cinq.

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Leurs regards ont adoptés un air coléreux, même si les discrets sourires venant de s'immiscer sur leurs lèvres trahissent leurs véritables sentiments.

Grillés.

Je leurs souris à mon tour, dévoilant au passage toutes mes dents. Gardant un air effronté, je m'approche nonchalamment de leur table en bois.

Les humains n'ont pas quittés leurs expressions faciales.

De mes bras, j'enroule l'un des pieds de la table. M'aidant de mes jambes, je grimpe jusqu'en haut de même-pied. Grâce à ma force légendaire, j'atteins la surface carrée de la table. Je m'y place au centre, m'installe en tailleur et attends.

« - C'est à cette heure-ci que tu rentres, jeune fille ?! Lâche enfin le gars le moins musclé.

- Et bien, il semblerait qu'effectivement j'ai survécu un petit quart d'heure en dehors de cette maison. Répondis-je d'un air fier.

- Mais quel exploit ! S'étonne faussement Rudy. »

Un silence s'installe tranquillement entre nous. Nous nous dévisageons à tour de rôle.

« - Je savais que tu allais revenir. Affirme le muscle sur pattes.

- C'était si évident ?

- Tu n'aurais pas pu ignorer ce pauvre et innocent fil ne passant pas dans son aiguille. Déclare-t-il. »

Un éclat de rire me prend de court. Je le laisse s'échapper de mon gosier.

Sans en demander la permission, je me saisis du fil et de l'aiguille jonchant honteusement dans un coin de la table. J'évalue la situation : fil rebelle et aiguille vierge. Cette opération ne sera pas de tout repos. Lentement, j'approche le fil de l'aiguille.

Mais il est allé trop à gauche. Je supprime cet écart et continue ma tâche. Minutieusement, le fil pénètre l'aiguille. Je l'insère d'une bonne dizaine de centimètre et montre mon œuvre aux messieurs. Bouche bée.

Et oui, ça a des avantages d'être de petite taille !

Je repose délicatement mon accomplissement sur le bois de la table et me tourne vers les humains.

« - Quel âge as-tu ? Me demande curieusement le sans nom.

- J'ai cent six ans. Affirmai-je fièrement.

- Tu m'étonnes que tu y sois arrivé ! Tu as bénéficié de plus de cent ans pour t'entraîner ! Se plaint Rudy. Mao et moi n'en avons eu que vingt-six ! »

Vingt-six ?! Mais ils ont l'air d'en avoir cent-seize au moins ! Et bah...

« - Il faut que je teste quelque chose... Murmure silencieusement le fameux Mao. »

Cette phrase m'inquiète... Je le vois se lever en reculant bruyamment sa chaise, bousillant mes tympans. Rudy le dévisage avec surprise. Peut-être sait-il ce que le sans monture compte faire ?

Étrangement, ils reculent. Le plus petit étend lentement son bras en ma direction. Je le détail, incrédule. Il me regarde dans les yeux. Son regard semble déjà regretter ce qu'il s'apprête à faire, comme s'il n'avait aucune confiance en lui.

Lentement, il ouvre sa poigne en débitant des mots incompréhensibles à la chaîne. L'autre Rudy agrippe soudainement ce bras en le suppliant de ne rien faire, sans omettre quelques insultes. Une éblouissante lumière verdâtre jaillit de cette main et vient m'envelopper.

Cette lumière m'éblouit, et pourtant, je ne peux fermer les yeux. Comme si une force m'y empêchait. C'est quand je sentis mes os se briser douloureusement lentement tandis qu'un marteau-piqueur imaginaire me tailladait le crâne que je sombrai dans le monde des rêves.

U N   E M O J I   P O U R   D E C R I  R E   C E   S E G M E N T ?

Que pensez-vous du comportement des deux frères ? D'après vous, que fait Mao à Pistache ?

Second chapitre court, sorry !

Posté le 22/11/17

M E R C I   D E   V O T R E   L E C T U R E   E T   A   B I E N T O T !

Agréable Mauvais SortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant