vingt-quatre

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Nous nous arrêtons devant un hôtel qui, selon Ewen, n'est pas très cher. Comment sait-il cela d'ailleurs ?

C'est ainsi que nous nous retrouvons tous les quatre, en comptant Pega bien sûr, coincés dans une pièce de six mètres carrés composée de quatre lits superposés par deux. Mon lit est en-dessous de celui de Bambi tandis qu'Ewen a choisi le lit en face de celui de Bambi, en hauteur.

En raison de l'heure tardive et de notre longue journée, nous nous décidons à dormir.

Un bruit sourd assourdissant, suivi d'un gémissement et d'une phrase grossière, pas de doute, Bambi vient de tomber de sa couchette.

« - Putain ! Ce n'est pas vrai ! En plus leurs lits ne sont pas sécurisés ! Ils vont voir tout ce pognon que j'vais économiser moi ! Sérieux ! Saletés d'architectes à lits ! »

Un pouffement. Ewen.

« - Qu'est-ce que t'as toi à rire ?! Sale gamin ! Tu vas voir ce qui va t'arriver plus tard ! Et j'te jure tu rigoleras plus ! Menace-t-elle. »

Elle se relève difficilement et décide de s'installer dans le lit sous Ewen. Elle qui avait tant insisté pour obtenir un lit au-dessus !

Je me rendors presqu'aussi vite que je me suis réveillée.

L'atroce son du bois grinçant est ce qui me réveilla ce matin. Mais un second bruyant impact avec le sol est ce qui me ramena sur Terre. Là encore, un gémissement. Ewen vient justement de rater un échelon de l'échelle permettant l'accès au lit du dessus.

« - Ah ! Dieux du ciel aidez-moi ! Mon dos ! Nom d'un putain de chien ca fait mal ! Jésus, Marie ou Joseph ! Jean, Pierre ou Paul ! Même Judas si vous voulez ! Quelqu'un ! Pleurniche le pauvre Ewen. »

Bien. Il semblerait qu'il soit catholique.

« - Aïdas moiùs ! Pitius ! »

Que baragouine-t-il maintenant ? Je commence sérieusement à avoir peur. Un rire non-dissimulé me ramène de nouveau à la réalité. J'aperçois Bambi allongée sur son matelas, les mains devant la bouche et gigotant ses jambes en lâchant des « Hi ! », des « Ha ! » et parfois des « Ho ! ».

Elle se félicite de sa réplique de tantôt puis commence à taper le cadavre d'Ewen avec ses pieds.

« -Pistache ! Je veux de l'aide, s'il te plaît ! Pleurniche-t-il, le faisant passer pour un jeune enfant.»

Je m'extirpe de ma couette et m'accroupis à même le sol aux côtés de la victime. Je le nargue de son comportement enfantin et lui ébouriffe la crinière, sorte de vengeance.

Je finis par aider l'humain à se relever, pour ensuite nous préparer, déjeuner, toiletter, quitter l'hôtel puis regrouper dans un énième café, sans surprise, Bambi commande un café.

La liasse documentaire offerte par la chaine d'information atterrit sur notre table. Ewen vient de la poser. Bambi entama la lecture du second article.

« - Alors, alors... Voyons-voir ce que nous avons là. Exagère-t-elle. « Nouveau film : le surnaturel en vedette » ? Voilà qui ne va pas nous aider. Je tourne la page ! Le troisième article s'intitule « Une voyante pas comme les autres ». Je vous le lis ? Demande-t-elle.

- Vas-y toujours. Souffle-je.

- « Ursula JOVEZ, voyante professionnelle, n'use pas d'une boule de cristal ou encore des cartes de poker afin de confirmer une prédiction. En effet, il lui suffit de plonger son regard dans les yeux de ses clients pour décrypter leur avenir et d'une goutte de leur sang pour observer leurs choix. »

- Arrêtes-toi là, il semblerait qu'une voyante ne me sera pas d'une grande aide. Constate-je. »

Je pris le paquet de feuilles entre mes mains et tournai la page. « Un feu s'éteint automatiquement sans l'aide de personne. Surnaturel ? », Cet article n'est pas bien intéressant non plus. Le suivant, « Elle nous parle de sa rencontre avec les surnaturels. », m'est également inutile.

Je tourne une troisième fois la page et lis « Quelquespersonnes dotées de capacités bien spéciales. ». J'entreprends de commencer lalecture.

Agréable Mauvais SortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant