Alexander à droite, assis sur les marches en béton, ses lunettes de soleil posées sur son nez, entouré de ses potes. Sean à gauche, descendant de sa moto et marchant, le casque à la main avec ce blouson en cuir qui lui allait à merveille. Moi, marchant dans l'allée qui séparait les deux rivaux, prise au piège entre ces deux paires d'yeux. Pas question de me laisser abattre. Je marche sans décocher un seul regard aux deux, je ne ferais pas le premier pas. Alexander m'ignora, préférant rire avec sa bande. Sean me courra après et marcha près de moi sans parler. Il ouvrit son blouson, laissant apparaître son T-shirt blanc. Il déposa son bras robuste sur mes épaule et me sourit. Je lui rendis son sourire.
- Crise de couple ? S'enquit-il.
- En quelque sorte, dis-je à voix basse.
- Il est mal barré ! Haussa-t-il en pouffant.
- Ah bah merci, rigolais-je.
- Je te connais, tu ne te laisses pas faire. Je te ferais dire qu'on s'embrouillait pas mal de fois quand on était...
- Ensemble ?
- Ouais voilà c'est ça.Il se détacha de moi comme s'il était gêné d'avoir réveillé le passé. Il était toujours aussi attachant quand il était comme ça. Je déposais mes lèvres sur sa joue et lui ébouriffais légèrement les cheveux. Nous rigolions jusqu'à ce qu'Alexander arrive et pousse Sean en avant. Ce dernier trébucha et manqua de tomber. Alexander l'attrapa par le col de son blouson et le plaqua contre le mur. Je restais pétrifiée. Sean rigolait à moitié, il ne semblait pas avoir peur du tout. Tous les yeux étaient rivés sur eux.
- Ne t'approche pas d'elle ! Vociféra Alexander.
- Sinon quoi ? Tu vas me casser le nez ? Répondit calmement Sean. Tu as beau être plus fort qu'un simple humain, tu es encore un bébé pour ton espèce. Et tu sais très bien que vous ne résistez pas très longtemps face à mon arc.Alexander lâcha sur le champ mon ami et je me précipitais vers Sean. Je m'inquiétais pour lui. Je n'aimais la façon dont se comportait mon petit copain.
- Tu devrais rester avec lui, me chuchota mon ami.
- Non je préfère être en meilleure compagnie, déclarais-je. Tu peux m'aider pour mon exposé ?Nous partîmes sans que je ne lance un seul regard à Alexander. Je l'entendis cogner son poing dans le mur en béton du hall et la voix agaçante et stridente de la CPE lui vociférer dessus. Mais je m'en moquais, il n'avait pas à traiter les autres comme ça, et je ne lui appartenais pas.
*
- Tu veux faire quelque chose ? Me demanda Sean en sortant de notre journée de cours.
J'allais lui répondre par l'affirmative quand je vis Scott me fixer d'un regard ténébreux, adossé contre sa moto de cross. Il me fit un signe et je compris que c'était vraiment à moi qu'il s'adressait quand il répéta l'opération pour la troisième fois. Je dis au revoir à Sean et me dirigeais vers le grand blond. Sans un mot il me tendit un casque et monta sur son bolide. Je passais derrière lui et il démarra en trombe, me poussant à crier par surprise. Je ne savais pas où il m'emmenait mais je savais qu'il voulait parler et mettre les choses au clair. Nous arrivâmes dans une clairière magnifique. Un vieux chêne trônait en son centre et les rayons lumineux du soleil filtraient à travers le feuillage des arbres. Nous nous dirigeâmes (toujours sans un mot) vers le chêne et je découvris quelque chose de triste. Des dizaines de stèles funéraires se dressaient à l'ombre de l'arbre.
- Je me fous complètement que tu nous aimes ou pas. Ce dont je ne me fous pas, c'est le fait qu'il existe un lien entre Alex et toi et que ce lien tu serais prête à le couper pour rester avec nos ennemis, commença-t-il calmement (puis il me montra les stèles) nos assassins.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Demandais-je avec compassion.
- Un soir de pleine lune, les McCallister ont débarqué à la maison, comme quand tu étais là. Ils nous ont traqué un par un et nous ont tous tué. Maximilian n'a épargné que mon père, mon frère et moi. Ils sont dangereux Xena, ce sont des assassins.
- Mais vous aussi ! Vous aussi vous êtes des assassins ! Tu te rends compte le nombre de vies que ton espèce a enlevé à ce monde ?! Vous êtes des monstres.Des larmes de dégoût se formèrent au coin de mes iris et la peur m'envahit dès qu'il se rapprocha de moi. Mais il resta à distance respectable, même si je savais qu'il ne souhaitait que me lacérer par haine.
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VULNERABILITE
WerewolfLe lycée est une institution qui favorise la dictature. Les "populaires" dominent tous les autres. Et méprisent les gens qui ne rentrent pas dans leurs critères. Les gens comme moi. Je fais partie de la mauvaise élite : les geek (les ringards quoi...