CHAPITRE 25

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- Sean, ne me laisse pas, le suppliais-je en pleurs, reste avec moi je t'en supplie...

Il s'était écroulé inconscient quand on avait voulu le sortir de la voiture. Sa respiration s'était coupée et je ne parvenais pas à savoir s'il était encore en vie. Les infirmiers s'étaient précipités quand ils l'avaient vu tomber sur le parking de l'hôpital.
Maintenant, je lui tenais la main alors que les médecins poussaient son brancard en vitesse dans les couloirs. Je les entendais parler, mais je ne comprenais pas. Les seuls mots que je réussi à détecter étaient "arrêt cardiaque" et "perforation pulmonaire". Je courais près de lui pour ne pas le lâcher. Mes larmes coulaient abondamment et j'étais tétanisée par la peur. Les médecins m'arrachèrent de force au brancard parce que je n'étais pas autorisée à aller plus loin. Je me débattais parce que je ne voulais pas l'abandonner. Sean...

- Seaaaaaan ! Hurlais-je désespérément quand je le vis disparaître au bout du couloir.

Je me mis à genoux sur le sol, pleurant de plus bel. Deux infirmiers me saisirent par les aisselles et me traînèrent sur le sol alors que je continuais d'hurler son nom. Quand je compris ce qu'ils allaient faire, c'était trop tard. Ils m'allongèrent dans un lit et je sentis une seringue pénétrer sous ma peau. Je voulais sortir par tous les moyens d'ici mais mes forces m'abandonnèrent. La pièce tournait autour de moi alors que j'étais allongée à fixer le plafond. J'entendis un des infirmiers me signaler que j'avais besoin de me reposer et que tout se passerait bien pour moi. Mais je me fichais de moi, je voulais savoir comment allait Sean. Je tournais ma tête vers l'homme qui me recouvrait d'une couverture.

- Il va mourir n'est-ce pas ? Demandais d'une voix frêle.
- J'espère que non, répondit-il de façon apaisante après m'avoir sourit. Maintenant essaie de te reposer, tu as besoin d'oublier pendant un petit moment ce qui c'est passé ce soir.

Je ne sais même pas s'il avait continué à dire quelque chose après, parce que je m'étais laissée aller. J'avais fermé mes yeux et succombé aux sédatifs.

Sean me tenait dans ses bras, à la manière d'un grand frère protecteur. Je sentais ses doigts parcourir ma peau et mes yeux se fixèrent sur sa bouche. Il esquissait un large sourire. Son odeur me parvint aux narines. Il sentait si bon. Ce mélange boisé et fruité que j'aimais tant. Je soupirais de bonheur. Il était bien vivant, il allait parfaitement bien. Ses bouclettes châtains étaient soyeuses et je n'avais qu'une envie : passer ma main dedans. Je savais qu'il resterait mon meilleur-ami à jamais. Pour toujours. Qu'importe le terme que j'utiliserais, il ne me quitterait jamais.
Puis nous nous mîmes à marcher dans un petit chemin. Même si nous ne nous touchions pas, je sentais qu'il était proche. Mon regard se posa sur lui et je ne pus m'empêcher de sourire.

Mais il avait changé.
Son regard était plus noir, plus profond. Je voyais une lueur jaillirent, une lueur qui n'avait jamais existé auparavant en lui. Puis je compris. En examinant son épaule, je vis une légère trace. Une morsure. Et à ce moment là, je sus que le Sean que je connaissais avait disparu et laissé place à un animal. Il me fixa et ses yeux devinrent couleur or. Quand il me sourit, des crocs apparurent et je m'immobilisais sur place. Et quand il commença à s'approcher de moi avec menace, je me mis à détaler en criant de toutes mes forces.

Je me voyais encore me prendre les pieds dans un vieux tronc d'arbre et tomber. Tomber. Tomber. Tomber. Sans qu'il n'y ait de fond.

Je me réveillais en sursaut et m'assis dans mon lit. Des gouttes de sueurs perlaient sur mon front et ma respiration était forte et difficile. Lena me prit la main ce qui eu pour conséquence de me réguler et de me calmer. Mais je ne comprenais pas pourquoi elle était là avec moi alors que ses deux fils étaient hospitalisés. Elle me chuchota des mots doux et je me recouchais pour mieux reprendre mes esprits.

- J'ai dormi pendant combien de temps ?
- Douze heures, les sédatifs t'ont complètement relaxé.

"Relaxé" n'était pas spécialement le mot que j'aurais utilisé. "Assommé" était plus de mon goût. Mais j'appréciais sa compagnie, j'étais heureuse de ne pas m'être réveillée seule dans ma chambre. Quand ma respiration revint à la normale, je pus me redresser et me lever.

- Sean va bien ? M'empressais-je de demander.

Devant le silence de Lena, toutes les hypothèses fusèrent dans ma tête. Mort ? Vivant ? Mort ? Je ne savais plus quoi penser.

- Il est en salle de repos, les médecins ne savent pas s'il se réveillera un jour. Il semble lutter contre quelque chose que nous ne pouvons pas détecter. Il a fait trois arrêts cardiaques, mais pour le moment il est encore parmi nous.

Je me mis à courir dans le couloir pour le rejoindre, même si je savais que je ne le trouverais jamais sans connaître son numéro de chambre. Mes yeux s'embuèrent de larmes et Lena vint me rejoindre. Elle passa son bras autour du mien et me guida pour que je puisse le voir.
Je finis par entrer dans une petite chambre où se trouvait déjà Maximilian. Je tirais une chaise près de la tête de Sean et serra sa main de toutes mes forces, comme si je pouvais lui transmettre un peu de vigueur par ce moyen. Je m'assis et positionnais ma tête sur les draps qui recouvraient son abdomen. Un énorme bandage recouvrait son torse et une plaie géante couvrait une bonne partie de son visage. Il était relié à une machine qui mesurait son rythme cardiaque et j'avais peur qu'elle me signale qu'il s'était arrêté.
Je restais là plusieurs heures, sans bouger, juste à être là pour lui. Lui qui ne voulait pas de cette guerre, qui voulait protéger les Hunt. Lui qui était noble et qui rendait toujours justice quand il le fallait. J'appris plus tard qu'Erin était au chevet de Tate, qui avait été bien amoché par ma balle.

Mon cauchemar me revint en mémoire et sans que je le décide, mes yeux se posèrent sur son coup, recherchant toute trace suspecte. Et c'est là que je la trouvais.

La morsure.

VULNERABILITEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant