Chapitre 91 : Ce regard

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J'arrivais devant la porte de sa chambre. Rien avait changé ici. Je reconnu sa porte dès que je l'ai vu. Une grande porte blanche qui se trouvait sur le couloir à gauche. Dessus dormait toujours la citation de Shakespeare :

"Il ne suffit pas de parler. Il faut parler juste."

Et juste en bas de cette citation, une autre citation : "Les hommes les plus vaillants sont ceux qui parlent le moins".

Je ne peux qu'acquiescer. Mike ne parlait pas beaucoup de sa vie personnelle mais c'est de loin l'homme le plus fort que je connaisse. Personne ne lui arrivait à la cheville. Je pris une légère inspiration puis tapais à la porte. Silence radio. Je baissais le poignet pour pénétrer à l'intérieur de la pièce. Je parcourais la salle du regard et le retrouvais assis à même le sol. Une jambe relevé et l'autre étendu en long devant lui. Je retenais mes larmes lorsque je remarquais la photo de son père dans sa main. Son téléphone était posé sur son lit et il était allumé. Il semblerait que je ne sois pas la seule qui essayait de le joindre et à qui il ne répondait pas.

Je m'approchais de lui. Il ne semble même pas remarquer ma présence. Je posais ma main sur son épaule. Il se retourna. La surprise se lit sur son visage.

— Je suis désolée, pour ce qui est arrivé...

Il ne dit rien et continua de me dévisager.

— Mike...

— Qu'est-ce que tu fais ici ? Prononça t-il difficilement.

Je m'agenouillais devant lui et le pris dans mes bras.

— Je suis vraiment désolée, si je savais...

Sa main ne m'enroula pas cependant. Est-ce qu'il m'en voulait ?

— Punis moi Mike. C'est parce que tu es resté avec moi que tu n'a pas pu voir ton père une dernière fois. Je suis prêt à accepter toute les punitions que tu veux m'infliger. Que je cours des kilomètres je le ferais, que je me tape dessus, je le ferais. J'ai été une amie horrible.

Il ne dit toujours rien. Son silence me peser. Je le serrais encore plus contre moi. Son parfum emplit mes poumon.

— Je suis prête à tout accepter sauf ton silence. S'il te plaît. Ne m'ignore pas. Je suis désolée. Je n'ai même pas pû voir que tu souffrais parce que j'étais trop dans ma souffrance. Je suis une imbécile. Traite moi de tout les noms. Je ne t'en voudrais même pas, lui dis-je en le serrant encore plus fort dans mes bras.

Je sens sa main m'entourer enfin. Son visage se niche au creux de mon cou. Et je l'entends hoqueter. Ses larmes finirent par couler le long de mon dos. Il me serra fort, tellement fort. Je le serrais également encore plus. Je ne voulais plus jamais le laisser partir. Mon coeur se mit à battre la chamade.

— Je suis atroce comme amie, pleurai-je.

— Non, souffla t-il. C'est moi qui ait été un fils atroce. Je n'ai pas pu satisfaire ses derniers souhaits. Il ne m'a pas demandé la lune, il voulait juste voir mon visage. Tu te rends compte ? Mon visage... Et je n'ai pas pu lui donner ça, dit-il en fondant encore plus en larme.

Je passais ma main dans ses cheveux et les caressèrent.

— En ce moment Reina... j'ai envie de mourir. Je m'en veux tellement, dit-il détruit.

— Ne dit pas ça.

— Je ne mérite pas de vivre. Pas après ce que j'ai fais subir à mon propre père. Il voulait juste ma présence...

— Mike arrête !

— Je suis à deux doigt de prendre un couteau et me trancher la veine. Je veux en finir, c'est trop douloureux de supporter ce poids. Je veux mou-

Reina [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant