quatorze.

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« - Es-tu sûre que c'est par là ? Me demande pour une énième fois Bambi. »

Je soupire d'exaspération. En ce moment, elle me rappelle ma sœur. Elle aussi doutait de mon sens de l'orientation. J'entends Pega aboyer. Toujours à me soutenir celui-là...

« - Ici ! M'écrié-je en montrant de l'index un petit ruisseau. »

Ce ruisseau me parait d'ailleurs beaucoup plus petit maintenant que je mesure plus d'un mètre. Dire que la dernière fois que je suis venu ici j'étais encore en possession de mon apparence de wang.

Maintenant, il faut que je la trouve. J'espère vraiment qu'elle est là. Car je ne peux pas me pointer à Marovi sous cette forme, c'est évidemment insensé.

J'examine chaque recoin de l'endroit. Le ruisseau, comme à son habitude, court vers le sud. Le ciel est dénudé de quelconque nuage. Les arbres fruitiers jaillissent de multiples couleurs tandis que les arbres basiques décorent la nature d'un vert joyeux.

Lorsque j'ai parlé à Bambi de ce ruisseau où les deux humains m'ont capturée, elle a tout de suite recherché sur son « ordi » l'emplacement de ce dernier. Il faut croire qu'elle s'ennuie assez dans son café. Grâce à elle, je suis ici.

J'écarte chaque brin d'herbe, aucune silhouette d'un quelconque wang. Je soulève les feuilles jonchant au sol, pas de Boisie. Je regarde les branches formant les arbres, rien. Je détaille le ruisseau, elle n'est pas là. J'ai eu un faux espoir. J'aurais dû m'en douter : Framboise est bien trop peureuse pour revenir en cet endroit seule. C'est plutôt mon genre à moi.

« - Bambi ?

- Pistache je t'ai déjà dit de m'appeler Bambam ! Bambi c'est trop-

- Peu importe. Je crois qu'elle ne viendra pas. Il est temps de partir... »

Bambi me regarde tristement. Surement parce que je n'ai pas trouvé ma sœur et que je lui inspire de la pitié... Ou peut-être serait-ce simplement de la compassion. Qui sait ?

Pega qui était parti se baigner dans le ruisseau revient à mes côtés. Peut-être ressent-il ma peine ? Nous effectuons un rapide demi-tour. C'est dommage, j'aurais aimé revoir ma sœur. Avant nous n'étions jamais séparées. Toujours l'une avec l'autre.

Soudain, j'entends quelques faibles cris venant des arbres. Sûrement des oiseaux. Toujours il faut qu'ils parlent ces oiseaux. De l'aube au crépuscule. J'entends le crissement des feuilles. Un cri strident vient torturer mes tympans.

Bizarrement, ce cri, je le connais. Mais d'où ?

En levant les yeux, j'aperçois une silhouette chutant vers nous. Machinalement, je tends ma main pour l'attraper. Est-ce un oisillon tombé du nid ? J'examine la créature : un seul mot me suffit pour la décrire.

« - Framboise ! »

C'est ma sœur ! Mais que faisait-elle dans les arbres ? Pourtant, elle préfère nager... Bambi se retourne brusquement pour admirer l'être reposant dans la paume de mes mains. Pendant de ce temps, Boisie ouvre les yeux et croise mon regard.

« - P-Pi-Pistache ! M-mais t-t-tu-

- Oui ! C'est moi, Pistache !

- C-c-co-comment ? »

Malgré sa petite taille, je la serre contre ma poitrine. Elle m'a manquée pendant ces trois jours. Je l'entends pleurer. J'imagine son incompréhension liée à la joie de me retrouver.

Je prends l'initiative de tout lui raconter. Des deux humains diaboliques à Bambi, tout en passant par les deux serveurs et Pega. D'ailleurs ce dernier est venu remuer sa queue à mes pieds. Framboise rit en écoutant mes querelles avec le cousin de Bambi, est émerveillée quand je lui raconte ma relation avec Pega et affiche une mine tristounette lorsqu'elle entend mes moments de déception.

« - Mais alors, pourquoi es-tu venu jusqu'ici ? Interroge ma sœur.

- Ecoute, je vais partir. Bambi-

- Wesh, c'est moi ! Intervient celle-ci.

- En effet. Bambi a déniché une autre humaine avec des pouvoirs surnaturels. Donc, nous allons la rencontrer afin qu'elle me rende mon apparence.

- Oh...

- Je voulais simplement te dire que, quoiqu'il arrive, je t'aime. Tu es ma grande sœur comme ma petite sœur, et autant que ma meilleure amie. Alors je venais te réconforter. Mais d'ailleurs, que faisais-tu dans les arbres ?

- Alors je t'attendrais 'tache ! Jusqu'à ce que tu reviennes je patienterais. Et lorsque tu reviendras, j'endosserais mon rôle de grande sœur ! Je te le promets. Dit-elle en larme.

- Moi aussi, je te le promets. Annoncé-je en souriant malgré l'humidité de mes globes oculaires. »

Je la dépose délicatement sur l'herbe verte recouvrant la terre. Tandis qu'elle secoue son bras de gauche à droite pour me saluer, je ravale mes larmes. Je ne peux pas pleurer devant elle. Mais je n'ai pas envie de la quitter, encore une fois.

Je vois Pega se rapprocher de Framboise. De peur qu'il l'avale, je le rappelle. Heureusement, il m'obéit.

Cette fois-ci, je fais demi-tour. Pour un temps indéterminé.

U N    E M O J I    P O U R    D E C R I R E    C E     S E G M E N T   ?

Comment trouvez-vous que les sœurs vivent cette séparation ? Pensez-vous que Pistache va retrouver son apparence originelle ?

Je poste un peu dans le désordre ces jours-ci, je l'avoue. Mais vraiment l'impression d'être à mercredi donc je publie !

Posté le 28/12/17

M E R C I     D E     V O T R E    L E C T U R E    E T    A    B I E N T O T    !

Agréable Mauvais SortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant