dix-sept.

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« - Enfin, bref. Je suis venu jusqu'à vous afin de vous faire une requête. Pouvez-vous me rendre mon apparence originelle ? Finis-je.

- Mais enfin... Une situation pareille est impossible ! Comment pourrait-on transformer une créature mystique en humain ? Vous avez surement dû perdre la mémoire, mademoiselle. Ricane nerveusement la femme âgée. »

Attendez, stop. Cette femme me prend pour une folle ? Cette femme qui prétend être doté de pouvoirs surnaturels me prend vraiment pour une folle ? C'est insensé.

Et si tous les autres humains dotés de pouvoirs surnaturels ne me croyaient pas non plus ? Ou bien, et s'il n'y avait pas d'autres humains dotés de pouvoirs surnaturels ? Et si cette femme n'en avait pas vraiment ? Et si Mao était le seul humain doté de pouvoirs surnaturels ?

Voyant ma mine se décomposer, l'humaine reprends la parole :

« - Mais vous savez, pour trente réales brésiliens je peux découvrir si vous rencontrerez de nouveau ce Mao, pour cinquante réales brésiliens je vois votre futur amoureux puis pour quarante de plus je vous dévoile votre futur professionnel ! S'enquit-elle. »

Mais je n'écoute pas. Je n'écoute plus. Cette femme m'a, comme qui dirait, sapé le moral. Je la sens s'énerver. J'entends ses battements de cœur accélérer et le son de sa voix augmenter. Je crois qu'elle s'impatiente. Ou s'agace.

« - Mais vous allez vous calmer oui ?! Arrêtez donc de gueuler ! Votre voix stridente porte énormément et me détruit les tympans ! Même le cri du plus emmerdant des chimpanzés du zoo de Kuzko est plus agréable que le vôtre ! Ne connaissez-vous pas le savoir-vivre ? Espèce de cinglée sortie de l'asile ! »

C'était Bambi.

Vous deviez certainement vous en douter.

Pega s'est mis à aboyer suite aux paroles de l'humaine. Évidemment : cela l'a réveillé. Pauvre toutou.

« - Oh. Mais, je peux aussi vous dire si vous retrouverez votre apparence originelle un jour contre une quarantaine de-

- Mais taisez-vous donc ! Se plaint Bambi en se bouchant les oreilles.

- Je veux une solution, madame ! Non pas une putain de vision du futur ! Continué-je. »

La ''voyante'' joint ses lèvres entres-elles. Plus aucun son ne sort de son gosier. Perdant son regard dans le vide, elle se lève. Calmement, elle inspire. Elle croise ses bras sur sa poitrine.

« - Vingt-six minutes. Souffle-t-elle, agacée. »

Bambi et moi nous dévisageons, perdues. Je crois que l'incompréhension se lit sur nos visages. Que baratine encore cette vieille folle ? Nous reportons nos regards sur la femme ronde postée droite devant nous. Pega s'assoit.

« - Vingt-six putains de minutes que vous me faites chier. Et vingt-six minutes perdues de ma vie. Alors vous allez me rembourser ces vingt-six minutes par vingt-six réales brésiliens. Et ensuite vous partirez. Loin. »

Cette femme reste calme. Du moins, elle veut en avoir l'air. Cela contraste avec son attitude précédente.

« - Non mais je rêve ! C'est vous qui avez posté une annonce sur le web présentant vos pouvoirs surnaturels, alors que nous avons fait deux heures de route afin de venir jusqu'ici finalement pour rien, vous vous en plaignez ! Écoutez bien vieille peau : oui, vous êtes vieille et oui, tout est de votre faute ! Alors oui, on va partir, et tout de suite !

- Payez-moi avant de partir sinon, j'appelle la police !

- Oh mon dieu, la police ! S'exclame faussement Bambi en prenant une voix aiguë exagérée. Croyez-vous vraiment que nous avons peur de la police ! »

Un mal de crâne me prend. Une migraine tenace. Je porte ma main à mon front. Il est chaud. Enfin, je crois.

« - J'ai vos noms. Affirme alors la folle.

- Oui, Pistache et Bambi. Mais je vous assure que cela ne va pas vous servir ! Ricane-t-elle. »

Étrangement, le paysage ondule. Je ne pense pas que ceci soit normal. Mais, est-ce grave ?! Vais-je ressentir une horrible douleur ? Oh non, pas la douleur. Je tangue. Pourtant, ce sont les eaux qui tanguent habituellement. Les deux autres humaines se crêpent toujours le chignon. Leurs piaillements bruyants ne cessent d'augmenter.

Je recule. Pega aboie. Pourquoi aboie-t-il ? Je ne cesse de reculer. Et je comprends la raison de l'avertissement de Pega : une marche. Une marche que je rate et qui provoque ma chute en arrière. Malheureusement, cette fois-ci, ma tête heurte le sol.

Une horrible, désagréable et tenace douleur envahit mon crâne. Des vibrations fatiguent mes yeux se fermant petit à petit. « Mon parquet ! » est la seule chose que j'entends avant de perdre connaissance.

U N    E M O J I    P O U R    D E C R I R E    C E     S E G M E N T    ?

Cette entrevue ? Pistache est-elle morte ?

J'ai 99 vues ! C'est presque 100 ! Oui oui je sais ma remarque est très utile !°°" Ma popularité augmente, héhéhé... Lentement, mais sûrement... Enfin j'espère ! Je me demande si j'ai un(e) lecteur/rice régulier(e).. ?

Posté le 10/01/18

M E R C I     D E     V O T R E    L E C T U R E    E T    A    B I E N T O T    !

Agréable Mauvais SortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant