CHAPITRE 34

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Je commençais à m'impatienter alors que j'attendais devant la porte des vestiaires. Les garçons sortaient les uns après les autres, sauf Sean. Alexander passa devant moi sans un regard et je n'eus même pas le temps de lui demander si ça allait. Je comptais chaque sortie pour savoir combien il restait de gars à l'intérieur. Je savais qu'ils étaient 38.
14,15... 29,30,31... 37.

- Eh Taylor ! Tu sais où est Sean ?
- Je crois qu'il essai de se calmer comme il peut... Vas-y tu peux rentrer, il est tout seul.
- Merci, dis-je en souriant.

Taylor me fit un petit signe de tête et parti. Je posais ma main sur la clenche de la porte et pris ma respiration. C'est parti.
Entre les mélanges de transpiration, de shampoings et de parfums, le vestiaires des garçons inspiraient le capharnaüm. Je cherchais Sean partout et fini par le trouver au fond près des douches. Il plongea son regard d'or dans mes yeux et je vis qu'il rétracta ses griffes. Je continuais de m'approcher et ses yeux revinrent à couleur humaine. Il enleva son maillot rouge et le jeta sur le côté, tout en continuant de me regarder. J'esquissais un vague sourire, je voulais juste me rassurer et voir s'il allait bien. Il me serra contre lui et je passais mon pouce sur sa lèvre, déjà cicatrisée. Puis j'enfouis ma tête dans son torse. Je respirais doucement et il déposa un baiser dans mes cheveux.

- Ça va Xena ? S'enquit-il.
- J'ai eu peur...
- Tout va bien...

Il passa une de ses mains dans ma nuque et m'embrassa délicatement. J'avais juste besoin de ça. Juste besoin qu'il me rassure. Je sentais sa peau sous mes doigts et je parcouru tout son bras de ma main. J'avais besoin de le toucher, de l'entendre, de le sentir.

- Heureusement que les autres joueurs vous ont séparé...
- C'est clair, sinon Alexander aurait eu besoin de plusieurs jours pour cicatriser ! Rigola-t-il.

Je geignis pour toute réponse. Je ne voulais même pas imaginer ce que ça aurait pu donner. Je me mis à grelotter, j'avais froid et je n'arrivais pas à me réguler. Je me collais un peu plus à Sean, mais même malgré ça, je tremblais toujours autant. Il me fit asseoir sur un banc et disparu dans les douches. Il semblait sérieusement s'inquiéter. Une vapeur chaude parvint jusqu'à moi et il me dit de venir. Puis il me plaça sous le jet brûlant, ce qui me procurait le plus grand bien. Mes cheveux se plaquèrent sur mon crâne et Sean m'observa à bonne distance. Je lui fis signe de se rapprocher et je passais mes bras autour de son cou. Nous commençâmes à nous embrasser avec fougue quand il entendit la porte du vestiaire s'ouvrir. Il me fit signe de rester muette.

- McCallister c'est toi ? Haussa une voix de l'autre côté de la pièce.
- Oui coach !
- Je peux savoir pourquoi tu n'es pas avec les autres mioches qui te servent de coéquipiers ?!
- J'essaie de reprendre mes esprits, je n'en ai pas pour longtemps.

Puis la porte se ferma et il me chuchota qu'on avait eu chaud. Je ne pus m'empêcher de rire. Il me souleva et me plaqua contre le mur. Il risquait d'être un peu en retard au briefing organisé par son coach. Et j'y étais un peu pour quelque chose.

*

- Monsieur le numéro 14 nous fait enfin l'honneur d'être parmi nous, commenta sarcastiquement le coach quand Sean les rejoignit.
- Excusez-moi, j'ai été retenu, dit Sean avec le sourire.

*

J'essayais de m'essuyer les cheveux comme je le pouvais. Si quelqu'un devinait que j'étais rentrée dans les vestiaires, Sean allait avoir des problèmes.
Je finis quand même par sortir et récupérais mon sac dans le couloir. Je sortis mon téléphone. 20h12. La nuit était tombée et je ne savais pas combien de temps allait durer la petite réunion de fin d'entraînement. Je m'assis sur un gros rocher à l'extérieur du lycée et regardait l'horizon dans la pénombre. Je n'avais plus qu'à attendre que l'équipe ait fini, pour pouvoir rentrer à la maison. Je regardais autour de moi quand j'entendis un bruit de broussailles plus loin. Je me levais et me dirigeais vers le point. Mais la seule chose que je vis, ce fut une paire d'yeux rouges vifs me fixer avec insistance. Je marchais à reculon et la bête sortie des arbustes. La peur commençait à prendre part en moi... qu'est-ce qui allait m'arriver ?!

VULNERABILITEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant