Agréable Mauvais Sort

vingt-neuf

Pourquoi cette fée a-t-elle dit qu'Ewen n'aurait pas dû changer de prénom ?

Cette phrase n'arrête pas de titiller mon esprit si bien que seul touiller mon chocolat chaud me détends. Je souffle sur la tasse puis prends une gorgée du liquide qui a déjà bien refroidi.

« - Donc si je comprends bien, on a tous un problème. Pistache est celle qui souhaite le plus le résoudre. Alors nous résolverons son problème en premier ! Conclut Bambi en dégustant sa boisson.

- Bonne idée. Approuve Ewen qui ne s'appelle peut-être pas Ewen.

- Oh, toi tout te va quand ça concerne ta pistache ! Réplique-t-elle, moqueuse.

- Pega n'avait-il pas un problème à résoudre aussi ? Fis-je pour changer de sujet et en sentant le concerné poser son museau sur mes cuisses.

- La source de ton problème, mon enfant, ce sont ces deux connards qui vivent à Kuzko. Donc nous retournerons à Kuzko ! Termine la métisse. »

Bambi, Ewen -ou pas- et moi terminons nos boissons respectives et reprenons la route pour Kuzko. Cette fois-ci, Bambi insista pour que Pega prenne la deuxième place devant de façon à ce que l'humain et moi nous retrouvâmes sur la banquette arrière. Seuls. Bambi essaya de nous rassurer en affirmant qu'elle n'écouterait pas.

« - Comment t'appelles-tu ? Demandai-je après un bout de silence.

- Co-comment ça ?

- La fée a bien dit que tu n'étais pas Ewen, alors qui es-tu Ewen ?

- Je préfère ne pas te le dire. Souffle-t-il. Mais toi, dis-moi, quel est ton problème ?

- Une sorte de malédiction, un mauvais sort... »

Il ne répondit rien, sûrement essayant de se rappeler son vrai nom et sa véritable identité. Enfin, je dis cela mais je ne suis pas mieux avec mes origines de Wang.

Lors du long voyage, je finis par m'endormir. Il me semble. Je pense à ma sœur qui doit s'inquiéter de ne toujours pas me voir revenir, à ma mère se demandant sûrement si je vais bien où même si je suis encore en vie, à mon père regrettant sûrement d'avoir élevé une fugitive et espérant que je me défends bien, à mes quelques amis pensant probablement que je les évite méchamment et même au village n'ayant certainement pas remarqué mon absence de deux semaines.

Je sens un poids sur mon crâne. Je laisse échapper un grognement désapprobateur et ouvre difficilement les yeux. Mon cou est douloureusement tendu. Je recule et voit que la tête de l'homme chute légèrement alors je le redresse, ce qui l'éveilla. Il bailla bruyamment, s'étira puis gémit en se frottant les yeux de façon mignonne.

« - On est arrivés ? Geint-il de sa voix rauque.

- Oh vous aller pas commencer maintenant ! C'était agréable le silence dans la voiture là ! Non on n'est pas arrivé et il nous reste encore une demi-heure de route ! Alors laissez maman conduire en paix les enfants ! S'énerve soudainement Bambi me faisant sursauter. »

Je réveillai mes paupières et gémit : en criant, elle me donne mal à la tête.

« - Tu vois ?! Tu fais mal à ma Pistache ! Grogne Ewen en m'encerclant de ses bras musclés. »

Il semble câlin tout à coup ! Serait-ce là le vrai Ewen ?

J'accepte volontiers son étreinte, agrippe ses mains puis trouve une position assez confortable pour me rendormir sur l'humain. Inconsciemment, je souris. Ma sœur aussi m'enlaçait.

« -Ne t'inquiète pas ! Je te protègerais de cette folle ! Me promet-il doucement. »

J'hoche la tête en souriant. Je le devine replacer une de mes nombreuses mèches rebelles derrière mon oreille puis retracer le contour d'une de mes joues. Mes yeux se ferment tout comme le soleil se couche à l'extérieur.

Je sens que l'on me secoue. Ma tête vacille de droite à gauche alors j'ouvre les yeux. Le paysage s'est arrêté et la nuit s'est installée. Une main soulève mon menton et Ewen plonge son regard dans le mien. Constatant mon éveil, il décide de me sortir de la voiture.

Il me sort de la voiture et m'assit par terre. Je grogne d'insatisfaction. Il faut croire que le câlin Ewen est parti. Devant moi, des jambes. Bambi s'accroupi et une vague d'humidité attaqua mon faciès. Elle vient de me jeter le contenant d'une bouteille d'eau à la figure.

Aussitôt, je me secoue. Pega arriva pour me lécher sans mon consentement le visage. Rapidement je me levai et agressai l'humain m'ayant posé par terre. Il semble stressé par ailleurs. Donc je lui ébouriffai les cheveux.

« - Bon, allons chez les jumeaux Luti maintenant ! S'exclame Bambi.

- Quoi ?! S'étonne étrangement Ewen.

- Tu comprendras ! Le rassure-t-elle. »

Nous marchâmes un cours laps de temps durant lequel Ewen joignit nos mains. Je le laissai faire. Je faillis rentrer dans Bambi qui s'était stoppé. Le logis de pierre des jumeaux est dressé devant nous. Ewen resserra sa prise sur ma main, il semblait avoir peur de ces jumeaux.