Douleur Sucrée TERMINÉE

🩸Chapitre 77🩸

Je m'arrête net. D'un geste presque brute, je me retourne et fixe cette femme. Je n'avais pas pris le temps de la regarder attentivement tout à l'heure, mais elle est resplendissante. Brune aux yeux noirs, son visage me rappelle vaguement celui d'Illumi. Est-ce sa sœur ? Une chose est sure, elle ne me dit rien.

- Quoi ?
- Tu ne te rappelles pas de moi ?

Sa douce voix me berce, je pourrais l'écouter parler durant des heures. Pour répondre à sa question, je secoue la tête en signe de négation. La brune se mord fermement la lèvre inférieure, essuie les taches de sang qui couvrent son beau visage puis souffle :

- C'est moi, Maëva. Tu n'as pas pu m'oublier, c'est impossible.

Mon pouls s'accélère, ses mensonges me donnent envie de la frapper une nouvelle fois. Je pense que je pourrais la tuer, après tout qui irait pleurer un usurpateur ?

- Je ne connais pas tes intentions, mais sache que cette mascarade ne me fait pas rire. Dis-je les lèvres pincées.

Les traits de son visage se tendent, elle semble complètement décomposée. La tristesse qui habille ses prunelles ébène m'indiffère totalement. Hisoka de son côté, se délecte de la scène avec beaucoup d'enthousiasme. Le sourire étendu au maximum, il me fixe avec ce fin regard plissé qui lui va si bien.

- Comme c'est dommage... Souffle ce dernier. Je suis désolé pour vous deux mes mignonnes.

« Mes mignonnes » C'est la seconde fois qu'il me met en rogne aujourd'hui. J'inspire profondément pour tenter de rester un tant soit peu calme, mais l'énervement finit par avoir raison de moi. Je tourne les talons et prends la porte sans demander de compte.

Une fois dehors, je marche sans regarder où je vais, le paysage défile à vive allure, je n'ai pas le temps de prendre mes repères. À mesure que je m'enfonce dans cette ville inconnue, la notion du temps s'efface. Pour ne rien arranger, la pluie s'invite, je termine rapidement trempée.

Les vêtements mouillés collés à mon corps dégagent une désagréable sensation que j'aurais bien aimé éviter. Je suis enragée et pour je ne sais quelle raison, je me retrouve à faire demi-tour pour retourner chez Hisoka. De toute manière, il flotte. Qu'est-ce que je peux faire d'autre ? Fait chier.

Perdue dans cette ville, je me maudis de ne pas avoir fait attention à la route que j'ai empruntée tout à l'heure. Je suis complétement perdue, je ne sais pas comment rentrer. Ivy, tu n'es qu'une énorme connasse quand tu t'y mets !

Je soupire lourdement puis décide d'entrer dans le premier bar que je vois. L'ambiance conviviale qui plane dans l'établissement me met rapidement à l'aise. Je m'assieds derrière le comptoir pour finalement faire la causette aux gens qui m'entourent. Les minutes s'écoulent aussi rapidement que les verres offerts par ces généreuses personnes.

Après quelques gorgées serrées de boisson alcoolisées, je me mets à l'écart des autres pour décuver seule. Malheureusement, le silence que je recherche ne se pointe pas, voix vient m'interpeller.

- Tu n'es pas d'ici ma belle n'est-ce pas ? Me demande un inconnu.

Son regard émeraude semblable à celui de Xin m'hypnotise totalement. Incapable d'émettre le moindre son, je me contente de le fixer les yeux ronds. Sa mâchoire merveilleusement bien dessinée, les traits prononcés de son visage et sa chevelure ébène donnent un charme fou à cet homme.

Voyant que je ne lui réponds pas, il recommence à me questionner :

- Tu vas bien ?

Il dépose sa main sur ma joue, son pouce caresse ma peau avec délicatesse. Son geste me dérange, je suis tactile quand j'en ai envie, je n'aime pas qu'on me touche sans autorisation. Les sourcils froncés, je me lève puis recule d'un pas en fusillant l'homme du regard. Non mais pour qui se prend-il ?