Human But Not Alone - Brett Talbot [𝖳.1 FINI]

BONUS #2 : "𝙿𝚘𝚒𝚗𝚝 𝚍𝚎 𝚟𝚞𝚎 𝚍𝚎 𝙵𝚎́𝚕𝚒𝚡"

BONUS #2 : “𝙿𝚘𝚒𝚗𝚝 𝚍𝚎 𝚟𝚞𝚎 𝚍𝚎 𝙵𝚎́𝚕𝚒𝚡”

« Tu n'es qu'un incapable ! Transformer une fille incompétente en Trybride, as-tu la moindre idée de ce que tu as enclenché ?! »

Je détourne le regard, agacé. Ma mère me hurle dessus depuis plus de deux heures, elle a même envoyé vasler une chaise sous le coup de la colère. Elle a toujours été une génitrice indigne, je ne suis pas étonné qu'elle soit en colère. Elle n'a jamais eu le moindre problème pour me critiquer, mais au niveau des compliments le moindre bon acte de ma part lui reste en travers de la gorge. C'est entièrement de sa faute si je suis devenu un vampire Malfaisant.

J'ai été élevé par les domestiques qui rôdent un peu partout dans le manoir familial. Mes parents sont scandaleusement riches et puissants, mais cela ne les aide pas pour autant à être généreux ou aimables. Mon père est un affreux businessman qui n'est presque jamais présent, et ma mère profite de ses pouvoirs d'hypnotiseuse pour soutirer de l'argent aux plus stupides. Elle se fiche de leur pauvreté après ça, tout ce qui l'intéresse c'est de pouvoir se payer une nouvelle paire de chaussures à trois-cents dollars. La capacité d'hypnotiser des gens lui vient de son statut de vampire Dominante. Elle est au plus bas de l'échelle, ce qui lui interdit de diriger officiellement le peuple des vampires, mais ça ne l'empêche pas de gagner des sommes astronomiques d'argent à ne rien faire. C'est comme ça, on n'y peut rien.

J'ai souvent essayé de me rebeller, de rester bon et d'aider les autres comme je le faisais lorsque j'étais môme, mais il semblerait que les gènes familiales ne trompent pas : je suis devenu Malfaisant, comme tout ce qui constitue mon quotidien depuis que je suis né. La nourrice qui s'occupait de moi a tenté de toutes ses forces de m'aider, de m'apporter le minimum d'amour dont j'avais besoin, mais cela ne lui a valu que d'être tuée par ma grand-mère lors d'une réunion de famille. J'ai pleuré ce jour-là. C'était la seule personne que j'affectionnais, et elle s'était faite égorgée d'un seul coup de dents. Ce fût la dernière fois que je montrais mes émotions aux autres. Le soir-même mon collier était devenu noir. Quitte à rendre la vie dure aux autres, autant le faire à fond.

J'appuie mon front contre ma main, exaspéré. Je peux sentir le regard de mon père sur ma nuque, mais je m'en fiche. Il n'a jamais été là et ne le sera jamais, surtout pas si il s'agit de se préoccuper de mes conneries.

« Je me demande comment j'ai fais pour mettre au monde un idiot pareil ! Tu es une atrocité de ce monde Félix. Tu m'entends ? »

Je lui lance un regard noir de rage.

« Oui je t'entends bon sang ! Tu me hurles dessus comme une folle depuis tout à l'heure, je crois que j'ai compris le principe de la conversation : je suis un imbécile et tu aurais mieux fait de te protéger le jour où toi et père m'avez conçu ! Pas la peine de te répéter, je n'ai pas encore les oreilles bouchées ! »

Sa main atterrit sur ma joue, me faisant tourner la tête sous la force du coup. La conne, elle m'a giflé. Ça ne devrait plus me surprendre, certes, mais on n'en a jamais assez avec elle avant d'être enfin lassé.

« Bâtard ! » me crie-t-elle à la figure. « Tu mériterais de crever sous un pont ! »

« Bah vas-y, qu'est-ce que tu attends ? »

Ça y est, elle ne trouve rien à redire. Il était temps. Je fourre mes mains dans mes poches et me dirige sans un mot vers ma chambre au premier étage. La garce, je pourrais la tuer d'un claquement de doigts si l'envie m'en prenait. Je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi je ne l'ai pas encore fait. Probablement parce que l'héritage sera plus grand si j'attends mes dix-huit ans. Oui, ça doit être ça. Je n'aurai pas de pitié pour elle le jour où elle mourra, ce sera bien fait pour elle et ses sales petites manies de riche écervelée.