Reina [Terminée]

Chapitre 10 : Annonce

— Pourquoi t'es-tu enfui ? demanda Guillaume.
— Je ne me suis pas enfui, contesta Matthieu.
— Ah ouais ? Et que crois-tu être en train de faire ?
— Je ne voulais pas déranger, c'est tout.
— Pfff... bien que tu ne le montres pas, je sais que tu es en colère.
— Arrête de dire des conneries.
— Tu as en toi de la colère mélangée à de la jalousie, continua Guillaume.
— Ah bon ? Et dis-moi pourquoi je serais en colère ?
— Parce que tu aimes Reina ! Et l'avoir vu avec moi dans une position assez équivoque t'a mis en colère.
— Écoute-moi bien, je ne suis pas en colère et encore moins jaloux ! s'écria-t-il.
— Alors, pourquoi tu te fâches ?
— Laisse-moi tranquille ou je te refais le portrait.
— Tu n'aimes vraiment pas Reina ?
— Je...

Avant qu'il n'eût le temps de dire quoi que ce soit, je me plaçai entre les deux. Je ne sais pas pourquoi j'ai agi ainsi. Peut-être parce que je ne voulais pas entendre ce qu'il allait dire ou plutôt j'avais peur d'entendre la vérité.

— Ça suffit vous deux ! Guillaume merci pour aujourd'hui... Merci de m'avoir aidé. Et toi, rentre chez toi, dis-je à Matthieu.
— C'est bizarre, c'est quand je ne suis plus rien pour toi que tu décides à me tutoyer.
— Ça suffit... Tu as raison. On n'a plus rien à voir ensemble. De toute façon, c'était impossible qu'une personne aussi riche que toi finisse avec une fille aussi pauvre que moi. Quand on regarde de plus près, c'est quasiment impossible... Et de toute manière, je me fous de ce que tu penses... si tu m'aimes ou pas. Ça te regarde. Moi, ce n'est plus mon problème.
— C'est bon, tu as fini ta tirade sans fin ? Car j'ai d'autres chats à fouetter que de rester avec toi, ici !

Matthieu fit un pas de côté et s'en alla les mains dans les poches. Guillaume s'avança vers moi, mais je recule et m'en allait moi aussi. Je ne voulais pas l'inquiéter encore plus qu'il ne l'était. Si je restais encore quelques seconde de plus, mes larmes allaient de nouveau jaillirent.

Vendredi 20 Février 7H20

J'étais à la récréation, assise sur les chaises de l'école, mangeant un goûter, quand tout d'un coup Angelina apparut.

— Salut, Reina, me dit-elle.
— Salut, ça va ?
— Tu n'as pas l'air en forme aujourd'hui.
— J'ai juste mal dormi.

Je n'étais vraiment pas d'humeur à raconter à mon amie ce que j'ai dû subir la nuit dernière. Je forçais à me dire que c'était simplement le passé et que je me devais de l'oublier, or c'était plus fort que moi et je ne cessais de repenser à lui. Pourquoi m'avait-il fait ça ? Moi qui commençais à l'apprécier et à développer des sentiments forts vis-à-vis de lui. Pourquoi diable m'avait-il fait cela ? J'espère qu'il ne se faisait pas des idées vis-à-vis de moi et de Guillaume ? Quand bien même il se faisait des idées, c'est bien lui qui m'avait snobé en premier. Il m'évitait comme si j'étais de la peste.

— J'organise un bal aujourd'hui, chez moi, pour mon anniversaire, ce soir, vers minuit, me dit Angelina toute joyeuse.

J'essayais d'arborer mon plus large sourire.

— Joyeux anniversaire ! Je ne savais pas du tout pour ton anniversaire.
— Ce n'est pas bien grave, on n'en a jamais parlé. J'espère que tu viendras, hein ? Tu ne vas pas me laisser toute seule ? Et puis, t'es ma meilleure amie. C'est un peu nul de passer un anniversaire sans sa meilleure amie, n'est-ce pas ?
— Euh, je ne sais pas trop... je serais toute seule.
— Tu viendras à la fête; Reina tu dois d'être là ! D'accord ?
— Bah...
— Tu viendras ? insista Angelina en me prenant dans ses bras.
— Oui, mais...
Je ne pouvais pas refuser, Angelina était mon amie. Son sourire et son enthousiasme me firent céder.
— Ok, je viendrais.
— Super ! s'exclama-t-elle.

00h15
Je venais d'arriver à la fête. Angelina m'avait prêté une longue robe rouge façon lolita avec col carré. Il n'y avait personne que je connaissais. Je m'étais assise sur une chaise. Quelques garçons étaient venus m'inviter à danser. À chaque fois, je déclinais leur invitation gentiment.
Angelina s'était absentée et je me demandais vraiment où elle était passée. Quelques secondes après, Mathieu est passé près de moi. Je ne savais pas qu'il avait été invité. J'avais observé que lui et Guillaume ne s'entendaient pas très bien avec Angelina. Il m'observa attentivement sans cligner des yeux lorsque je me décidai de tourner le regard vers la direction opposée. Un charmant jeune homme s'y trouvait. Il était habillé en costard cravate noire et tenait deux verres de vin qu'il venait de prendre sur le plateau du serveur qui venait de passé. Il s'avança ensuite vers moi et me tendit une.