CHAPITRE 78

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- Sean ! Hurlais-je quand il me jeta contre un mur en brique au milieu d'une clairière.

J'eus l'impression que mon dos se brisait en des centaines de petits éclats... Il s'approcha de moi comme si je n'étais qu'une parfaite inconnue. j'avais envie de pleurer mais franchement... Je souffrais tellement que je n'en avais pas la force... Il m'attrapa les poignets et les fixa à des chaines qui s'enfonçaient dans le mur. Mon dos me picotait de plus en plus, comme si quelque chose cherchait à transpercer ma peau. Comme si mon squelette se révoltait contre moi. Je continuais de saigner mais personne ne faisait attention à ma santé.

Tout d'un coup, mes yeux s'illuminèrent, comme les phares d'une voiture en pleine nuit. La lune était à son zénith et les étoiles semblaient danser, telles des lumières dans les ténèbres. Mon squelette sorti de ma peau, dévoilant l'ossature pour de majestueuses ailes. Les trois Bétas m'observaient, consternés par ma métamorphose. Je dépliais mes ailes en les étirant au dessus de moi et un son strident sorti de ma bouche, semblable au cri d'alarme d'un aigle. Mes yeux tournèrent au noir. Jack avait raison, j'étais un corbeau. Mon plumage noir brillait à la lumière de l'astre de la nuit, révélant des nuances bleutées au bout de chaque plumes. Mais j'étais incapable de briser les chaines qui me retenaient prisonnière. Mes chaussures furent transpercées par mes serres. Une odeur boisée me parcourue, ma nouvelle odeur. Je sentais l'animal sauvage ne pouvant être apprivoisée. La peine était ancrée en moi et je ne voulais que pleurer. J'avais beau tirer sur mes liens, rien ne se passait. Je poussais un nouveau cri d'oiseau et commençais à faire battre mes ailes. Je ne réussis qu'à me faire décoller de quelques centimètres avant de retoucher la terre, indignée. Je n'étais qu'un oisillon ne sachant pas encore voler. Mes ailes ne me servaient encore à rien... Je les repliais dans mon dos et fixais mes kidnapeurs. Ils se regardaient, ne sachant que faire sans leur Alpha.

- Sean, commençais-je doucement.

Il s'approcha de moi furtivement et m'attrapa à la gorge avant de me plaquer contre le mur. La panique m'envahit. Je repensais à tous les moments qui avaient été les nôtres, tout ce que nous avions vécu et je ne comprenais pas comment Scott avait pu lui enlever tout ça. C'était... sadique... La panique m'envahit et je plongeais mon regard dans le sien, je ne savais pas quoi fixer parce qu'il n'avait pas de pupille. Moi non plus d'ailleurs. Mon oeil entier était ma pupille, ce qui me permettait d'être toujours sur mes gardes avec une vision à 180 degrés.

- Comment tu connais mon nom ?! Vociféra-t-il à quelques centimètres de ma tête.

Je ne réussi pas à lui répondre. La seule chose que je pus faire c'était de relâcher mes larmes. Mes larmes remplacèrent les traînées de sang. Je posais mes serres sur ses griffes. J'aurais dû le protéger, tout était de ma faute. Si je l'avais empêché de se faire mordre, rien de tout ça ne se serait passé. Si je n'avais pas pris ce café avec lui, je ne serais pas retombée amoureuse de lui, on n'en serait pas là.

- Parle ! Je n'aurais aucun problème de conscience de t'écraser la trachée !

- Fais-le alors. J'en attends pas plus de ma journée, répondis-je du tac au tac.

Il me lâcha et je tombais à genoux devant lui. Pourquoi ne m'avait-il pas tué ? Peut-être se rappelait-il enfin de moi... Je relevais la tête vers lui et je fus apée par de la fureur. Elle pris possession de mon esprit et de mon corps. Je me mis à hurler à nouveau, avec ce cri capable de briser les tympans de n'importe qui. Sean se tint la tête jusqu'à ce que j'arrête et me décocha un crochet du droit qui me sonna légèrement. Je fus choquée par sa force de frappe à mon encontre. Sean je t'en suppli... Reprends-toi... Je t'aime... Je voulais espérer que l'on pourrait réussir à le sauver de cette malédiction. Je ne savais même pas ce qu'était devenu Scott. J'étais adossée contre le mur, les ailes dépliées pour soulager mon dos. Je devais mesurer au moins cinq mètres d'envergure une fois mes nouveaux membres dépliés. Je me mis à cracher du sang, après le coup que j'avais reçu. Sean se mit à faire les cents pas en attendant le retour de son Alpha. Avec un peu de chance, il ne rentrerait jamais. Peut-être que Maximilian avait réussi à l'anéantir. Ou pas... sinon Sean ne serait pas dans cet état là.

- J'ai reçu des ordres, commença-t-il, si je te tue ça sera mon tour quand Scott rentrera. Je dois te maintenir en vie.

- Il ne rentrera pas, affirmais-je sur un ton de défi.

- Ne dis pas ça ! Hurla Sean, il m'a dit de ne pas te tuer, pas de ne pas t'amocher autant que je le voulais.

Il me donna un violent coup de pied dans le ventre, pour me montrer qu'il ne rigolait pas. Je fus propulsée contre le mur et dû m'allonger sur les côtes pour ne pas froisser mes ailes. Ma respiration se coupa une fois sur le sol. Je n'arrivais pas à lui en vouloir, la rage qui était en moi il y a quelques instants avait disparu et j'étais incapable de la rechercher parce qu'elle n'existait plus dans mon coeur. Comment pouvais-je en vouloir à Sean ? Je n'avais plus qu'à mourir. Entendre que tout se finisse. Sean me fixait encore du coin des yeux alors que je m'étais redressée, assise contre le mur et que je me concentrais sur le sol poussiéreux quelque peu parsemé de brins d'herbe jaune et flétri. Sean s'assit près d'une table un peu plus loin et mon regard s'arrêta sur le pistolet posé sur la table. Une idée folle me traversa l'esprit. Une idée digne d'une dégénérée qui n'a plus rien à perdre.

VULNERABILITEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant