CHAPITRE 6

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- Aller viens avec moi, suppliait mon amie. Tu vas bien t'amuser !
- Non non non et non !
- Xena...
- Je ne veux pas participer à un truc avec les populaires !
- Mais c'est le bal de promo, y'aura plein de monde, y'aura même tout le monde. Il suffit que tu les évites !

Je me décidais enfin à lui ouvrir la porte de ma chambre. Elle s'engouffra dedans, me tendant une blouse de pressing. Je la posais sur le lit et tira sur la fermeture éclair pour voir ce qu'elle renfermait. Je sortis une magnifique robe grise en dentelle. J'écarquillais les yeux et dévisageais mon amie. Elle avait dû coûter une fortune.

- Bon faut que j'y aille, moi aussi je dois me changer pour plaire à Max !
- Tu sors avec le meilleur pote d'Alexander ?!
- Oui, pouffa-t-elle, mais si tu sortais un peu de ta bulle tu saurais que ça fait déjà longtemps.

Puis elle parti en rigolant. Je restais abasourdie par la nouvelle. Je regardais la robe. Pas question que je l'enfile ! En plus elle était transparente. Puis je remarquais que le gris portait plutôt sur le mauve. Elle était vraiment magnifique ! Bon tant pis, j'irais à ce bal, il me suffirait d'éviter Alexander comme je le faisais depuis les deux derniers mois.

*

La lumière était tamisée et bleue. Peut-être ne serait-ce pas si compliqué d'éviter les gens à cette fête. La piste de danse était déjà remplie de monde. La nuit était tombée et on entendait que la musique électro du DJ invité pour l'occasion. Puis ce fut le tour de l'élection du Roi et de la Reine de promo. Avec un suspense "insoutenable" Alexander et Silver (sa nouvelle copine qu'il avait choisi pour représenter le couple parfait au bal) furent élus. On eu le droit au baiser langoureux qui me fit détester ce moment de tout mon être.

Puis la danse reprit. Moi j'étais assise sur un haut tabouret près du bar et je buvais un énième soda. Je préférais observer les gens plutôt que de me retrouver au milieu de la foule. Pourtant plusieurs garçons m'avaient demandé pour que je les rejoigne, mais non. Je ne voulais pas. Je n'avais les yeux rivés que sur une seule personne. Il avait arrêté de me maltraité au lycée ce qui me faisait encore plus souffrir parce qu'il se contentait de faire comme s'il ne me connaissait pas. Il était temps que je parte. Je ne voulait plus m'ennuyer. Je marchais sur les pavés en béton de la rue quand je trébuchais sur une canette de bière. Et vu que je n'étais pas encore très douée avec des hauts talons je tombais en arrière. Deux bras solides me rattrapèrent au niveau des épaules et m'aidèrent à me redresser. Je connaissais ce parfum. Je me débattus comme je peux et fi face à Alexander.

- Vas voir ailleurs, intonais-je avec force.
- De rien ça m'a fait plaisir de te sauver la vie, dit-il avec sarcasme.

Je lui tournais le dos et enleva mes chaussures. J'étais pieds nus sur le sol et je tenais la paire dans une de mes main. Je marchais beaucoup plus vite comme ça.

- Ça fait pitié là Xena.
- Rien à faire !
- Tu veux que je te ramène ?
- Je préfère me faire bouffer par un loup plutôt que de remonter dans ta bagnole !

La suite je ne m'en rappelle pas très bien. En tout cas, je me retrouvais bien assise sur le siège passager de son cabriolet. Le silence était lourd alors que nous roulions vers chez moi. Pas question que je parle à cet être détestable ! Je me collais à la portière, et il le remarqua.

- Tu n'exagères pas un peu là ? S'enquit-il.
- Non.
- Si.
- Laisse moi tranquille.

Il pila d'un coup sur la bande d'arrêt d'urgence et je dus me rattraper sur le tableau de bord pour ne pas me cogner la tête. Il détacha nos deux ceintures et me regarda. Moi j'avais la tête tournée vers la forêt. Vers le seul endroit où je ne pouvais pas l'apercevoir au coin de mes yeux. Il posa sa main sur mon siège et je finis par le regarder. Il me sourit et je restais de marbre.

- Je ne sais pas à combien de filles tu as fait ton petit rôle dans la voiture, mais je ne marcherais pas une seconde fois !
- On pari ?

Je le poussais de l'autre côté de la voiture et il rigola. Je croisais les bras devant moi et fis une tête pas commode du tout. Puis j'entendis un son guttural provenir de la forêt. Il me glaça le sang alors que je ne savais même pas quelle bête pouvait pousser ce genre de cri. J'entendis Alexander pester à côté de moi.

- C'est pas vrai... Pourquoi ce soir ?!
- De quoi tu parles ?
- De ma famille, je viens de recevoir un appel et mon père à besoin de moi.
- Oh... répondis-je discrètement.
- Tu sais ce que c'était ce hurlement ? Lança-t-il de ses yeux ténébreux.
- Euh non...
- Des loups-garous !

Puis il rigola, content de sa blague et je lui donnais une tape sur l'épaule pour lui montrer que ce n'était pas drôle. Il démarra le contact et nous recommençâmes à rouler. Les cris se firent de plus en plus bestiaux et puissants. Nous longions toujours la forêt quand quelque chose sauta sur le pare-choc, arrêtant la voiture instantanément. J'hurlais aussi fort que je pouvais quand je croisais le regard de la bête. C'était un énorme loup, qui devait faire le double en taille d'un loup de race commune. Alexander sorti de la voiture en pestant sans crainte contre la bête.

- Sérieux Matthew t'es pas obligé de me bousiller la voiture à chaque fois !

Matthew ?! Comment connaissait-il son nom ? J'écarquillais les yeux et continuais de hurler. Quand la bête se mit à parler, je faillis tomber dans les pommes. Sa voix était caverneuse et animale.

- Tu ne peux pas demander à ta copine de la boucler, elle me casse les oreilles !

Je me tus sur le coup. Spectatrice de toute cette scène irréaliste. L'idée que quelqu'un m'avait drogué me passa par la tête. Mais non, c'était impossible. Mais je ne pouvais pas croire à ce qui était devant moi.

- Papa te demande immédiatement Alex.
- Il ne pouvait pas attendre que je la raccompagne ?!
- Tu sais comment il est les soirs de pleines lunes...

Puis Alexander et le loup se tournèrent vers moi.

- Xena ? Demanda Alexander.
- Mmmm...
- Tu me promets de ne pas paniquer ?
- Mmmm...

Il fit un signe de tête à la bête qui se transforma en un garçon de quatorze ans à peine. Je coupais ma respiration alors que le jeune monta à l'arrière de la voiture. Je ne parlai pas. Que pouvais-je dire ? Les loups-garous existaient vraiment !

VULNERABILITEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant