J'étais assise à l'une des tables du fond, regardant Sean en face de moi. Nous attendions que nos cafés refroidissent pour pouvoir les boire. Je réfléchissais aux questions que je pourrais lui poser. J'étais tellement curieuse que je voulais tout savoir.
- Pourquoi vous ne les avez pas tué la nuit dernière ?
- On ne tue un loup garou que s'il s'est attaqué à un humain, c'est la justice, dit-il à voix basse.
- Mais rien de vous dit que les loups garous sont des êtres dangereux, soulignais-je.Il passa sa main dans ses cheveux en pagaille et sorti un énorme livre manuscrit vieux de plusieurs siècles de son sac. Il le posa sur la table et le poussa pour que je puisses le regarder. Je touchais la couverture du bout de mes doigts, ayant peur d'abîmer l'ouvrage.
- Qu'est-ce qu'il contient ? Demandais-je sur un air curieux.
- Toutes les preuves de l'existence des loups garous et tous les dommages qu'ils ont causé aux hommes.Je finis par l'ouvrir et m'arrêtais sur une page qui indiquait comme titre : Loup Blanc. Je ne connaissais pas cette histoire. Je regardais Sean de façon interrogative.
- Vas-y lis.
Je me plongeais dans les notes, lisant à voix demi-haute pour que mon ami sache où j'en étais. Cette histoire m'était inconnue, malgré toutes les recherches que j'avais pu faire sur le sujet. J'en tremblais tellement j'étais impatiente de tout découvrir.
L'histoire que je vais vous raconter remonte à la nuit des temps. A cette époque, la terre était recouverte de vastes forêts sans fin, certaines étaient inextricables et les voyageurs égarés retrouvaient rarement leur chemin. En ces temps là, les loups vivaient nombreux, ils formaient des clans très hiérarchisés, intelligents, forts et courageux, ils n'avaient d'autres ennemis que les hommes. Les hommes quant à eux nourrissaient une haine profonde envers les loups et lorsqu'ils se trouvaient face à face, il était rare que tous deux survivent à cette rencontre. A peine l'enfant des hommes marchait, qu'il avait appris à haïr le loup.
Chaque décennie écoulée, les loups, uniquement les chefs de clan et quelques élus entreprenaient le grand voyage. De toutes les régions du Nord de l'hémisphère, ils convergeaient en un même lieu,
une vaste clairière au centre d'une forêt profonde et noire, quelque part dans un pays que l'on appellera plus tard la France. Certains venaient de très loin, c'était le grand rassemblement au cours duquel les loups mâles et femelles encore solitaires allaient sceller une nouvelle alliance, ils venaient là trouver le compagnon d'une vie. Les chefs partageaient leur savoir et les jeunes bâtissaient leur descendance.
Cette année là, Loup blanc, chef de clan encore solitaire venait pour y trouver une compagne, chemin faisant il pensait au lourd secret qui était le sien.Quelques mois plus tôt, au cours d'une chasse, il avait découvert une jeune femme évanouie dans la neige fraîche. Il s'était approché d'elle doucement, avec méfiance comme on lui avait toujours appris, de longues minutes s'étaient écoulées ainsi, quand soudainement la jeune femme bougea, elle entrouvrit les yeux et loin d'être terrifiée par la vue du loup, elle lui sourit. Elle tendit une main et caressa la fourrure de l'animal, celui-ci accueillit cette marque d'affection d'abord avec surprise puis bientôt avec plaisir. Sans savoir qu'il pouvait la comprendre (puisqu'il n'était pas entièrement loup, comme tous ses congénères), elle lui expliqua sa peur lorsqu'elle s'était vue égarée dans la forêt, en entendant du bruit, elle s'était mise à courir sans voir une grosse branche qui barrait le chemin, elle avait trébuché lourdement et s'était évanouie.Tout en lui parlant elle n'avait cessé de le caresser. Elle le regarda droit dans les yeux et lui demanda de l'emmener jusqu'au village,
"seule dit-elle, je ne retrouverai jamais ma route."
Il s'exécuta, il la reconduisit jusqu'à l'entrée du village et longtemps il resta là, à la regarder partir, même lorsqu'il ne pouvait plus la voir. Il avait trouvé son âme-soeur. De retour dans la tanière du clan, il comprit qu'il ne serait plus jamais le même, jamais plus il ne verrait les hommes de la même manière. Il se prit même à revenir guetter l'entrée du village dans l'espoir de l'apercevoir.
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VULNERABILITE
WerewolfLe lycée est une institution qui favorise la dictature. Les "populaires" dominent tous les autres. Et méprisent les gens qui ne rentrent pas dans leurs critères. Les gens comme moi. Je fais partie de la mauvaise élite : les geek (les ringards quoi...