Les rayons du soleil illuminaient la pièce, me réveillant. J'étais recouverte d'une vieille couverture poussiéreuse et je plissais légèrement les yeux pour m'habituer au jour. Je laissais tomber ma tête lourdement sur l'accoudoir du canapé en gémissant. J'avais une forte migraine. Je me mis à trembler de froid en enfilant mes vêtements. Inconsciemment je me mis à chercher Sean du regard, sans le trouver. Je sortis sur le perron et observais l'horizon avec l'espoir de le voir quelque part. Je soupirais puis rentrais. Je sursautais quand je vis Sean se tenir juste devant moi.
- Bien dormi ? S'enquit-il en me déposant un baiser dans les cheveux.
- Mmmm et toi ?
- Mmmm aussi, répondit-il en souriant. Je crois que je vais changer de canapé, il a trop vécu celui-là.Il s'installa devant un plan de travail et farfouilla dans un placard (que je supposais être d'une cuisine) puis ouvrit une mallette de premier secours. Il déposa un aspirine au fond d'un verre et le rempli d'eau avant de me le tendre. Je le pris avec plaisir et le bu d'une traite.
- Comment tu sais que je n'étais pas bien ?
- Je te connais Nana, dit-il en continuant de s'affairer à faire je ne sais quoi. Tu as toujours mal au crâne après une nuit agitée.Je restais muette. Oui il me connaissait aussi bien qu'il l'affirmait. Je me mis à regarder la maison dans son ensemble. Elle était sur le point de s'effondrer. Mais je ne pus m'empêcher de sourire. Si j'avais pensé qu'un jour je reviendrais dans cette cabane...
Plusieurs sacs de courses étaient disposés par terre. Par curiosité je regardais dedans et piquais une pomme. Je croquais à pleines dents, heureuse de pouvoir faire cesser cette impression de faim. Sean me dévisagea et rigola.- Tu vas vraiment t'installer ici ?
- Oui, même si mes parents ne me feront rien parce que je n'ai tué personne, je ne fais plus parti de la famille. Et avec le frère et la soeur que j'ai, plus je suis loin, mieux je me porte.
- Un bon coup de peinture ne serait pas de trop alors...Sean sorti enfin la tête du placard en soutenant un pot de peinture à chaque bras, comme s'il avait devancé mes propos. Et il en était plutôt fier. Je lui souris et saisis un pinceau avant de marcher vers le centre de la pièce. Je me mis à pousser le canapé vers la porte avec quelque peu de difficulté.
- Tu fais quoi là ? Demanda Sean perplexe. Pour le moment j'en ai encore besoin !
- Ah oui et pour faire quoi ?
- Nan nan, tu ne m'auras pas Xena, pas ce petit regard...Puis il marqua une pause, comme s'il voulait venir me rejoindre. Il hésitait. Je fis une petite bouille innocente pour essayer de le décider.
- Je dois peindre, dit-il finalement en détournant le regard et en souriant. Et je vais peindre.
Il trempa le pinceau dans le pot et commença à l'angle du fond. Je n'avais plus qu'à travailler moi aussi. Je soupirais légèrement. Pas trop pour ne pas montrer que je ne voulais absolument pas l'aider, mais assez pour qu'il comprenne que j'étais frustrée.
Finalement le temps passa plutôt vite à peindre ce mur en blanc, et je dois avouer que le résultat était plutôt appréciable. Sean était accroupi pour se concentrer sur la peinture des plaintes. Je l'éclaboussais un peu et il me regarda en souriant avant de faire la même chose. Il se redressa et s'approcha, m'attirant vers lui. Il essuya mon nez recouvert de peinture et me souleva de quelques centimètres du sol. Avec ses trente centimètres de plus que moi, monsieur pouvait se le permettre et il en jouait assez facilement. Il m'embrassa délicatement et se remit au travail.- Tu ne vas même pas dire à tes parents que tu as survécu ? Ils sont tellement peinés...
- Ils le savent certainement déjà, et puis, mieux vaut que je ne m'aventure pas trop tant que je ne contrôle pas ma transformation.
- Et pour le lycée ?
- Il semblerait qu'un de leurs élèves soit mort.
- Tu sais j'ai regardé sur le calendrier ce soir c'est...
- La pleine lune, me coupa-t-il, je sais.
- Comment tu vas faire Sean ? C'est ta première transformation, elle va être douloureuse...Il se leva et posa le pinceau sur le rebord du pot de peinture avant de partir vers les sacs de courses. Je le suivis et il souleva l'un des paquets avant de le déposer sur la table. Il en sorti des menottes, des chaînes et d'autres instruments dont je ne comprenais même pas l'utilité. Il plongea son regard dans le mien et je compris ce qu'il avait en tête. J'allais devoir le ligoter pour qu'il puisse contrôler son être le plus profond.
Un loup garou ne se transforme en véritable loup, que pour se défendre et prendre la fuite. Dans les cas où il aurait besoin (ou envie d'ailleurs, point non négligeable) d'attaquer quelque chose ou quelqu'un, il devenait cet être hybride, mi-homme, mi-bête. Et ce soir, c'est ce qu'allait devenir Sean. Et j'allais devoir l'aider à se contrôler. Parce que les soirs de pleine lune, un loup garou ne maîtrisant pas encore totalement sa transformation, devenait un prédateur assoiffé de sang. Et j'étais en première ligne.
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VULNERABILITE
WerewolfLe lycée est une institution qui favorise la dictature. Les "populaires" dominent tous les autres. Et méprisent les gens qui ne rentrent pas dans leurs critères. Les gens comme moi. Je fais partie de la mauvaise élite : les geek (les ringards quoi...