Reina [Terminée]

Chapitre 92 : Confessions nocturnes

— Tu es resté longtemps avec lui, comment est-ce qu'il va ? me demanda sa mère alors que je descendais les escaliers pour la rejoindre.

— Mal, dis-je.

Elle se prit la tête dans les mains et ferma longuement les yeux. Au fond de moi, je ne pouvais m'empêcher d'admirer à quel point elle était forte. Elle avait perdu son mari récemment et son fils se punissait pour quelque chose dont il n'était pas responsable.

— Je lui ai pourtant dit que ce n'était pas de sa faute. Mais il est bloqué sur le fait qu'il aurait dû revenir plus tôt. Je ne sais vraiment plus quoi faire. Il n'écoute personne. Reina, j'espère que tu y arriveras. Tu es notre seul espoir.

— Je... je ne sais pas si j'en serais capable.

Je me posais sur le canapé à côté d'elle et lui tendis un mouchoir. Elle me remercia.

— Tu as pleuré également ? Tes yeux sont rouges.

— C'est... le voir dans cette situation... dis-je.

— Je comprends. ça fait plus de deux semaines qu'il ne sort pas de sa chambre. Il ne parle à personne. Tu sais... c'est un garçon d'habitude très joyeux. Et le voir dans cet état... j'ai peur que cette incident, le rende à jamais solitaire et le détruise.

Je posais ma main sur celui de Margaret et la couvait de mon regard.

— Je ne laisserais pas ça arriver. Je vous le promet.

Elle explosa cette fois ci en larme. Je me rapprochais d'elle et l'a prenais dans mes bras. Je ne sais pas ce que cela faisait de perdre un être cher. Je ne savais pas non plus qu'elle niveau de douleur l'on pouvait ressentir. Mais voir mon ami dans cet état me détruisait.

Mike... si seulement je savais quoi faire pour te faire sourire de nouveau..

***

Je n'étais plus monté dans la chambre de Mike. Je m'étais dit qu'il valait mieux le laisser seul un moment. Je m'étais rappelé qu'après ma rupture avec Mathieu, cela me faisait du bien de me retrouver seule parfois. J'appréciais la compagnie de Mike, mais rester seule par moment me faisais du bien. Et Mike me comprenais. Parfois, il me laissais seule, parfois il me comblait de sa présence.

Je retirais mes vêtements et me dirigeais vers la douche. J'ouvris le pommeau d'eau chaude et laissais l'eau envahir chaque parcelle de mon corps. Théo me manquais. J'avais du mal de le savoir si loin de moi. Je restais une bonne minute sous l'eau à ressasser les anciens évènements. Qui l'eut cru que ma vie allait prendre un tel tournant ?

Je m'enroulais de ma serviette et quittais la salle de bain. Mes pas me portèrent jusqu'à ma valise que j'ouvrai. Je me mis à la recherche d'un vêtement à mettre. Je tombais sur la robe bleu que Mike m'avait acheté. Étrange... je ne me rappelais pas l'avoir mis la dedans. Je le pris et le renifla un moment. Il sentait le savon. Je serrais le tissus contre moi, me rappelant de la manière dont il me l'avait procuré. Ce jour là où David Mcloan était venu me rendre une petite visite sur mon lieu de travail. Je lui avait mal parlé. Je m'en suis voulue par la suite. Mais que pouvais-je y faire ? Tout cela c'était à cause de son fils. Si Mathieu n'avait pas agit de façon si... irrespectueux envers moi, sans doute je ne l'aurais jamais été envers son père également. Mais est passé ce qui s'était passé. Je m'étais interdit de repenser à ce qui s'était passé. Je m'interdit de souffrir de nouveau en pensant à cet homme qui m'avait abandonné.

Je rangeais la robe bleu dans la valise et prenais une robe jaune souple à long manche, épaule dénudé qui m'arrivait à proximité des genoux et l'enfilais.

J'appelais ensuite ma mère pour prendre des nouvelles de Théo. L'appel dura plus de deux heure avant que je ne raccroche.

— Elle te vas bien cette robe. Je ne t'ai jamais vu là mettre, dit ma mère.