Chapitre 95 : officialisation

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Mike était dans la douche. Tandis que le bruit de l'eau s'amassaient abondamment, je ramassais sa valise dans son dressing, l'ouvris et y mit quelque vêtements. ça devrait faire l'affaire dis-je en essuyant mon front avec mon avant bras, alors qu'il faisait apparition.

— C'est quoi cette valise ? demanda t-il en essuyant ses cheveux avec sa serviette.

Il portait un ensemble jogging et pull beige. Je jetais un coup d'œil vers lui avant de retourner me concentrer sur la valise.

— Tu le sauras bientôt, dis-je.

Mike m'accompagna jusqu'à la voiture sans rien dire. Il se proposa de porter la valise et le petit sac bagage dans lesquels j'avais mis mes affaires.

— Tu ne comptes toujours pas me dire où on va ? Demanda t-il après avoir fermé le coffre.

— C'est une surprise, souriai-je.

Dans la voiture Mike essaya à plusieurs reprises de me retirer les verres du nez mais je demeurais muette comme une tombe. Je ne savais pas si cela allait lui plaire ou pas. Mais je devais le faire.

Le chauffeur conduisait à un rythme régulier. Mike jeta un regard par dessus la fenêtre, il plissa le nez lorsqu'il se rends compte du trajectoire. Le paysage s'éloigna de plus en plus de la ville pour donner lieu à un désert remplit d'eau et des bateaux à pertes de vues. Le port de Douvres. Un énorme bateau de croisière nous y attendait déjà sur place.

Je pouvais entendre son cœur palpiter à travers ce silence. Je prenais sa main dans la mienne pour le donner un peu de courage. Mais cela ne semble même pas l'affecter. Il s'était perdu dans de lointain souvenir. Sans doute à l'époque où il était enfant et que son père était encore en vie...

Ses lèvres frissonnèrent en voyant le gros paquebot luxueux devant lui. Un des modèles les plus luxueux des bateau de croisière de l'entreprise Swanson le «The triumph of the sea». Le triomphe des mers. Il eut envie de faire marche arrière, c'était le bateau préféré de son père.

Il avait l'impression que ce tenir debout là, était un outrage à sa mémoire. Une bouffée de chaleur intense le submergea et il eut envie de faire marche arrière. Sa respiration se saccada. Il faisait une crise de panique. Ses jambes ne le portèrent plus et il tomba a genoux au sol.

— Pourquoi... Pourquoi tu m'as emmené ici ? Tu n'aurais pas dû.

Reina se mit à sa hauteur et pris son visage dans ses mains. Elle savait que cela n'allait pas être facile pour lui. Mais il devait le faire. Pour aller de l'avant et ne pas se figer dans un passé douloureux.

— Mike, respire, respire, lui murmure t-elle.

Elle colla son front aux siens. Il avait l'impression qu'un poids énorme s'était figé sur sa poitrine, bloquant sa respiration, nouant ses pensée avalant avidement chacun de ses sens. C'est comme si un feu brûlait en lui, la nausée lui monta à la gorge.

— Je suis là. Je suis là, concentre toi sur moi.

Lorsqu'il releva la tête c'est comme si le diable se tenait en face de lui. Et il lui affligeait de tout les noms tout en se délectant de son désespoir pour avoir oser abandonner son père à son triste sort. La voix de Reina lui ramena à la réalité.

— Pourquoi tu...m'as emmené ici ? Souffla t-il.

— Je veux t'aider. Je suis là... regarde moi. Je veux que l'on passe du temps ensemble ici. Je veux que tu te réconcilie avec toi même. Que tu abandonne le passé au passé.

Il décida enfin de lever les yeux. Son regard croisa le mien, il y rechercha de l'apaisement et petit à petit sa respiration devient stable.

— Est-ce que tu me fais confiance ? Demandai-je.

Reina [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant