour tourner des talons.
- Au fait Ivy... Souffle la rousse en attrapant mon avant-bras. Je ne te remercierai jamais assez d'avoir bousillé ma vie. Sa voix ironique m'agace.

Je me retourne lassée par ses paroles. Les traits de mon visage sont extrêmement détendus tellement, la présence de la rousse m'agace.

- J'ai gâché ta vie ?
- Exactement.

Je n'ai aucune envie de l'écouter se plaindre, de toute façon, je sais qu'elle est en train de s'inventer une vie. Je n'ai jamais causé de tort à Katarina, elle n'a pas le droit de prétendre le contraire.

- D'accord. Pouffé-je en retirant violemment sa main. Dis ce que tu veux, je m'en moque. Elle entrouvre la bouche pour tenter de rétorquer, mais je reprends aussitôt : par contre si tu oses encore me toucher ne serait-ce qu'une fois sache que je te tords le cou. Vu le regard apeuré qu'elle me lance, la colère doit très certainement animer mon visage. Je me suis bien fait comprendre ?

Son regard azur devient humide, de grosses larmes dévalent ses joues. Et maintenant elle ose pleurer, mais ce n'est pas vrai !

- Lâche-moi Ivy... Sa voix tremble, elle tente d'étouffer comme elle peut ses sanglots, mais c'est peine perdue. S'il te plaît, lâche-moi, tu me fais mal.

Je descends mon regard pour entrevoir sa main serrée ou devrais-je plutôt dire quasiment broyée, dans la mienne. Choquée, je relâche immédiatement l'emprise que j'avais sur elle, ses phalanges semblent en miettes.

Gémissante de douleur, Katarina camoufle rapidement sa main mutilée avec son bras. Elle ne prend même pas la peine d'attendre mes excuses, elle sort immédiatement de la pièce.

Je l'entends hurler dans les couloirs, si elle continue comme ça, je vais encore finir au sous-sol. De toute manière, XIn est le patron, même si les gardes m'enferment, il ne m'arrivera rien de grave. Du moins, je l'espère...

Je m'assieds de nouveau derrière le bureau pour continuer de fouiner comme je peux dans l'ordinateur, mais je n'arrive pas à dénicher ce qu'il me faut. Ça m'ennuie, je pensais au moins trouver deux ou trois infos, mais non, rien. Je ne comprends pas pourquoi Xin accepte que les participants puissent combattre à mort tous les jours.

La porte s'ouvre soudainement, laissant ainsi entrevoir plusieurs hommes habillés avec de grands costumes très chic bleutés. Wow, l'accoutrement des nouveaux gardes est élégant.

Je n'ai pas le temps de réagir qu'ils sont déjà près de moi. Les regards qu'ils me lancent n'ont rien d'amical, je vais sûrement passer un sale quart d'heure. Quelle salope cette Katarina !

- J'ai abîmé la main de Mademoiselle Yone. Je soupire amusé. Donc vous êtes venus régler ses comptes ? Touchant...

L'un des gardes tente de plaquer sa main sur ma nuque, mais j'anticipe son geste en me relevant. Je ne ferais pas le poids face à six armoires à glace, mais je peux toujours leur tenir tête.

- Vraiment ? Six sur une pauvre petite femme sans défense ? J'affiche une mine faussement attristée. Messieurs, vous me brisez le cœur.

Ces regards remplis de haines qu'ils me jettent ont le mérite de me mettre mal à l'aise. Ils n'ont pas le temps de dire où faire quoi que ce soit puisqu'une voix venant de l'encadrement de la porte prend soudainement la parole :

- De quel cœur parles-tu ma mignonne ?

Douleur Sucrée  TERMINÉE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant