Le pistolet. Il était sûrement mon unique chance de leur faire faire ce que je voulais, mais j'étais beaucoup trop loin pour l'attraper. Peine perdue. Un oiseau s'envola d'un des arbres voisins et vint se poser juste devant l'arme, comme pour me narguer et me prouver que j'étais la seule prisonnière ce soir. Le corbeau semblait bien minuscule à côté de moi, pourtant je ne pouvais pas renier nos similitudes. Il me fixa de son regard sans pupille et pencha sa tête vers la gauche, puis vers la droite. Sean était occupé plus loin avec Max et Scarlett et j'espérais quelque chose d'inimaginable de cette pauvre bestiole à plumes.
"Pas la peine de me traiter de pauvre bestiole, je ne suis pas si stupide que ça Xena."
Je me tournais dans tous les sens pour essayer de voir qui avait pu me parler, sachant que je n'avais insulté que cette imbécile d'animal, mais personne en vue. J'étais quelque peu perdue parce qu'il venait de m'arriver. Etais-je en train de rêver ? Ou bien de devenir folle ?
"Tu es vraiment pathétique, crois-tu vraiment en un rêve ou te découvres-tu une nature sckizofrène ?"
"Qui es-tu ?! Hurlais-je de toute la force de mon esprit."
"Je suis Ivalid, ton totem, reprit la voix avec sérieux avant de passer à un ton plus sarcastique, ou la pauvre bestiole qui se trouve juste devant toi."
"Le corbeau ?"
"Quelle perspicacité."
Je n'aimais pas son ton désobligeant. Et depuis quand mon être était associé à un totem ? Je repris mes esprits et fixais ce petit animal. Il saisit la cross de l'arme dans ses serres et commença à s'envoler dans un silence complet. Un véritable oiseau de la nuit. Je semblais plutôt pataude à côté avec mes grandes ailes qui ne me servaient à rien pour le moment. J'étais à genoux contre le mur de briques et il la déposa juste devant moi. Puis Ivalid se posa sur mon épaule et commença à piailler à la manière d'un canari, et avec stupeur, je me surpris à comprendre ce qu'il me disait. Il se posa ensuite sur mes liens et en une fraction de coups de bec dans la serrure, me libéra un poignet. Puis l'autre.
A une vitesse phénoménale je me précipitais sur le pistolet et Ivalid décolla au moment où Sean se tourna vers moi pour me faire face. Mon totem s'éleva en suspenscion dans l'air au niveau de mon épaule et poussa un cri de défi mêlé à de la colère. Sean s'avança vers moi de manière souple, sans crainte de ce que je tenais entre les mains. Néanmoins il se figea quand je me mis à pointer le canon de l'arme vers lui. Il faisait un sourire satisfait, presque insolent. Je savais que si je tirais, je n'aurais besoin que d'une balle pour le tuer, mais mon corps en avait décidé autrement. Ma main se mit à faiblir et à trembler de sorte que je ne contrôlais plus vraiment un potentiel tir. Sean rigola et gronda en fixant Ivalid, puis me fixa de nouveau de ses yeux noirs.
- Tu ne feras jamais ça, affirma-t-il.
- Et pourquoi pas ? Lançais-je d'une voix frêle.
- Parce que tu sais très bien qui se cache vaiment au fond de moi. (il marqua une pause qui me parut une éternité avant de reprendre avec un soupire à la commissure de ses lèvres.) N'est-ce pas... Nana ?
Je reçus ces paroles comme une giffle. Comment cet être ignoble qui s'était emparé de l'homme que j'aimais pouvait jouer sur les sentiments que j'éprouvais pour lui ?! C'était de la torture pure et simple. Je ne pus retenir mes larmes de s'écouler le long de mes joues et je finis par baisser mon arme. Sean sourit à nouveau et commença à s'approcher de moi. Peut-être que je ne pouvais pas lui tirer dessus, mais j'avais la force de détruire quelq'un d'autre. Il n'étais plus qu'à quelques mètres. Je lançais un rapide coup d'oeil à mon totem avant de poser le canon du pistolet juste à l'ndroit où se trouvait ma tempe. Je ne tremblais plus.Mes ailes avaient disparue dans une douleur aussi atroce que quand elles étaient apparues, mais j'étais redevenue humaine dans l'espoir que le bon Sean revienne et que je n'ai pas à appuyer sur cette détente. Mais s'il fallait le faire, je savais que je n'hésiterais pas une seconde. Et c'était une chose de Sean savait tout aussi bien que moi. Il ne pouvait avoir qu'une vision innocente et faible de moi, et j'espérais que ça réveillerait en lui ses souvenirs de notre passé commun. Ma main se fit plus sûre et mes tremblements s'arrêtèrent. J'étais prête à en finir.
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VULNERABILITE
WerewolfLe lycée est une institution qui favorise la dictature. Les "populaires" dominent tous les autres. Et méprisent les gens qui ne rentrent pas dans leurs critères. Les gens comme moi. Je fais partie de la mauvaise élite : les geek (les ringards quoi...