Chapitre 26 : Contact.

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Anne entra avec le médecin.

— Docteur, vous savez ce qui se passe ? demanda le père de Matthieu en se tournant vers celui-ci.

— Je ne sais pas, répondit-il. Des examens sont prévus.

Quelques minutes plus tard, le docteur revint à nous. Il réajusta les lunettes qu'il avait sur le nez.

— Il se peut que sa perte de mémoire soit temporaire.

— Combien de temps cela peut-il bien prendre ? répliqua son père.

— Tout dépend du patient, c'est très variable, répondit-il. Mais...

Le docteur semblait réticent à l'idée de nous dire quelque chose. Mais au fond de lui, il savait bien qu'il ne pouvait nous le cacher.

— Je ne sais pas comment vous le dire, cela pourrait être très dur à entendre mais il va falloir que vous soyez fort.

Qu'est-ce qu'il y 'avait encore ? J'espère qu'il ne couvait pas une maladie grave. Je ne pourrait le supporter. Je m'agrippais à Anne de peur de tomber.

— Il faudra éviter le stress ainsi que tout choc. Cela pourrait le mener au coma. Les examens, montre qu'une zone sensible a été touché au niveau de son cerveaux. Et il se pourrait qu'il ne se réveille jamais de ce coma, murmura t-il très bas pour ne pas que Mathieu l'entende.

Deux bips attirèrent l'attention du docteur qui sortit un biper de sa poche.

— Excusez-moi, j'ai une urgence. Je viendrais vous revoir d'ici peu de temps, affirma-t-il à l'intention de Matthieu.

Celui-ci nous regardait tour à tour ne sachant que dire. Nous non plus à vrai dire mais je n'osais imaginer ce qui pouvait bien se passer dans la tête de celui que j'aimais tant.

— Je suppose que rien ne s'oppose à ce qu'on lui raconte quelques anecdotes ? interrogea Anne.

— Je dirais plutôt les grandes lignes. Qui est-il et qui est sa famille suffiront déjà, et nous verrons par la suite ce qu'il convient de faire, dis-je.

David approuva d'un hochement de tête.

Veuillez commencer, ajoutais-je dans sa direction. Pendant ce temps-là, je vais chercher une autre chaise.

Dans la chambre, il y en avait déjà deux.

— J'y vais, intervint Anne.

D'un geste de la main et un signe négatif de la tête je l'arrêta dans sa lancée.

— Je sais où en trouver. Je serais plus rapide que toi, argumentai-je.

Je sortis très vite et refermai la porte. Je fis quelques pas et pris la première allée à droite. Mes jambes ne me supportaient plus. Je m'adossais contre le mur et me laissa descendre tout doucement vers le sol pour m'asseoir.

« C'est trop dur de le voir ainsi ! »

Les larmes finirent par couler. Je touchais mon ventre toujours aussi plat.

— J'espère que tout cela va s'arranger.

1 mois plus tard.

J'étais de retour en France. Je me regardais devant le miroir, mon ventre commençait à s'arrondir et le petit être à l'intérieur grandissait de jour en jour. J'ai annoncé à mes parents mon état de grossesse. Bizarrement, en Angleterre, l'idée ne m'était même pas venue à l'esprit de leur en parler. J'avais l'impression d'être dans deux mondes différents. Ils avaient très mal pris la chose et je ne pouvais pas leur en vouloir. Leur fille leur avait caché la vérité, ce qui était inimaginable. Mais le temps a aidé à panser les blessures. A présent, ma mère s'extasiait devant tous les magasins pour bébé. Quant à mon père, c'était une autre histoire. Il détestait déjà Mathieu sans même l'avoir rencontré. Il le traitait de lâche pensant qu'il feignait d'avoir perdu la mémoire pour ne pas assumer ses responsabilités. Mais moi, je le savais, Mathieu n'était pas comme ça. C'est même lui qui voulait le plus de cet enfant.

Reina [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant