- Je suis vraiment désolée pour la dernière fois... dis-je d'une petite voix.
- Et tu as décidé de venir me déranger chez moi, alors que je suis sûrement occupé à faire des choses plus intéressantes que te parler, juste pour t'excuser d'un truc que tu n'as pas fait ?
- Oui c'est à-peu-près ça...Le garçon se trouvait sur le perron d'une vieille maison en bois vermoulue. Il fini quand même par me faire face. Je me sentais vraiment minuscule à côté de lui.
- Comment tu t'appelles ? Lançais-je pleine de courage.
- Mickey Mouse, répliqua-t-il avec sarcasme.Drôle, très drôle. Je levais mes yeux au ciel dans un mouvement d'exaspération et il sourit. Il se fichait littéralement de moi. Mais j'allais rentrer dans son jeu, juste pour lui montrer que je n'étais pas si naïve que ça.
- Eh bien, au plaisir M. Mouse.
Puis je pris le chemin pour rentrer chez moi. Je sentais encore son regard sur moi jusqu'à ce que je disparaisse de son champ de vision. Ça ne s'était pas si mal passé finalement.
Sean s'il te plaît... Ne me laisse pas.
Son T-shirt était maintenant complètement humide sous mes pleurs. Je devais être là depuis un bon moment déjà. Ses parents nous observaient depuis la vitre. Un médecin voulu entrer mais Maximilian l'en empêcha. Il voulait me laisser le temps dont j'aurais besoin pour faire mon deuil. Lena pleurait maintenant, dans les bras de sa fille. Erin semblait encore sous le choc, ce qui ne causa aucune larme chez elle.
Sean était complètement froid, sauf sa main, mais j'en déduis que c'était ma chaleur qui produisait cet effet. C'était bel et bien terminé.J'étais assise au fond du Starbuck, comme à mon habitude. De là je pouvais observer les gens, sans que eux ne me remarque. Ce matin là, je regardais mon capucino en faisant tourner ma cuillère dedans. J'entendis quelqu'un tirer la chaise en face de moi. Certainement parce qu'il manquait une chaise quelque part. Je ne relevais même pas les yeux. Puis j'entendis quelqu'un s'asseoir sur cette fameuse chaise. Finalement je redressais la tête et tombais nez à nez avec Mickey Mouse. Il me fit un grand sourire et posa son café maciato sur la table. Je restais silencieuse à le regarder dans les yeux. L'intensité de son regard m'envoûtait complètement, je ne pouvais pas m'en décrocher. Il bu sans un mot son café, alors que moi je le dévisageais. Nous restâmes longtemps comme ça.
- Ton café va être froid, dit-il tout simplement.
- J'ai pas vraiment soif...
- Bah pourquoi tu en as pris un alors ?
- Aucune idée, tu le veux ?Il s'empressa de le boire en quelques gorgées, là où moi j'aurais mis trente ans pour le finir.
- Tu n'es pas du matin ? Lança-t-il.
- Je ne suis pas à l'aise quand quelqu'un me regarde c'est tout.
- Oh...Puis il se cacha les yeux avec ses deux mains, laissant un trou entre ses doigts pour quand même m'apercevoir un minimum.
- On va dire que je ne te vois pas du tout ok ? Dit-il en rigolant. C'est mieux ?
Je pouffais de rire pour toute réponse. En fait, il était plutôt sympa. Ça faisait déjà deux mois qu'il avait atterrit dans ma classe, ce qui m'avait permis de connaître son nom.
Sean McCallister. Un anglais. J'adorais son petit accent d'ailleurs, qui rendait le ton de sa voix chantant. Et en plus il avait de l'humour.
Je pris ses mains dans les miennes pour les enlever de devant son visage tout en rigolant. J'adorais ce garçon.- Alors Mickey, raconte moi ce qui t'as fait quitter ta belle campagne anglaise pour un trou paumé comme le nôtre ?
- Sean, finalement je préfère Sean, répondit-il doucement. Mon père s'est retrouvé au chômage, et il savait qu'il y avait du travail par ici.
- Et l'endroit te plaît ?
- Pas vraiment, les gens ne sont pas spécialement agréables à vivre, surtout quand ils veulent vous tuer en voiture (il marqua une petite pause pour me sourire avant de reprendre). Mais il y a un centre de tir, donc ça me permet d'évacuer un peu.
- Tu tires avec quoi ?
- Avec des pistolets et un arc, j'aime bien, ça me permet de me défoulerMaintenant je comprenais tout. Le chômage de son père, sa passion pour le tir à l'arc, le fait qu'il visait toujours comme il le fallait, avec une perfection déconcertante. Je comprenais pourquoi son père restait vague sur son travail. Je comprenais que Sean avait toujours voulu me protéger de la vérité.
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VULNERABILITE
WerewolfLe lycée est une institution qui favorise la dictature. Les "populaires" dominent tous les autres. Et méprisent les gens qui ne rentrent pas dans leurs critères. Les gens comme moi. Je fais partie de la mauvaise élite : les geek (les ringards quoi...