seize.

4 0 0
                                    

« - Excusez-moi madame, sauriez-vous par hasard où est situé le-

- Madame ? Ai-je vraiment l'air si vieille ?! Je sais que je suis ridée mais ce n'est pas la peine d'enfoncer le couteau dans la plaie ! Ne connaissez-vous pas la politesse ? Vraiment sans gènes les jeunes de nos jours. Trouvez-donc une autre victime, vauriens ! Et au passage, éloignez votre cabot de moi ! J'y suis allergique. »

D'accord. Ok. Pourquoi cette humaine s'est-elle énervée ?

Étrange...

Bon, je vois que Bambi est déjà parti rechercher une autre personne pour l'aider. Bizarrement, elle sourit. Serait-elle heureuse de la réaction de la dame ? Ou bien amusée de la réaction de cette humaine ? Sûrement la seconde solution. Je baisse le regard : Pega s'est couché à mes pieds.

Quel flemmard celui-là !

« - Oui, tu continues tout droit jusqu'à la fin de la route. Ensuite tu prends à gauche, au rond-point c'est la troisième sortie, ensuite tu tournes dès la première issue à droite. C'est dans cette rue. »

Bambi et moi nous regardons longuement dans le blanc des yeux. Comment allons-nous retenir tout ça ? Elle reporte son attention à l'humain sans chevelure puis bafouille un accord. Espérons que je retienne la majeure partie de l'explication.

L'humain continue son chemin vers une direction opposée à la nôtre. Je souris à Bambi puis l'invite à continuer le chemin. Je passe devant elle accompagnée de Pega. Si j'ai bien écouté, nous devons longer cette route avant de tourner à gauche.

« - Aller Bambi dépêches-toi ! Lancé-je.

- Pistache ! Ne crie pas mon nom comme ça ! Les gens vont l'entendre ! Dit Bambam, c'est plus stylé.

- Tu le hais tant que ça, Bambi ? La nargué-je en appuyant sur son prénom. »

Je lui tire la langue, elle y répond d'un regard agressif. Elle court rejoindre mes côtés puis passe discrètement un bras sur mes épaules.

« - Je t'assure que Pistache n'est pas mieux ! Me souffle-t-elle.

- Mais moi, je l'aime bien mon prénom. Siffloté-je, les yeux dans les nuages. »

Elle m'accorde une tape sur mon front en grognant, ce qui provoque un gémissement de ma part. Bambi est une humaine assez agressive.

Nous arrivons au bout de la route. Je lui rappelle de tourner à gauche. Heureusement elle m'obéit. Brave humaine. Soudain, je sens une dure pression sur mon arrière bras. Un bref cri ne venant pas de mon être accompagne cette pression. Grosse et forte pression d'ailleurs. Si bien qu'elle me fait plonger en arrière.

J'anticipe mes retrouvailles avec le bitume. Encore une fois, je ferme les yeux à cause de ma peur de la douleur. Heureusement, ma tête rencontre une surface moelleuse et poilue. Dieu soit loué. Rapidement, je me redresse et constate que la surface moelleuse et poilue ayant adoucit ma chute n'est nul autre que Pega.

Pega est vraiment un être bienveillant. Je ne regretterais pour rien au monde de l'avoir recueilli. Peut-être que je pourrais l'intégrer à Marovi, mon village, quand j'aurais retrouvé mon état normal ?

En me retournant, je trouve une Bambi à genoux sur le sol face à moi. Est-ce elle qui m'a fait tomber ? Sale chipie. Elle gémit longuement d'un ton grave puis se remets sur pieds. Elle ne s'excuse même pas en m'aidant à me relever. Je m'agenouille afin de caresser le chien m'ayant possiblement sauvé la vie. Je lui récite des mots doux puis me relève pour engueuler mon accompagnatrice.

Une fois cela fait, nous reprenons notre marche.

***

Vingt-et-une minutes que l'on recherche mais toujours aucun résultat. Pourtant, nous somme dans la bonne rue. Mais le bâtiment et l'appartement nous n'avons pas encore déniché.

« -C'est celui-ci ! S'écrie alors l'humaine à la peau café. »

Elle pointe du doigt un petit mais large bâtiment comportant au moins quatre étages, de nombreuses fenêtres rectangulaire, une grande double-porte peinte en rouge et une façade de couleur vert pâle. Original. D'après Bambi, l'appartement numéroté sept est au troisième étage.

Mais lorsque nous entrons dans ce bâtiment, j'entends Bambi gémir une plainte presque inaudible. Que se passe-t-il ? Elle me dit tout simplement qu'il n'y a pas d'ascenseur et que nous allons devoir utiliser l'escalier.

Donc nous commençons une ascension de plus de trente marches. Lorsque nous sonnons à la fameuse porte, c'est un homme d'environ la quarantaine qui vient nous ouvrir. Je le détaille : ses yeux légèrement rougis laissent imaginer que cet humain connait la nicotine, la barbe de trois jours envahissant la partie inférieur de son visage enlaidit sa personne au contraire de son nez fin et bien dessiné. Mais sa posture montre que c'est une personne en mauvaise forme.

« - Qui êtes-vous ? Demande-t-il, coupant mon analyse.

- Bonjour à vous aussi ! Oui nous allons bien, merci de nous l'avoir demandé. Grogne Bambi.

- Écoutez les enfants, je n'ai pas le temps pour vos enfantillages.

- Euh... Serait-ce ici chez madame Andrio ?

- Non. C'est la porte décorée d'orange. Au revoir. Bougonne l'humain avant de nous claquer la porte au nez. »

Aimable. Voilà un mot pour décrire cette personne. On dirait bien que Bambi et moi ne sommes destiné à rencontrer que des mauvaises personnes. Pauvre de nous...

Nous effectuons un rapide mais efficace demi-tour pour se retrouver face à une porte orange assez singulière faisant tache parmi toutes ces portes grises. Bambi presse la sonnette de cet appartement puis une femme d'environ cinquante ans nous ouvre cette plaque de bois orangée.

« - Madame Andrio ?

- En personne. Bonjour ! A qui ai-je l'honneur ? »

Cette humaine possède une peau légèrement plus foncée que celle de mon accompagnatrice. La peau de son visage est un peu plissée au niveau des yeux et de la bouche, ce qui inspire la vieillesse chez les humains. Les poches enlaidissant ses yeux verts laissent imaginer les mauvaises nuits de cette femme tandis que la rondeur de sa silhouette montre qu'elle compense sûrement le temps perdu de sommeil avec quelques en-cas gourmands. Néanmoins, l'éclat de ses yeux ne montre aucune lueur de désespoir.

« - Nous avons aperçu une annonce de votre personne concernant vos- Commençai-je.

- D'accord, j'ai compris. Entrez-donc. »

Bambi passe le pas de la porte la première et je la suis, en surveillant que Pega est toujours derrière moi. La femme nous demande d'aller au salon, ce que nous faisons. Bambi et moi déposons nos fessiers sur l'unique canapé jonchant dans la pièce. Pega, lui, prends place sur le doux tapis recouvrant le parquet représentant le sol.

Madame Antrio nous rejoint hâtivement puis s'installe dans le fauteuil disposé face au canapé. Naturellement, elle nous demande le motif de notre venue. C'est dans la foulée que je lui raconte ma mésaventure : ma complicité avec ma sœur Framboise, notre escapade à la rivière loin de Marovi, l'intervention des deux humains, ma capture, mon expérience de la cage, ma transformation, ma rencontre avec Pega, ma confrontation avec Rudy, mon compromis avec Bambi, et notre départ de Kuzko. Je prends une grande et longue respiration à la fin de mon discours.

La femme nous faisant face garde son sourire hypocrite malgré l'incompréhension se lisant dans ses yeux. Pourquoi ne nous pose-t-elle pas de questions ?

U N    E M O J I    P O U R    D E C R I R E    C E     S E G M E N T    ?

Ces altercations ? Comment sentez-vous cette Madame Andrio ?

Bonne année 2018, avec 6 jours de retard, et bonne épiphanie pour ceux qui le font ! C'est un chapitre assez long, désolé !

Posté le 06/01/18

M E R C I     D E     V O T R E    L E C T U R E    E T    A    B I E N T O T    !

Agréable Mauvais SortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant