CHAPITRE 64

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Je faisais les cents pas devant la salle d'oraux. La fin de l'année était enfin arrivée et les examens avec. Deux mois s'étaient écoulés depuis l'attaque des Alphas et tout était revenu à la normale. Scott était encore dans le coma et ses parents savaient que jamais il ne se réveillerait, ce qui me permettait de garder Sean près de moi.

Je regardais ma montre une énième fois alors que j'attendais Alexander qui ne se pointait toujours pas. S'il séchait cet oral, je l'étriperais moi-même. Je le vis débouler en courant et traverser le couloir en fauchant tout le monde sur son passage sans s'excuser. Il était toujours égal à lui-même. Je lui souris et ne pus m'empêcher de grimacer en voyant les gens se relever et commencer à pester devant cet ahuri. Mais ils retinrent leurs mots quand ils comprirent qui les avait bousculé. Monsieur Alexander Hunt. Jamais l'un d'eux n'aurait osé lever la voix sur le capitaine chéri du lycée, et encore moins devant tout le monde un jour d'examen. Je nous revoyais au début de l'année nous insuter, nous ignorer et nous détester. Et maintenant voilà qu'il courait comme un dératé à travers tout le lycée pour venir me rejoindre et qu'il me souriait. Je le regardais de la tête aux pieds et n'osais pas faire de remarque. Mais franchement... Il ne ressemblait à rien ce matin. Je rigolais légèrement et il me fixa perplexe.

- Ne te moque pas, j'ai pas eu le temps ce matin... Matthew est venu me sortir du lit parce que mon réveil n'avait pas sonné...

- Comme par hasard, lançais-je de bonne humeur.

- Pfff, pour une fois que je ne me fichais pas d'arriver en retard...

- Arrête de te justifier, t'es là c'est le principal.

Je lui souris et commençais à la recoiffer correctement. Il plongea son regard dans le mien et je fis en sorte de ne pas trop le regarder. Je replaçais correctement sa veste de costume sur ses épaules et me mis à rentrer sa chemise blanche dans son jean de façon machinale. Je ne me rendais même pas compte de notre proximité. Il prit mes bras et fit une moue contrariée.

- Tu peux arrêter sérieux ?

- Arrêter quoi ? Demandais-je perplexe.

- De me rhabiller, j'ai pas besoin que quelqu'un le fasse à ma place. Et encore moins toi, surtout en public.

Je me rendis compte de mes gestes et me mis à rougir. J'étais vraiment un gros boulet. Il fini de rentrer sa chemise dans son pantalon et relassa ses baskets montantes. Je me réfugiais dans mes notes pour l'oral de façon à ne pas voir son visage et à cacher le mien de la honte apparente. Une femme sorti de la salle avec deux élèves dont une en pleurs. La femme d'une quarantaine d'année leva les yeux au ciel et regarda ensuite une liste.

- Mademoiselle Dane et Monsieur Hunt.

- J'espère que tu as bien appris ce que tu avais à dire sur le sujet, lançais-je à voix basse.

- Je pensais qu'on avait le droit aux notes dans la salle...

- Tu te fous de moi Alex ? Demandais-je stressée.

- Absolument, dit-il en rigolant et en passant son bras par-dessus mes épaules.

J'avais envie de le trucider. Mais j'avais encore besoin de lui pour notre exposé, ensuite je pourrais assouvir mes pulsions meurtrières à son égard.

*

- Oui donc comme essaie de vous le dire Xena, les loups-garous sont les êtres les plus puissants et les plus intelligents. Pour comparaison, les humains sont assez noeud-noeud.

Je regardais Alexander, puis le jury, et encore Alexander. Avait-il vraiment dit ce que je venais d'entendre ? Je cachais mon visage derrière mes mains et secouais la tête de droite à gauche avec incrédulité. Plus jamais je ne le prendrais comme bînome... même si techniquement je n'avais pas vraiment eu le choix. Il allait tout nous faire capoter.

- Evidemment leur intelligence n'est que rhétorique. Ils n'en restent pas moins des animaux dictés par un instinct primitif, répliquais-je. S'ils existaient vraiment, chose que nous savons tous fausse, ils seraient les plus intelligents des bêtes, mais les humains n'en resteraient bien sûr que plus supérieurs.

*

- Je vais te faire la peau Alex ! Lançais-je à voix basse alors que nous sortions de la salle d'examen.

- Eh ! J'ai rien dit de faux et tu le sais très bien.

- Oui mais pas elle ! Si j'ai une mauvaise note à cause de toi je te défonce tu m'entends ?

Pour toute réponse il se mit rire. Je savais qu'il se croyait plus puissant que moi, chose qui était sûrement véridique, mais il avait besoin de comprendre la leçon. Je lui donnais une petite tape sur l'épaule et il fit mine de souffrir à mon contact. Le couloir était vide, la plupart des élèves étaient en plein examen et ceux qui avaient terminé étaient sûrement rentrés chez eux ou partis boire un verre pour fêter la fin de l'année en beauté. Je lui mis une pichenette dans le cou et il se retourna, s'avançant vers moi. Je me mis à rire et à reculer. Il me saisit les poignets et me fit tomber les fesses sur le sol. Il me sourit et m'aida à me relever. Je lui donnais un petit coup de pied et lui tirais la langue tout en continuant de reculer.

Mais mon dos rencontra un mur froid. Il continuait de s'avancer vers moi et mon visage changea d'expression. J'avais peur de ce qu'il allait arriver. Je voulus m'éclipser quand il arriva à mon niveau mais c'était trop tard. Il prit chacun de mes poignets dans ses mains et les plaqua également contre le mur. Ma respiration se fit de plus en plus rapide à mesure qu'il se rapprochait de moi. Puis il lâcha un de mes bras et parcouru mon visage avec sa paume de main. Il était délicat et je me surpris à fermer les yeux. Ses mains atterrient dans mon cou, s'entremêlant avec certaines de mes mèches de cheveux. Je sentis son souffle chaud et rassurant contre ma joue. Mes mains pendaient dans le vide parce ue je ne savais pas où les mettre. L'extrémité de ses lèvres touchait ma bouche au moment où je détournais le visage. Je posais finalement mes mains sur ses avant-bras et il resta quelques instants à m'observer. Je le poussais légèrement de manière à lui faire comprendre que je ne voulais pas de tout ça. Il me lâcha et je pus m'échapper sans un mot. Alors que je partais le long du couloir je l'entendis poser sa tête et ses bras contre le mur en soupirant.

C'est à ce moment que je compris qu'il n'aimerait que moi, rien que moi, jusqu'à la fin de sa vie. Que même le temps qui s'écoulait ne l'en empêcherait pas. Et que j'avais toujours autant de mal à lui résister.


VULNERABILITEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant